Plus qu'attendu au tournant, le titre de Heart Machine est bien le jeu-phénomène promis: un action-RPG à la plastique et à l'ambiance envoutantes comme exemplaires, aux combats aussi classes qu'intelligents.

 

Techniquement on peut rencontrer des petites incohérences par moments, des trous situés dans des décors pleins, où des chutes buggées en second plan. Très rares.
Les zones parcourues, vastes, complexes et peu détaillés sur les cartes à disposition, peuvent sembler vertigineuses et déboussoler l'exploration du joueur.
La quête proposée, 4 mondes à explorer, 4 mécanismes à activer par monde, pour accéder à une zone finale, peut sembler trop basique, comme l'histoire, avec une longévité n'atteignant pas la vingtaine d'heures.

Mais, ou plutôt "MAIS!", l'impression générale de ce jeu se résume à un perfectionnisme, un génie(?) des aspects principaux, à savoir le gameplay et l'ambiance du titre.

 

Pour commencer, le gameplay se veut très ouvert, laissant la liberté au joueur d'orienter son chemin dans plusieurs directions dès le départ, une fois l'introduction faite. On peut à tout moment revenir au village central et améliorer ses capacités suite à la récolte de matériaux, des améliorations sans ordres précis non plus. Peu d'obligations donc, en dehors de l'accès aux zones avancées que l'on débloque après avoir fini les premières. Une philosophie moderne.

Les combats, part majeure du jeu, se basent essentiellement sur le timing, banissant le bourrinage. Génialement intenses et peut-être très difficiles dans certaines zones avec un personnage peu développé (libre à chacun d'affûter son messager de la mort quand il le souhaite...), ils sont aussi stylés que jouissifs après avoir cerné les comportements variés de chaque ennemi. Leur intensité tient surtout dans le fait que peu de coups amènent à la mort, ce qui ne les rends pas si difficiles que ça pour autant(sauf les zones bonus) puisque les fioles de vie se trouveront en nombre très suffisantes pour ceux qui prendront la peine de fouiller les environnements.

 

Ces environnements, véritable vitrine à la beauté du jeu, apportent indéniablement à l'autre partie principale du jeu, l'exploration. La recherche de clés, de mécanismes, de matériaux ou d'objets de personnalisation sera un véritable plaisir avec ces graphismes qui rappellent et martèlent l'idée que la 2D pixelisée maitrisée à ce point vaut tous les photoréalismes du monde.
Les animations, également, imposent le respect. L'animation japonaise semble en être l'inspiration principale. Bref, la désolation du monde de HLD n'est jamais laide, même dans les amas de détrituts.

Mais l'ambiance envoutante du titre n'aurait pas eu cette superbe sans l'aspect sonore, lui aussi est exemplaire.
Patterns ambiants plus que mélodies à proprement parlé, leur rôle est bien sûr d'accompagner le visuel, sublimant ce monde majestueusement désolé, mais aussi de souligner l'action à l'écran, balançant entre moments épiques, intimes ou énervés avec des transitions douces et souples. Le travail de Disasterpiece est encore une fois remarquable.

 

D'autres détails pourraient être évoqués mais la surprise serait amoindrie. Le résultat n'est peut être pas totalement fidèle à tout ce qui a pu être montré lors de la communication du jeu, mais il est indéniable de qualité, d'exemplarité encore une fois.
Les nombreux secrets du jeu, dispensables pour l'essentiel de l'expérience, pourront quand même donner de quoi rallonger l'expérience pour ceux qui ne voudraient pas en sortir, et la véritable difficulté est bien là: tout défricher sera long, très long, peut être plus que les bonus qu'ils débloquent et donc au risque de lasser le joueur gourmand.

Mais peut-être est-ce là le problème du jeu: à assouvir la gourmandise du joueur, la fin apparait soit trop vite, soit inimaginable. Car non, les diamants ne sont pas éternels.