Bienvenue dans la Team Banzaï !

  

   On peut assurément dire que 1984 est un des meilleurs millésimes du cinéma en ce qui concerne le genre. Souvenez-nous de cette année de folie qui a vu débarquer sur les écrans : Indiana Jones et le Temple Maudit, Ghostbusters, Gremlins, Retour vers le Futur, Dune et un véritable Objet Filmique Non Identifié : Les Aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8ème Dimension.

   Ce film réalisé par R.D Richter sur un scénario d'Earl Mac Rauch joue à fond sur l'hommage au pulp et en particulier à l'une de ses icônes, j'ai nommé le Doc Savage. En allant sur le lien, vous verrez que les similitudes sont nombreuses entre lui et Buckaroo.

   En effet, Buckaroo Banzaï est LE héros qui sait tout faire, un ersatz de James Bond mais dopé à mort aux neurones. Imaginez un expert en physique quantique, polyglotte, neurochirurgien, pistolero, chanteur de rock, héros de comics et vous aurez une idée de qui est B.B. D'ailleurs, le voici :

   Tout comme Doc Savage, Buckaroo a son équipe qui sont également membres de son groupe et ces derniers sont connus sous le nom des « Hong Kong Cavaliers ». Leur passé est tenu secret, mais nous savons qu'ils sont également des génies, chacun dans leur domaine et tout ce beau monde réside à l'Institut Banzaï situé dans le New Jersey.

   C'est dans dans ce lieu que Buckaroo et le Professeur Hikita ont inventé l'oscillo-superpropulseur permettant à la matière de se déstructurer et se restructurer, lors de son passage au travers de la 8ème dimension !!

   Ouf !! On peut ainsi comprendre comment Buckaroo arrive au début du film à passer au travers d'une montagne au volant de son jetcar. Cet objet fera clairement office de MacGuffin, car s'il semble peu important au début, ce bijou technologique va vite devenir un enjeu important.


   Donc, cette expérience de passage dans la 8ème dimension va être le "purée" de battement d'aile de papillon qui va mettre le bordel. Hé oui ! Si Buckaroo a trouvé le moyen d'ouvrir la porte, certains profiteraient bien de l'occasion pour rentrer chez eux.

   En effet, les Lectroides Rouges (déjà présents sur notre Terre...) vont tenter de dérober l'oscillo-superpropulseur afin de permettre à leur chef Lord John Whorfin (enfermé dans le corps du Dr Emilio Lizardo) de rentrer sur la Planète 10 (autrement dit la 8ème dimension !!!) pour ensuite revenir conquérir la Terre.

    Mais les Lectroïdes Noirs surveillant la Terre de leur vaisseau spatial, veulent empêcher le retour de Whorfin et sont prêts pour y arriver, jusqu'à provoquer une Troisième Guerre Mondiale entre les U.S.A. et l'U.R.S.S.

   Bref, Buckaroo Banzaï a du pain sur la planche. Le monde a beau être en danger, Buckaroo n'en est pas moins homme et c'est ainsi qu'il trouve quand même le temps de débuter une romance avec la charmante Penny Pretty.

   Rassurez-vous, tout se termine bien et la fin du film nous gratifie d'un générique de fin changeant des standard de l'époque. Juste avant que celui-ci ne commence, on nous annonce le prochaine épisode « Buckaroo Banzaï against The World Crime League »...Hélas, mille fois hélas, vu l'échec du film au box-office, cette suite ne verra jamais le jour...

   Honnêtement, un tel résumé ne rend pas justice à l'énergie qui se dégage de ce film.

   Rien que le casting est énorme pour l'époque ! Imaginez donc : Peter Weller (Classy & so Cool), John Lightow, Christopher Lloyd, Ellen Barkin, Jeff Goldblum, Clancy Brown, Dan Hedaya, Vincent Schiavelli.

   Les méchants cabotinent comme il faut, à savoir en roue libre mais en restant toujours sur la ligne. Rien que voir Christopher Lloyd dans le rôle de John Bigbooty est une pure jubilation.

   Le principal souci du film pour les non-afficionados reste sa structure parsemée de nombreuses ellipses. En effet, il y a de points qui sont éludés comme les « Hong Kong Cavaliers », le réseau des « Blue Blaze Irregulars », la pastèque (même si une théorie court sur le sujet),...

   Ce tissu chaotique est aussi une des forces du film, à savoir qu'on est jeté dans ce monde où règne cette icône super héroïque et que "Deal with it" & "Enjoy" tout simplement !

  Si vous rajoutez à cela certaines punchlines bien senties et un hommage à H.G Wells, vous avez là un vrai film "culte", au même titre que Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin.

    A l'âge où j'ai vu ce film, à savoir 9 ans, je comprenais le langage de l'aventure du genre « Hé les copains, on va dire qu'on est des super agents secrets et qu'on combat les méchants ». Buckaroo Banzaï, c'est avant de l'Aventure décomplexée, imaginative et ça fait un bail que je n'ai plus ressenti ce souffle de folie dans un film.

 Dernier mots, pour ceux qui n'ont pas vu ce film, tentez de le voir absolument !!! Peut-être ne l'aimerez vous pas, surtout à l'aulne des productions de ces dernières années, mais si vous craquez vous serez bienvenue dans la Team Banzaï.

   Bonus curiosité :

Allez savoir pourquoi, mais l'affiche française du film est un véritable paradoxe et une pépite dans son genre...

Voici l'affiche U.S. :

 Comparons avec l'affiche FR :

 

La personne qui a réalisé cette affiche a dû jubiler comme un fou pour faire de BB un Mad Max-like...
      - Le Jetcar n'a absolument pas le même chassis que la bagnole sur l'affiche
      - A aucun moment donné, Buckaroo n'a revêtu une telle combinaison de cuir, ni porté un tel casque, ni encore moins utilisé un tel motherf*cking gun...

Je dis bravo aux mecs qui l'ont laissé s'éclater comme ça, car il faut bien avouer que cette affiche fait baver tout de même...