Bonjour ou Bonsoir (de toute façons vous vous en foutez),
Cet article s'inscrit dans la ligne éditoriale des réflexions que les old gamers se posent face à une évolution de la lassitude dans la game-sphère (sutout chez les gamers de plus de 22 ans qui semblent être blasés de tout). Je l'ai écris après avoir lu trop de critiques acerbes sur la news sur Assasin Creed 4.
Pourquoi sommes-nous blasés ?
La raison facile, et qui semble avoir fait son chemin dans notre inconscient collectif est de dire "oui les jeux ne sont plus aussi bien qu'avant, les développeurs nous prennent pour des simplets"... FAUX ce ne sont pas forcément les jeux qui sont moins beaux, c'est NOUS qui avons changé.
Il est évidemment vrai que nous devons exiger aux développeurs de se dépasser et de ne pas freiner la créativité, mais nous (les joueurs) devont aussi mûrir et prendre du recul sur ce que le jeu vidéo a comme mission et ce qu'il ne peut pas faire.
Déjà il faut commencer par faire une introspection simple sur le "avant" et le "maintenant" en nous-même.
>>>>> AVANT c'était mieux parce que:
- Nous étions insouçiants: on (sur)vivait pour avoir de bonnes notes à l'école, on ne cherchait pas à savoir la formule qui mettait le beurre dans le pain du goûter.
- Nous avions une vie sociale, une vraie qui comblait vraiment nos besoins "humains" journaliers: oui, les disputes avec les soeurettes pour avoir le droit de jouer pendant un épisode de série de RTL9(Top Model), ça rendait chaque partie plus savoureuse... le temps que les parents viennent bousiller votre sauvegarde avec une bonne taloche et un "éteint çaaaaa".
Oui ça c'était un moment mérité et il fallait en profiter un max !!
- Nous étions en sécurité : du moins la plupart des parents évitaient de nous expliquer la crise, le terrorisme, etc et les journaux ont ne les regardait pas.
- L'avenir était certain : on le savait, on devait finir cette torture d'école, avoir nos diplômes et il y aurait enfin cette vie de salarié assuré pépère au bout du tunnel... c'était ce qu'on nous avait dit.... ils avaient promis!!
- Jouer était une récompense : on avait une disquette/CD par Noël et anniversaire, donc on avait vraiment intérêt à savourer un max avant la prochaine.
- Et surtout (le plus important) on venait jouer POUR S'AMUSER ET RIEN D'AUTRE !!
Je vais développer le dernier point en particulier. Notre attitude en lançant une nouvelle partie a énormément changé, car :
>>>>>> MAINTENANT On ne sent plus la flamme parce que quand on vient jouer on a ça en tête :
- On a vieilli : il faut bosser pour que le beurre arrive sur la tartine du matin. Et le boulot est rarement ce lieu d'épanouissement personnel rêvé, mais une sorte de lieu de torture pour nos ambitions initiales laissées dans un placard (oui aucun de vous ici n'a pu avoir son goldorak version réelle)
- La vie sociale (très) réduite : alors je suis au Cameroun (Afrique Centrale) en écrivant ça, mais vu que notre modèle citadin est calqué sur le modèle occidental, on commence à ressentir nous aussi cet impréssion perpétuelle de solitude en fond sonore que la vie à 100km/h exige. J'ai perso fait une déprime de 4 mois quand j'ai emménagé dans ma nouvelle cité où je connais même pas le nom de ma voisinne d'en face, vu mes horaires de taf. Et facebook/twitter/ google+ (le gosse des 2 premiers) a plus ou moins empiré les choses, on communique plus, mais on a moins de contacts "humains" vrais. On sait pas pourquoi on souffre du coup.
- Insécurité : Oui nous le savons ça peut péter à tout moment maintenant. On nous le rappelle chaque soir à 20h30. D'ailleurs c'est épatant, les infos c'est comme les séries US, à chaque pb on a l'impréssion que c'est hyper grave et que le monde va s'éffondrer. Pourtant qui se souvient encore de la crise ivoirienne? ou de la guerre en Irak et ses enjeux imminents? on en vient même parfois à oublier le tollé sur le 11 septembre.
- L'avenir c'est ... flou : On a réalisé que la carrière de 30 ans sans souçis est de moins en moins garantie, on est dans une concurrence féroce pour transformer le chomâge en stage, le stage en CDD, leCDD en CDI. Pour ceux qui sont patrons c'est la chasses aux investisseurs et le stress des actionnaires, les actionnaires font la guerres aux crédits (banques) et les banques aux bourses, les bourses c'est le sommet de la chaîne alimentaire actuelle, mais avec une guerre encore plus féroce pour n ejamais tomber dans l'enfer du "bas peuple".
- Jouer c'est devenu "facile" : plus de "papa et maman" (ou tonton riche de la famille) à épater avec des notes, pour sa galette annuelle (trimestrielle pour les veinards). On a 8 jeux par semaine maintenant là en claquant des doigts. Plus de mérite à avoir attendu la sortie du jeu. Car le jeu vidéo c'est comme le s***e, le fantasme est nécéssaire pour le plaisir.
Au delà de toutes ces conditions (et bien d'autres), le jeu est pour la plupart des geeks, la seule distraction vraiment à nous dans la vie d'adulte. C'est le lieu du "ME time".On regarde des films avec sa meuf (et il faut l'écouter en même temps), on boit avec des potes (et on raconte pas tout ses pbs pour pas avoir l'air du faible de la meute), etc, mais quand on joue (même en online) c'est souvent un moment purement égoïste où on ne dit pas "je dois" mais "je veux".
Pour les mecs surtout (les plus blasés), jouer c'est la grotte (lire les hommes viennet de Mars et les femmes de Venus) après la chasse. C'est là où on vient se reposer après des journées de frustrations à avoir sérré les dents dans tous les domaines (qui n'a pas renomé des adversaires à un jeu de combat ou un FPS dans sa tête avec des prénoms de personnes qui l'ont énervé dans la journée?).
Mais ce n'est pas le rôle d'un jeu vidéo de pallier à tout ça.
Mais voilà, le jeu vidéo ne fait pas de miracle. Il ne viendra pas déclencher l'expérience transcendantale existencielle qui va redonner des couleurs à tout ce qui se passe autour. La mécanique subconsciente du jeu ne marche pas comme ça. Il FAUT VOULOIR s'amuser pour s'amuser.
En passant c'est une des causes du succès des vieilles licences "GTA, SKYRIM, etc" au delà de la technique magnifique, c'est surtout qu'ils font partie des rares jeux où nous voulons nous amuser avant même de les avoir. Nous les avons attendus avec envie d'en profiter sérieusement. Les "autres" jeux, ceux qui se proposent à nous subissent souvent plus le rôle de défouloir, et on est étonné, frustré de pas avoir eu notre "dose" et on râle (ça on maîtrise lol).
Voilà, j'espère avoir ouvert la réflexion pour vous là dessus. Il y a des daubes hein, mais bien souvent rappelez vous que l'amusement dans le jeu vidéo est un "travail à 2" le jeu ET vous. Et que le jeu ne peut pas faire taire le malaise global qui tourne en boucle dans nos esprits remplis de stress et de peur dans cette époque trouble : il faut gérer sa spiritualité pour ça, et accepter de faire un travail sur soi-même (c'est dur, mais le bonheur n'est pas à la mode).