(Attention, vous êtes sur le point de lire un test écrit par un gamer du genre chieur et donc à l'avis hautement personnel et subjectif)

Lorsque j'entends le titre "Golden Sun", aussitôt je me retrouve dans le feu de batailles épiques sur un fond musical endiablé, encouragé par des créatures enchanteresses. Golden Sun, c'est ça : la recherche de Djinns, une quête plantée dans un univers incroyablement riche et un gameplay aux petits oignons. Evidemment, lorsque l'opus DS fut annoncé, mon pantalon remonta et j'ai laissé tout le monde voir mes chaussettes. Quelques mois plus tard, je me suis retrouvé face à ma plus grosse déception de cette année. J'avais demandé du Golden Sun, j'ai pourtant eu du Golden Sun.

Deux étoiles sur cinq... C'est pas beaucoup hein. Et pourtant, ce Golden Sun est un très bon jeu. Les combats sont toujours aussi dynamiques et l'univers est respecté. Ca ne m'a malheureusement pas empêché de me faire ch*er comme un rat mort. Finir ce jeu a été une véritable torture mentale tant il regroupait ce que j'adorais autrefois et déteste à présent. Niveau technique, il est très bon, mais niveau fond...

Quelle audace !!

Première déception : le look des héros que vous dirigerez dans cet opus. Ce point est hautement subjectif, et vous n'êtes pas obligé de partager mon opinion. Il ne s'agit pas ici de mon éternelle croisade contre les adolescents à la coupe improbable mais plus d'un cruel manque d'audace. Trente ans ont passé depuis la fin du second opus et nos héros ont bien vieillis. Oui mais pas trop ! Car par une formidable ruse scénaristique, et sans doute pour éviter de choquer le fan de la première heure, l'évolution physique de ces héros s'est vue stoppée nette à un certain âge. Ainsi, Vlad et Garet paraissent 25 ans plutôt que 45 (et encore, on a juste collé une moustache à ce pauvre Garet.) tandis que certains personnages, déjà assez âgés dans les premiers jeux, n'ont pas vieilli du tout, alors que leurs morts auraient été on ne peut plus crédibles, trente années plus tard.

Ne se contentent pas de rester jeunes à jamais, les "Héros de Val" ont réussi l'exploit de nous pondre des clônes ! Ainsi, les fils de Vlad et Garet ressemblent à Vlad et Garet. Je ne comprends pas trop l'idée placée derrière ce concept. Quitte à créer de nouveaux héros, pourquoi garder exactement, à la mèche de cheveu près, le même chara-design que les héros des opus précédents ? Serait-ce pour faire plaisir aux fans ? Alors, il aurait mieux vallu garder simplement les mêmes héros ! Personnellement, je pense surtout que Vlad formait une partie de la marque de fabrique "Golden Sun", et que les concepteurs ont choisi un avatar lui ressemblant trait pour trait afin de conserver l'aura qui se dégageait de ce personnage. Et moi, je trouve ça paresseux. Jouer avec Vlad directement après la fin de Golden Sun 2, et donc conservant le même physique m'aurait moins choqué que de jouer son sosie.

LETTRE A : "ABACA" subs. masc. - Bananier des Philippines qui...

Le début du jeu fourmille de ce qui semble être de bonnes idées. On retrouve Vlad, Garet et leurs fils (les mamans ont mystérieusement disparu, mais dans les RPG, les héros ont rarement leurs deux parents vivants) dans un monde détruit par les conséquences de leur précédente épopée. Cette idée a le mérite d'ancrer dans la tête que nous jouions des anti-héros, dont le but et la réalisation de celui-ci n'ont pas mené à un happy ending tout rose.Le jeu introduit également la notion d'encyclopédie, vous envoyant à une définition des termes propres à l'univers Golden Sunesque en plein milieu des nombreux dialogues. Pour les joueurs adorant les univers fouillés, cette astuce est du petit lait ! Une excellente trouvaille. Sauf que chaque phrase de chaque dialogue est prétexte à placer une nouvelle définition, dont on finit rapidement par se lasser tant certaines semblent anecdotiques. Le jeu semble vouloir vous apprendre l'intégralité d'un dictionnaire en quelques heures. Je vous souhaite bonne chance !

LA FERME !!!

