Je suis désolé d'en décevoir certains mais si vous n'avez pas visionné la quatrième saison d'Orange Is the New Black, fuyez malheureux (ou revenez plus tard).
Un long bonsoir à mes compagnons de prisons, enfin pas tout à fait, parce que vous n'êtes sans doute pas derrière les barreaux. Tout comme moi. N'empêche qu'après avoir presque binge watché et presque digéré les 13 derniers épisodes, je dois confesser qu'une sensation particulière m'habite. Suite à ces 13 heures d'immersion carcérale (qui ne sont pourtant pas les premières), j'en ressors plus mature...marqué par les évènements dans un sens et réellement content de la tournure que prend la série. Pas vous ?
Orange Is the New Black est, si mes souvenirs sont bons, le premier contenu que j'ai regardé après m'être abonné à Netflix. J'ai goulûment avalé les deux premières saisons, et je n'ai pas fait d'indigestion, bien au contraire. A la fin, une seule chose résonnait dans mon esprit (ou deux pour être plus franc) :
1. Mon dieu, j'en veux plus, là, maintenant !
2. Mon dieu, Vause et Piper sont à tomber !
Puis, j'ai attendu la troisième saison fébrilement. Je l'ai regardé, moins goulûment, et je l'ai moins apprécié que les deux précédentes... Je ne dirais pas qu'elle était mauvaise, loin de là, mais moins accrocheuse. Donc au sortir de cette troisième salve d'épisodes, je dois bien avouer que j'étais moins hypé par la série et que j'attendais la quatrième fournée sans pression (ou presque).
17 juin, la date tombe, le train de la hype est en marche. Je grimpe dedans assez rapidement, il m'en faut peu de toute façon (un trailer de six secondes et c'est bon). Le jour arrive, juste avant les chaleurs estivales, je m'empresse d'allumer la télévision et me met rapidement dans l'ambiance. La musique entraînante du générique revient tout de suite sur mes lèvres, c'est bon, on y est !
Premier épisode : "Un ami encombrant". Le titre intrigue, 60 minutes s'écoulent (environ, pas de montre en prison, vous savez bien) et l'ami est mort. Le décor est posé, le spectateur est immédiatement captivé. Bravo Jenji Kohan. Après un tel démarrage, les 12 autres heures devaient "envoyer" pour que le contrat soit bien rempli. Bah, vous pouvez me croire, elles dépotent tellement qu'on peut seulement reconnaître que la saison va crescendo d'un point de vue qualitatif. Et tout le monde sera d'accord là-dessus (ou malhonnête).
On ressent l'envie, le besoin de la créatrice de Weeds de mettre du "sens profond" dans sa production. Les strates les plus profondes des personnages sont retournées, travaillées, bousculées ! A commencer par notre cher Caputo, qui pose pour nous, juste au-dessus. Sans oublier les scènes mémorables avec Healy, Whitehill, Red évidemment, Vause, et tant d'autres en fait (oui, je n'ai pas cité Poussey...fin pas encore).
Autre point très intéressant dans cette saison, la gestion financière de la prison (au détriment des H.U.M.A.I.N.S vivant en son sein) est parfaitement mise en exergue. Sincèrement, que dire ou que faire devant des sociétés comme MCC à la tête d'un établissement qui a besoin avant toute chose d'un gros travail social, humain pour la réinsertion post-carcérale des détenues. On pourrait simplement leur dire qu'elles ne sont pas faites pour gérer un pénitencier mais cela leur passerait bien au-dessus si vous voyez ce que je veux dire... L'argent, l'argent, toujours plus d'argent. Cette saison prouve avec brio que c'est la source de beaucoup de problèmes... Et de drames parfois.
Ce visage est beau, tout simplement. L'un des plus beaux de la prison. Le genre de personne que l'on aimerait rencontrer, aimer et garder à nos côtés ! Mais vous savez, il y a cette chose, le karma. Poussey ne devait pas en avoir un bon... Je ne veux pas m'étendre sur sa mort. J'ai été très touché par son assassinat involontaire, comme vous j'imagine. Mais je n'ai pas une once de colère ou de haine envers le jeune gardien à l'origine de l'acte. Caputo lui avait dit peu de temps avant l'évènement qu'il fallait qu'il parte, qu'il était jeune et qu'un avenir plus lumineux l'attendait ailleurs. Pressentiment sans doute...
En revanche, je suis profondément en colère dès que je pense à cette équipe de gardiens "vétérans de guerre". Le cliffhanger du dernier épisode n'existerait pas sans eux.
La série a pris une tournure résolument plus mature, profonde et engagée. C'est une excellente nouvelle, la suite sera attendue dans les quatre coins du monde comme elle ne l'a jamais été auparavant. En attendant, on peut toujours fermer les yeux et se remémorer cette intense saison sur une des superbes musiques de cette quatrième saison. Bisous les gens.