L'arrivée des versions HeartGold et SoulSilver du nouveau remake Pokémon est l'occasion pour quelques sites de revenir sur cette saga qui est née au Japon il y a maintenant 14 ans (11 si vous vous basez sur la première sortie française). Pour se permettre un parallèle entre cette période et la vie d'un enfant qui a vu le jour à la même époque, les deux s'apprêtent aujourd'hui à connaître une nouvelle étape ; celle où il sera nécessaire de s'appuyer sur l'expérience pour franchir le cap de l'adolescence dans les meilleures conditions.

 

 

Les versions Or et Argent de la Game Boy Color étant jusqu'à présent les seules à ne jamais avoir bénéficié d'un remake, Pokémon HeartGold et SoulSilver sont considérés comme des volets ultimes. Le fait est d'ailleurs d'autant plus vrai depuis que Nintendo a confirmé l'arrivée d'une cinquième génération cette année. Et s'il fallait appuyer un peu plus cette thèse de l'hommage, ces versions n'ont pas uniquement bénéficié du soin de relooking habituellement apporté. Certes, les agréables améliorations graphiques sont bien présentes. Or, le jeu intègre bien plus de choses que n'ont pu connaître les épisodes en référence. En effet, sont non seulement introduites dans cet opus toutes les innovations qui ont ont vu le jour depuis, mais étgalement tous les pokémons créés. Il est alors très compréhensible que face au contenu que cela représente beaucoup n'hésitent pas à voir en ce titre le meilleur aboutissement jamais espéré. Et comment les contre-dire quand en plus de cet apport phénoménal, Game Freak et Nintendo se permettent d'y ajouter des nouveautés d'envergure. De la plus sympathique avec la présence de votre pokémon préféré à vos côtés, à l'air libre, lors de votre voyage à la plus inédite avec un Pokéwalker qui vous permet de débusquer des pokémons et des objets qui ne figurent pas sur votre cartouche de jeu, en passant par la plus anecdotique comme le Dôme du Pokéathlon ou la plus impressionnante avec une masse de pokémons gargantuesque, Pokémon HeartGold et SoulSilver représentent une finalité qu'aucun joueur n'aurait jamais pu espérer voir depuis les débuts de la série, poussant quelques uns à parler de perfection.

 

Ils sont rares ceux qui osent défier cette immense paradis des dresseurs pokémon. Et d'ailleurs, à défaut d'avoir une armée d'arguments pour vaincre le colosse, ils connaissent son talon d'Achille : un gameplay jugé archaïque. Car si les différentes versions ont toujours apporté leur lot d'innovations, il s'agit là du seul élément qui n'a jamais réellement évolué. Agrémenté, mais pas révolutionné. Qu'importe à leurs yeux cette compilation du meilleur, la création ingénieuse de cet outil tout aussi intéressant que l'aventure elle-même qu'est le Pokéwalker, la présence de quelques 493 pokémons (dont une floppée d'icônes légendaires), les endroits inédits, une durée de vie décuplée, la refonte des menus qui les rend encore plus efficaces, les équipes rencontrées plus puissantes... Tout cela n'est rien comparé à cet aspect immuable qui leur gâche leur plaisir pour ne jamais avoir opéré d'évolution radicale. Et si le concept est irréprochable, sa mise en application est jugée trop vétuste, innacceptable pour une série vieille de 14 années de bonheur. Unique point sur lequel appuyer pour faire baisser la note, ils admettent être en présence d'un épisode complet, mais précisent qu'il reste dépassé. Agrippés à cet argument comme un coquillage à son rocher, ils sentent que, face à une telle débauche de richesse, leur vendetta anti-pokémon est en danger. Car, effectivement, il faut être un partisan aveugle, être bourré d'apriori ou tout simplement être de mauvaise foi pour accorder plus de crédit à ce détail qu'il ne le mérite.

 

Remake dans le fond, mais certainement pas dans la forme, il serait plus judicieux de parler de compilation. Game Freak ne nous offre d'ailleurs pas que le meilleur, puisque le studio se permet de rajouter quelques touches innovantes, intelligentes et efficaces. Le gameplay accuse peut-être le coup des ans, manquant de dynamisme et de renouveau (surtout dans le déroulement des combats avec les mêmes bruitages, les mêmes actions répétitives et, limite, soporiphiques). Cependant, cela ne suffit certainement pas à renier la richesse du contenu et les efforts entrepris pour rendre cette expérience unique, complète, ultime.