Une grande explosion, un espace de désolation tout autour et Cole au milieu. Mal en point, il essaye de se sortir de ce pétrin quand il se rend compte qu'il controle, qu'il dirige, qu'il est électricité. Apres quelques phases de plate-forme mettant en exergue ses talents d'acrobates liés à son (ex)métier de coursier, Cole retrouve son pote Zeke sur le toit d'un immeuble faisant office d'abri de fortune. Puis s'enchaîne la découverte de personnages tous plus intriguants les uns que les autres, allant de l'indic mysterieux sachant tout sur tout à la flic agissant pour le compte du FBI.
Un héros du tonnerre
Le gameplay repose donc sur l'éléctricité. Cole dispose d'une barre composée de plusieurs batteries dont on pourra evidemment augmenter le nombre en trouvant divers fragments éparpillés dans la ville. Car toute batterie a une durée de vie, Cole utilise son énergie électrique en diverses attaques. Heureusement la ville est une veritable foire aux objets electroniques et l'on trouve très facilement de quoi se ressourcer. Lampadaires, dispositif electrique sur les toits, voitures, batteries de recharges etc. La seconde composante du gameplay, c'est la capacité physique du personnage à se mouvoir dans la ville. Car Cole bouge bien, très bien même. En véritable Altaïr moderne, notre super-héros est capable de grimper partout et de traverser un cable en parfait équilibriste sans tomber. C'est donc un véritable plaisir de parcourir la ville en grimpant sur toutes les facades des immeubles, ce qui permet d'apprécier la très bonne animation de Cole mais peut-etre un peu en déça d'un Altaïr ou un Ezio. On peut noter par contre quelques problemes de précisions et de collisions. De plus en débloquant des aptitudes, il sera possible de "grinder" sur les rails du trammway et les cables gagnant ainsi beaucoup de temps.
Pour terminer sur les compétences du héros et comme j'en ai déjà parlé juste avant, Cole va évoluer tout au long de l'aventure. Il pourra créer d'enormes décharges en frappant le sol lors d'une chute, lancer des grenades, des decharges, des boules d'énergies et enfin faire gronder le tonnerre et faire s'abattre des éclairs sur ses ennemis dont il faudra diriger la direction avec la manette. Grisant. Il pourra enfin créer un bouclier même si personnellement, je n'ai pas beaucoup utilisé cette compétence, la mobilité du héros étant un argument favorisant beaucoup plus la fuite. Bien sûr, notre personnage est capable de donner quelques coups au corps à corps, mais la précision est tellement absente et les combos limités, qu'on se rabat rapidement sur les bonnes décharges.
Mais Cole est torturé, comme la plupart des héros de comics. Pourquoi était-il au centre de l'explosion ? Comment lui est venu ce pouvoir ? Et sa femme, Trish. Ils se sont séparés mais tiennent encore une relation, et grâce à ses nouveaux pouvoirs, il va pouvoir l'aider .. et peut-etre la reconquérir. Il y a tellement de gens à aider après cette catastrophe. Des gens qui pourtant le considère comme un monstre, comme le responsable de toute cette apocalypse qui s'est abattu sur eux. Car si Zeke et Trish sont là, on se sent parfois seul, hissé en haut d'un immeuble, regardant l'horizon.
Je suis là pour vous sauver. Ou pas.
Parlons d'un autre élément fondamental du jeu, la morale. Car oui, il faudra faire évoluer son personnage moralement en lui faisant prendre certaines décisions. Il est possible ainsi de trouver un homme pendu par les pieds à un lampadaire pour vol et les badaux demandent son execution, soit on le libere soit on l'acheve. Le probleme c'est que ces choix sont mal amenés et se résument en gros à : "si je fais ça c'est bien, sinon c'est mal. Alors, je fais quoi ?". De plus, même en prenant une orientation vers le "coté obscur" en ayant maladroitement agit une fois, il suffira d'occire quelques ennemis malvenus pour regagner quelques bons points. Cependant, même si son fonctionnement est donc inégal, il est très agréable de voir les conséquences de ses choix durant le déroulement du jeu. Ainsi, alors qu'au début du jeu le héros est vu comme un monstre et se fait insulter par tous les gens qu'il croise, au fur et à mesure, des posters à son éfigie couvrent les murs, les gens s'arretent pour l'encourager et le prendre en photo, les passants finissent même par l'aider à combattre le mal en lançant quelques cailloux bien sentis sur nos ennemis. Il suffit un instant de s'imaginer la scene : Cole perché en haut d'un poteau electrique regardant un Faucheur se faire lyncher par la populasse. Vraiment sympa. A condition d'être gentil. N'ayant pas testé la partie maléfique, je ne m'avancerai pas de ce coté.
En pire City.
Je viens de parler d'un Faucheur, et il est temps d'aborder le level design. Empire City est constitué de trois îles (se débloquant bien sûr au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire). La première île abrite donc les Faucheurs, des sortes de voyous capuchaunés en rouge. La deuxieme, les Nettoyeurs (des gros bonhommes habillés avec des détritus) plus résistants que les Faucheurs et enfin la derniere par les Premiers Fils (des soldats tout droit sortis de Killzone) encore plus resistants que les Nettoyeurs et surtout plus nombreux. Passons outre qu'ils sont divisés en plusieurs catégories. Nous arrivons à l'un des défauts du jeu, car en effet le manque d'un lock se fait parfois douloureusement ressentir, notamment vers la fin lorsque le nombre d'adversaires se compte par dizaines. A ce titre, l'IA est variable. Parfois l'ennemi ira se cacher derriere une voiture ou un mur, parfois il restera planté devant faisant une cible idéale.
Ensuite, chaque île est décomposée en petits quartiers chacun symbolisés par une missions secondaire spécifique durant laquelle il va falloir le libérer du joug de l'oppresseur. Elles sont plutôt variées au début, même si bien sûr cela finit par tourner en rond. Pour en finir avec la ville et parler du coté un peu réalisation, l'ensemble est vraiment sympathique et le tout possède une ambiance vraiment particuliere d'autant plus agréable que l'heure de jeu est différente (oui le cycle jour/nuit n'est pas automatique mais scripté !). Certes, le design est parfois répétitif et l'on se surprend à retrouver quelques immeubles ou même parcelles entieres copiés/collés à l'autre bout de la ville, mais le ton comic y est et certains immeubles sont vraiment magnifiques (la tour de détritus de la deuxieme île !). Evidemment les effets de lumieres et la gestion de l'électricité sont superbes, le contraire aurait été un comble. Malheureusement quelques tares sont à signaler comme un clipping parfois douteux, un frame-rate aléatoire mais gênant à de rares moments, et de nombreux bugs de collisions où l'on s'apercoit que Cole n'aime vraiment pas les décors en ruine et a un mal fou à sauter et s'accrocher. Et en mission lorsque le temps presse, cela peut vite devenir problématique. Heureusement, les checkpoints sont nombreux en cas d'echec.
inFamous est donc au final un bon jeu et ses défauts ne pèsent pas bien lourd dans la balance. On est pris dans l'histoire, qui possède son nombre de trahisons/questions et c'est un vrai plaisir de guider l'électrisant Cole dans cette ville. Un prochain opus est évident, et on espère un peu plus de variété, que ce soit dans le design, dans les missions ou dans les pouvoirs à disposition de notre super-héros.