En parlant de dialogues, vous finirez rapidement par craindre d'entrer dans une ville ou d'approcher un PNJ de peur que celui-ci ne déclenche une nouvelle scène de parlotte de 15 minutes. Golden Sun parle. Golden Sun raconte sa vie. Golden Sun est triste et a besoin de votre oreille attentive. Entre chaque scène de gameplay, vous aurez droit à un dialogue d'une longueur incroyable, le tout servi par des personnages aussi charismatiques qu'une tribu de Goombas (et encore ! J'les aime bien moi, les Goombas ! <3 ). Ne dormez jamais à l'auberge, l'aubergiste a peut-être une grand-tante qui a acheté un grille-pain à l'autre bout de la planète ! Ne marchez jamais dans les hautes herbes, vous risquez (en plus de déranger les pokémons sauvages...) de tomber sur une naine octogénaire en manque d'amour qui va vous établir la liste de ses ex. Ne rendez jamais service à quiconque, ils risqueraient de vous remercier !! Et prononcer un simple "merci", dans Golden Sun, équivaut à épeler à voix haute l'ensemble des noms d'un botin téléphonique. Les dialogues sont nombreux et chiants au possible tant la plupart sont vides !

Pour la première fois de ma vie de joueur (non, j'exagère... J'ai déjà joué à Shadow Madness...), j'en suis arrivé à ne plus les lire qu'à moitié. Et cela n'a pas gêné ma compréhension de l'histoire.

"Bonjour ! Je suis une huitre ! Allons sauver le monde ! :D lol"

Un bref paragraphe sur les personnages que vous dirigerez. Outre les deux clônes de Vlad et Garet, vous serez également accompagné de l'éternelle meilleure amie et rejoint très rapidement par un furoncle humain : Robin, mystique de l'eau.

Pas la peine de se le cacher, dans les histoires mettant en scène les éléments, on a tous notre élément préféré ! Que ce soit dans Captain Planet, dans Card Captor Sakura ou dans Ocarina of Time, on a tous toujours eu une affinité particulière avec tel ou tel élément et en venont toujours à nous demander à quoi ressemblera l'incarnation/le donjon de notre clan favori. Ben moi, je suis un fervent défenseur de l'eau, même si elle se fait mettre une rouste par le feu sur quasiment tous les supports... Si j'avais eu Sofia dans les précédents Golden Sun et m'en étais contenté, Dark Dawn eut la gentillesse de me refiler son fils, Robin... Googlelez-le, vous aurez envie de lui mettre une tête !

Votre équipe comptera 8 membres en tout. Et si la quasi-totalité d'entre eux provient d'un moule déjà usé à l'abus, d'autres ne s'offrent même pas le luxe d'une personnalité. Matt est un personnage creux au possible, tentant désepérement d'acquérir une popularité en s'asseyant sur celle de son père. Kiara n'est là que pour répondre aux choix émoticônesques du joueur. Robin est un je-sais-tout dont même les je-sais-touts veulent la mort. Haru est chiant. Himi est tellement sous-développée que j'ai du wikipédier pour me souvenir d'elle... Bref, du début à la fin, vous dirigerez une équipe d'huitres parlant non-stop de sujets nazes et causant la destruction du monde alors qu'on leur à juste demandé d'aller d'un point A à un point B !!

"Je sais que vous avez le monde à sauver mais mon hamster est malade !!"

...parce que oui, le scénario de ce Golden Sun séduit aux premiers abords tant celui-ci semble simple : Ayant bousillé une machine volante, Terry doit se rendre aux fins fonds du trou du fondement du monde afin de récupérer un objet indispensable à la réparation de celui-ci. Vous vous dites "bon... j'ai pas d'univers à sauver. Je dois juste aller chercher une plume dans un monde qui part en sucette". Vous vous demandez comment les scénaristes vont rendre ça intéressant, mais soit, vous êtes curieux et vous vous y faites. Lorsqu'au détour d'une grotte, vous vous faites attaquer (et rencontrez l'ignoble Robin...) et devez légèrement modifier votre itinéraire, vous souriez naïvement, ce genre d'imprévu faisant évidemment partie intégrante de la trame scénaristique de tout RPG (genre Squall qui part sur la lune alors qu'on lui a juste demandé de tuer une sorcière...). Mais lorsqu'arrivé dans un village paumé à l'autre bout de la brousse, vous vous écartez du droit chemin pour rendre service à une vieille ce qui entrainera la destruction totale de l'univers (j'extrapole...), vous vous demandez quand même ce qui se trouve dans les crânes vides de vos héros décérébrés ! Ainsi, sans spoiler, nos héros vont complètement oublier leur quête initiale pour rendre servide à divers blaireaux, pour ensuite aller vaincre le mal qu'ils ont eux-même réveillé, chose qui ne serait pas arrivée si ils avaient été chercher cette foutue plume !!

