"On dit que chaque atome de notre corps a fait partie d'une étoile. Peut-être que je ne pars pas. Peut-être que je rentre chez moi."

 

 

 

 

 

 

Alors que les producteurs, ventrus et la bave aux lèvres, essayent de faire passer des remakes sans âmes de films de science fiction comme des joyaux qui, soit dit en passant, ressemblent fortement à une insulte envers le spectateur. Votre serviteur vous conseille des films de SF qui ont pour mérite de ne pas ressembler à de belles merdes. Et ça, c'est chouette !

 

 

 

Premier film du réalisateur Andrew Niccol, Bienvenue à Gattaca marqua de son empreinte le cinéma de science fiction. A travers un scénario pertinent et une réalisation maîtrisée, le réalisateur nous livre un film poignant et efficace. 

 

Imaginez un futur où la science décidera de l'avenir d'un enfant. Un monde où la procréation n'est plus le fruit du hasard, où chaque gêne détermine la place qu'occupera l'enfant dans la société : voilà ce que nous propose Andrew Niccol. Bref, pas très bandant comme programme.

 

 

 

Vincent, garçon conçu sans l'aide de généticien, aspire à devenir astronaute.  En compétition continuelle avec son frère Anton, qui est conçu scientifiquement, il se rendra compte que les gens comme lui seront considérés comme des rebuts de la société. Et pour parvenir à son rêve, Vincent devra emprunter l'identité d 'un autre, né grâce à la génétique, et cacher la sienne.

 



 



 

Ce futur déshumanisé est renforcé par l'attitude des personnages. Ces individus considérés comme acceptables sont froids, dénués de sentiments authentiques. Dans des costumes impeccables, digne d'un étudiant en école de commerce, ils ont ressemblent plus à des  robots qu'à des êtres humains (les personnages du film, pas les étudiants...). Pas un sourire, pas une once de vie. Ils ne sont définis que par leur fonction. Cette froideur se ressent par l'image. Les couleurs sont ternes. Un bleu métallique omniprésent qui vous glace les os. Tout paraît sans vie, sans individualité, sans personnalité. Les décors sont carrés et  rectilignes. Cette sobriété met en avant la beauté des choses simples, celle d'un coucher de soleil ou des vagues épousant amoureusement le sable de la plage.

 

 

 

Revenons sur les décors, qui sont un parti pris extrêmement judicieux.  Pour un film de SF, nous sommes renvoyés dans les années 1950. On n'a pas l'impression d'être dans le futur. Un avenir très rétro en somme. Même la musique ne renvoie pas à l'univers SF. Vous savez, ces musiques grandiloquentes au souffle épique. Ici, c'est beaucoup plus plus simple, plus intime, plus mélancolique. Le film n'essaye donc pas de nous emmener trop loin. Peut-être afin que nous nous identifions à cet univers.

 

 

 

Malgré tout, le film est un hymne à la vie. Touchant, le combat de Vincent est celui de l'humanité. Et surtout, cela permet de se demander ce qui fait de nous des êtres humains. Est-ce notre corps ? Ou bien notre capacité à vivre ? Voilà, un film très intéressant qui permet de se poser des questions sur notre identité. Un véritable pamphlet contre l'eugénisme et ce besoin de perfection. Ce qui permet de réfléchir un peu à notre société et au culte du corps qui nous entoure.

 

 

Le film possède une grâce, un charme. Je ne saurais vous dire. Est-ce ce récit terrifiant ? La lutte de Vincent pour ses rêves et son amour ? Le style rétro futuriste ? Ou bien tout cela à la fois ? A vous de me le dire.