Les rois indétrônables ?
Perfect Dark 64 ( Rare ) Halo premier du nom ( Bungie )
Cela fait des années maintenant que j'ai fini, et retourné ces deux titres dans tout les sens, tout seul ou avec un pote, en easy et en hard, bref ces jeux ont été plus que bien rentabilisé. Et il n'y a pas une seule sortie de FPS qui ne me remémore pas l'immense plaisir que j'ai eu en parcourant de long en large ces deux jeux . Pourtant les titres de Rare et de Bungie portent déjà en eux certains des germes qui vont faire stagner le genre (Barre d'énergie qui se régénère pour Halo, un mode multi empiétant sur le solo pour PD64), preuve de plus de l'avance considérable dans le domaine mais aussi du pic d'innovation qu'ils ont représenté et représentent encore dans le domaine du FPS. Et oui il m'arrive encore de m'émerveiller devant leurs qualités inégalées . Je me surprends toujours à jouer à Perfect Dark 64 en me disant: " mais bon sang, la structure de ce jeu ( et de Golden Eye d'ailleurs dans le même temps) est unique et incroyable, je suis plongé dans un niveau complètement ouvert, sans temps de chargements, sans check point, avec des objectifs autres que tout tuer pour avancer". En effet, je dois recueillir des infos, activer des radars, pirater des ordinateurs, faire parler des ennemis et bien d'autres joyeusetés. Encore plus fort, si je foire un objectif, la mission est perdue mais le jeu ne s'arrête pas, je peux très bien continuer d'avancer dans le niveau pour m'amuser tout simplement. Autre chose incroyable, les ennemis sont là, oui ils sont là, avant moi. Je veux dire par là qu'ils se baladent dans le niveau comme tout bon garde qui se respecte, sans apparaître seulement quand je suis dans le même couloir qu'eux. Autre chose hallucinante pour notre époque, Joanna Dark n'est pas immortelle, et ouais, elle ne se remet pas facilement de 20 bastos dans le corps seulement en se cachant 5 secondes derrière un canapé. En gros, si je me fais salement amocher par le premier garde venu, finir le niveau va être extrêmement difficile. Je dois donc être malin, prudent et discret ( des qualificatifs qui n'ont plus lieu d'être de nos jours... bizarre) si je veux un jour voir le bout de ce chef d'oeuvre. Après la claque de Rare, vînt celle de Bungie, on passe alors à la vitesse supérieur, au revoir les jeux fermés ( ou semi-ouvet pour la cas de PD64) bonjour les grands et libres champs de batailles, bonjour aux véhicules à la physique incroyable, bonjour aux scripts d'une intelligence exceptionnel qui me feront croire à une IA constamment surprenante, bonjour aux infinies parties en solo ou en coop qui ne se ressemblent jamais. Oui là est la force de Halo, cette impression de jamais avoir fait la même partie, mais Halo c'est aussi malheureusement l'invention du personnage immortel, cependant justifié ici par le contexte futuriste ( et ouais qui nous dis qu' une armure auto-regénérante n'existera pas en deux milles quarante douze ).
C'est donc avec une triste nostalgie que je découvre les FPS qui s'enchaînent a un rythme régulier depuis le succès gigantesque des Halo mais surtout des Call Of Duty. Tous n'ont qu'un modèle, celui de brosser le joueur paresseux, passif dans le sens du poil. Plus question d'objectifs, non non, le joueur n'a qu'une seule tache, celle de débarrasser le couloir de tous les ennemis qui apparaissent devant lui. Bon ok, mais peut être est t-il difficile de piéger ces derniers... que nenni, pas question ici de simulation d'IA, on campe ou on cours vers le joueur, voilà les uniques stratégies adoptées par nos nouveaux ennemis virtuels. Des ennemis virtuels, qui sont ici seulement parce que le joueur passe par là, sinon, le coin est totalement désert ( Et ce même dans des favélas brésiliennes normalement bondées) .
Bon, tous ces Call of Duty, Killzone 2 et autres Gears of War ( ouais c'est un TPS mais il conserve les mêmes défauts) ne sont pas très variés, l'IA n'est pas très évolué ( plus pour KZ2 tout de même mais le level design handicape le reste...) ils possèdent tous les mêmes routines de gamedesign ( J'avance, je me mets à couverts, je tire, j'attends que mon énergie remonte miraculeusement, j'avance...) mais peut être apportent-ils des sensations extraordinaires grâce à une physique géniale et des effets dont on ne lasse jamais ? Et bien non, ici l'ennemi, même s'il prend une balle dans la jambes, continu de de courir comme un lapin ( Notez que PD64 gérait cela, plus ou moins bien mais tout de même, on pouvait également désarmer son adversaire en tirant sur son arme) pire encore, certains d'entres eux ne possèdent même pas de localisation des dégâts ( alors que Golden Eye possédait déjà toute une panoplie d'animations en fonction du membre visé). Quoi d'autres, et bien, tous ont le même grade, donc pas moyens de les désorganiser en dégommant en priorité le chef ( Halo 1 gérait cela...) et je pourrais continuer longtemps à citer tous ces petits détails qui ont injustement disparu des production " modernes".
Le tableau est-il aussi sombre que ça dans l'univers guerrier du FPS, et bien non, mais seulement s'il me vient l'envie d'élargir la définition de ce genre. Pour moi le FPS est un jeu dans lequel on passe le plus clair de son temps à tirer sur des ennemis, c'est pourquoi je n'ai pas cité par exemple Mirror's Edge (qui est un jeu de plate forme en vue subjective) ou encore Metroid( qui est un jeu d'aventure plus qu'un FPS basique) pour rééquilibrer la balance. Mais encore, comment oublier la saga géniale qu'est Half Life ? Un jeu que je situerais entre les deux ci-dessus. L'équilibre du gameplay qu'a trouvé Valve venant ici du mélange habile de Plateforme/Action/Réflexion fonctionnant en partie grâce à l'utilisation intelligente du moteur physique ( pour HL2 surtout).
Finalement seul Bioshock m'a surpris dernièrement dans le genre du FPS ( oui on passe tout de même 90 % du temps à dézinguer du dégénéré, pas seulement avec des flingues mais tout de même...) mais beaucoup plus grâce à son scénario et à son ambiance que grâce son gameplay
A quand la véritable innovation dans le genre du FPS ? Pourquoi les développeurs sont-ils si conservateurs dans le genre ? Quel est le titre qui pourrait bien secouer tout cela? Je n'en ai foutrement aucune idée mais ce que je sais, c'est que la traversée du désert de ce genre commence à durer bien trop longtemps à mon goût.