SUDA 51 + SHINJI MIKAMI + AKIRA YAMAOKA.

C'est ce trio de choc qui est derrière le développement de ce jeu atypique qu'est Shadows of the Damned. Suda 51 est le boss du studio de developpement Grasshopper Manufacture qui a notamment produit Killer7 & No More Heroes. Shinji Mikami est le créateur de Resident Evil et Akira Yamaoka le compositeur attitré Silent Hill. Sur le papier ça promet et dans les faits c'est réussi meme si quelques petits détails entachent un peu le produit final.

Alors de quoi est-il question dans Shadows of the Damned? Le jeu nous place dans la peau de Garcia "Fucking" Hotspur, un chasseur de demons mexicain tatoué de la tete au pied. Il a tué un bon paquet de démons et ça ne plait pas beaucoup à Fleming, le seigneur des démons. ce dernier décide d'enlever Paula, la bien-aimée de Garcia. On se lance à sa poursuite, en Enfer, pour aller sauver sa femme et liquider tout plein de démons en chemin. Le héros est accompagné dans ses pérégrinations par Johnson, un ancien démon qui sert d'arme polymorphe à notre héros. Tantot une torche, une moto, un flingue, une mitrallette!! Pratique. Johnson sert également de guide à Garcia à travers cet Enfer qu'il connait bien.

Concernant le gameplay, ce n'est pas trop compliqué c'est du RE4 revampé. Ce qui n'est pas forcément un mal d'ailleurs. On retrouve le meme mode de visée avec la vue de trois quarts. Pas mal de types d'ennemis différents et c'est là qu'on voit les différentes influences, certains ennemis sont tout droit sortis de Killer7 ça se sent, d'autres de God Hand et de Resident Evil, c'est un fourre tout! Il est possible d'utiliser un Light Shot qui permet d'assommer les demons et en s'approchant, de les executer avec un Finish Move bien classe. Les Ténèbres jouent un role particulier dans le jeu, certaines zones devenant invivables pour Garcia qui devra activer un mécanisme pour s'en sortir (une tete de mouton! ^^) Dans ces zones de Ténèbres les ennemis deviennent invincibles et une fois sortis ils sont revetus d'une protection qu'il faut briser avec le tir de lumière. Egalement certaines énigmes se resolvent en pénétrant dans ces zones pour activer certaines mécanismes ou débloquer des portes.

Le principal point noir du jeu est sans doute sa réalisation technique qui est un peu datée, le jeu est plutot rigide, les textures moyennes et assez buggé par moments. Je ne vais pas spoiler mais durant une énigme un bug m'a donné envie de m'arracher les cheveux tellement c'était mal branlé... Mais heuresement cela n'entache pas le plaisir global que l'on eprouve en jouant au jeu. Et cela peut s'expliquer, GHM est un studio qui n'a pas beaucoup de moyens comparés aux metres-étalons que sont Naughty Dog, Ubi Soft & Activision Blizzard pour ne citer qu'eux...

L'ambiance du jeu est sans doute le gros point fort du jeu. Un humour graveleux très en dessous de la ceinture qui est malheuresement allégé par le sous-titrage français. Pour les non-anglophones c'est un peu dommage mais il est possible d'avoir les sous-titres en anglais pour bien profiter des jeux de mots et autres allusions assez poilantes. L'univers est très léché, la vision de l'Enfer de Suda51 est très originale on a l'impression d'etre dans une ville classique mais avec des règles complètement insensées et débiles. Des portes qu'il faut débloquer en donnant un cerveau à manger à une tete de bébé incrustée dessus, une lampe sushi qui nous éclaire dans des recoins trop obscurs... 

Et surtout Paula! La fiancée de Garcia a beau avoir été enlevée, elle est presente tout le long du jeu pour hanter notre pauvre Garcia. Fleming s'amuse constamment à la tuer puis à la ressuciter ce qui est assez vicelard... Le héros est quant à lui très over the top, ultra irréverencieux et extremement grossier!! Un mélange de Duke Nukem, Dante de Devil May Cry & El Mariachi! Très charismatique et on sent le soin apporté au look du héros qui est bien travaillé et très réussi.

J'adhère complètement à l'état d'esprit du jeu, du 2nd degré divertissant et raffraichissant. Suda 51 montre qu'il est un créateur à part, complètement barré et signe là sans doute un des meilleurs jeux du studio Grasshopper.