Evidemment que les détours des détours sont propres à ce genre de jeu, mais on sent véritablement une exagération dans ce Golden Sun. A aucun moment vous ne vous sentez concerné par les quêtes des autres boursifs que vous croisez, quêtes qui semblent on ne peut plus optionnelles dans le déroulement de la trame principale et qui amènent finalement à un boss final difficilement plus lamentable scénaristiquement parlant.

Dans les deux précédents Golden Sun, vous aviez un but : allumer les phares élémentaires. De ce but découlait des quêtes et twists scénaristiques qui étaient développés et justifiables. Dans Dark Dawn, votre but, c'est de ramener une foutue plume et vous trouvez encore le moyen de détruire, puis de sauver le monde...

Smiley face

Je crois que j'arrive au dernier point négatif de ce jeu : l'utilisation de smiley... Vlad a grandi. Vlad a maintenant 45 ans, bien qu'il en paraisse 20 de moins. Vlad a le look d'un héros relativement charismatique... et tout ce potentiel détruit par un arrivage de smileys à toutes les sauces...

Alors non, n'essayez même pas de justifier la présence de smileys dans ce jeu. Les smileys, c'est le mal ! Les smileys, ça vous détruit une image en deux temps trois mouvements ! Exemple tout bête : à un moment relativement fort du jeu, vous vous retrouvez à parler à un arbre (ce qui n'est jamais arrivé dans aucun jeu au monde !!). Imaginez la gueule de l'arbre, un mix entre l'Arbre Mojo et Grand-mère Feuillage, la gueule qui en impose. D'ailleurs, même avec cette impression de déjà-vu, cet arbre arrive à vous l'imposer, le respect.

...jusqu'à ce qu'apparaisse au-dessus de sa tête un majestueux ":D". Et là vous vous dites "...whoa ! Ils ont osé...".

Outre cette utilisation abusive des smileys, qui double la durée des merveilleux dialogues qui parsèment tout le jeu, vous serez souvent confronté à choisir entre 4 de ceux-ci, afin de ne pas oublier que le héros a une personnalité. Ainsi, lorsque qu'une personne vous pose une question, ou simplement pour avoir votre avis sur des sujets aussi intéressants que le port d'un kilt en hiver, vous devrez choisir en 4 smileys ( :)  :D  :(  >:( ) afin de donner votre réponse. Ce à quoi votre amie Kiara surenchérira d'une réponse tout aussi intéressante, se limitant souvent à "oui, je suis de ton avis", "quel enthousiasme !", "ne sois pas triste" ou "calme-toi" et ce, quel que soit le contexte ! Un question... Si on vous demande si vous avez faim et que vous répondez ">:(", ça équivaut à quoi ? Ou mieux : on vous demande votre nom, derrière lequel de ces smileys se cache la bonne réponse ?! On rigole, mais vous vous poserez souvent la question, tant ces quatres smileys sont vagues par rapport à la réponse que vous voulez apporter.

Mais c'est un bon jeu...

Si vous réussissez à survivre au charisme de protozoaire de vos héros, au manque d'audace générale du titre, à l'étude forcée de l'encyclopédie, aux smileys et aux gargantuesques dialogues, vous pourrez rapidement trouver de nombreuses ingéniosités dans ce Golden Sun. Les graphismes ne sont pas révolutionnaires mais restent jolis, tout en offrant quelques rares, mais superbes vues panoramiques lors de passages à certains endroits. La recherche de Djinns est très bien pensée et est très amusante, chaque Djinns possédant maintenant un look et une personnalité propre (ce que les héros n'ont pas réussi à avoir). Les combats sont d'une facilité déconcertante et le level-up est un jeu d'enfant mais cela ne gâche pas l'expérience de jeu. Le système de combat, à partir d'invocations, d'attaques spéciales et magiques est très bien pensé et reste un des points forts fondamentaux du titre. Pour résumer, ce qu'il y a de bon dans ce Golden Sun, c'est les mécaniques de jeu. Tout ce qu'il y a autour vous donnera mal au crâne...

Un bon jeu alourdi par un manque d'audace flagrant et une envie de résumer tout un univers en quelques heures. Golden Sun Dark Dawn ne se joue pas pour l'histoire, mais pour ses combats dynamiques, ses énigmes à la Zelda et la chasse aux Djinns. Mais un bon gameplay contrebalance-t-il une histoire et des personnages ratés ?

Votre réponse :  :)  :D  :(  >:(