À la base, les beat them all, depuis l'ère de la 3d, c'est pas trop mon truc. Je suis resté bloqué sur street of rage... Mais la science fiction, ça j'aime. Et j'apprends que non seulement Alain Damasio (auteur de la horde du contrevent, un pur chef d'oeuvre), mais aussi Stéphane Beauverger (auteur du déchronologue, un très bon roman aussi) travailleraient ensemble sur un jeu vidéo français, d'un studio indépendant et avec les ambitions d'un triple A ? Là ça attire carrément mon attention.
Après avoir longtemps suivi les news, avoir été un peu déçu d'apprendre la linéarité du titre et son appartenance au genre beat them all, après avoir eu peur qu'il ne sorte jamais aussi, puis finalement après sa sortie et donc après avoir lu beaucoup de critique diverses, j'ai enfin pu m'y atteler. Voilà, vous pouvez donc juger de mon objectivité et de mon profil de joueur, afin de savoir si vous pouvez vous y réferer ou non.
Il y a déjà beaucoup de critiques disponibles sur ce jeu, alors je vais être bref et citer les points importants selon moi.
Oui c'est un beat them all au gameplay simpliste au premier abord, qui s'enrichit au fur et à mesure. Certains n'ont pas accroché, personnellement c'est tout l'inverse. On peut vraiment prendre son pied dans les combats, le système de customisation des combos offre un peu de stratégie, et c'est vrai, pas besoin d'être autant un dieu du pad que dans Ninja Gaiden. C'est toujours très esthétique et défoulant et surtout: c'est rythmée avec l'incroyable bande son du jeu. On a donc l'impression d'une chorégraphie, et c'est de là que provient le plaisir.
Puisqu'on en parle, oui cette bande son est fantastique. Le jeu a beau avoir pas mal de budget, cela se sent que ce n'est pas le même que par exemple le dernier Tomb Raider. Certaines textures sont pauvres, les zones à explorer restreintes... et pourtant on a l'impression de jouer à un GRAND jeu. Quelque chose d'envergure. Et c'est grâce à cette musique magistrale, très inspirée. Je fait souvent la comparaison avec Assassin's creed. Par son budget, l'ampleur de son histoire et de sa réussite, ce sont des grands jeu. Pourtant aucun th`me ne me revient en mémoire, la musique ne marque pas l'esprit du tout. Là c'est tout l'inverse. Elle apporte l'envergure au jeu, de même que la direction artistique.
- Puisqu'on en parle (j'ai déjà fait cette transition), cette direction artistique est incroyablement cohérente. L'immersion dans cet univers se fait avec fascination pour chaque nouveau lieu, et elle comble le désavantage technique que peut avoir le jeu sur certaines finitions. Bonus: Il fait partie de ces jeux généreux et de plus en plus rares, où, à l'instar de Bionic Commando sur cette gen, on débloque de nombreux artworks, tous plus magnifiques les uns que les autres.
Scénario, émotions et jeu d'acteur: Si l'univers pensé par Damasio, Beauverger et leurs collègues, est incroyablement riche et cohérent, la trame scénaristique principale parait au début simpliste. Et même si elle s'enrichit et se complexifie au gré de notre avancement, il suffirait de peu pour qu'elle soit par moment un peu ridicule (je pense notamment à un certain twist). Et pourtant. Ces rebondissement sont amenés avec toujours assez d'intelligence et de finesse, mais surtout ils sont bien joués. Un acteur, une voix crédible, ça change tout dans une scène. Et c'est ça qui rend aussi certaines scènes du jeu (que je ne spoilerais pas) vraiment émouvantes. Juste avant j'avais fini Tomb Raider. Carrément ridicule et cliché dans son écriture des personnages (secondaires surtout). En plus j'avais un mauvais pressentiment à cause des mèches blanches de l'héroine de remember me (la seule faute de la DA mais c'est subjectif). Mais finalement son caractère est surprenant, on sent l'intensité dans les tremblements de sa voix dans certaines scènes, et même si c'Est clairement une super héroine (qui se fait tout les ennemis à elle toute seule, comme d'hab dans un beat them all) elle est définitivement humaine, et c'est plutôt rare dans un jeu vidéo. Et puis pour revenir sur le scénario, plus on avance plus il devient passionnant, et jamais je n'ai ressenti de baisse de rythme ou d'ennui, dans une douzaine d'heure de jeu.
Alors oui, il y a quelques défauts. En fait surtout deux. On sent l'ambition du jeu qui aurait aimé être un monde ouvert. On est frustré de ne pas pouvoir explorer Paris à notre guise. Il copie aussi cette mode de gameplay que l'on voit partout, de tout faire en grimpant. Il faut aller à un pub dans les bas fonds ? Non, on ne passe pas par la route (on a pas le choix), on grimpe le long d'un chemin quasiment tout tracé. Pourqoi ? il parait que c'est un raccourci! C'est le seul truc qui peut casser l'immersion. J'avais ressenti un peu cela dans Tomb Raider, mais les zones paraissaient plus ouvertes. Et puis ça commence à être ridicule cette mode de grimper partout, juste pour nous occuper les doigts pendant qu'on va d'un point A à un point B. Si l'on veut aller de ce côté là, alors il faut lorgner vers I am Alive, qui ajoute avec sa gestion de l'endurance, une vrai tension dans l'escalade. Ou alors comme dans assassin's creed, nous laisser le choix de triper en grimpant partout comme un singe, mais aussi d'y aller par les moyens normaux (à pied, quoi).
Comme vous le voyez les défauts sont bien maigre selon moi, et c'est surtout porteur d'énormément d'espoir pour les futur jeux de Dontnod.