Bonsoir ou bonjour à tous (cela dépend..), ce soir c'était ciné, ciné comme beaucoup de mardis désormais. La bande d'amis étant plutôt ouverte, et le Jérèm toujours (évidemment), les avant premières sont donc légion. Ce qui est une très bonne chose pour mon avidité culturelle intraitable ! 

Sincèrement, je ne suis pas très friand des salles de cinéma à la base mais la situation commence sérieusement à s'inverser. Puis, ce n'est certainement pas après la séance de hier soir du coup que je vais changer mon fusil d'épaule ! Quelle claque, mon dieu...mais quelle C.L.A.Q.U.E.

Je connaissais de nom M. Inarritu (vous m'épargnerez les accents...il est tard), notamment pour Birdman dont j'ai sacrément entendu parler mais que je n'ai pas encore eu l'occasion de visionner. Eh bah, je vais me le choper au vol dès que je peux, je vous le dis moi !! Parce qu'au sortir du film bientôt oscarisé (oui, oui, je m'avance mais je m'en fous.), on n'a qu'une envie, c'est découvrir l'oeuvre du réalisateur et co-scénariste s'il vous plaît.

J'aimerais bien ne pas avoir à mettre de balises "spoiler" dans cet écrit donc je resterai vague tout en essayant de vous retranscrire au mieux l'atmosphère de ce film...et de vous rendre dingue au point de courir tout nu jusqu'au cinéma le plus proche de votre domicile (bon, un peu excessif).

Et, je ne commencerai pas mon analyse de la manière la plus logique et ordonnée puisque je vais vous parler musique et bande son dans un tout premier temps. 

 Percevez-vous la graine de génie dans les yeux de ce cher monsieur ? Si vous n'êtes pas convaincu, je vous conseille de "googliser" son joli nom : Ryuichi Sakamoto.

Je ne suis pas ici pour déballer l'oeuvre de cet homme bourré de talent mais que dire du Main Theme de The Revenant et du reste de la BO au passage. Il y a tout simplement communion entre image/son et ce durant 156 minutes. Je ne peux m'empêcher de penser à The Last of Us (pour établir une connexion avec notre medium) dans la structure de cette composition sonore. C'est très qualitatif, très prenant et dramatiquement beau. 

Après cette chouette parenthèse, qui n'en est pas vraiment une dans le fond, venons-en au coeur de ce papier. Un coeur meurtri, haché en deux. Deux points (pourtant) indissociables à mon sens tant ils donnent quelque chose de spécial au film, quelque chose de plus.

Une lutte en vert...

 La nature. Les éléments. Ces deux mots font sens lorsque l'on évoque le dernier film où prend place le tombeur de ses dames, j'ai nommé Sir Leonardo. Oui et bah, si tu voulais voir un homme au sommet de la bourgeoisie (à la Gatsby), fait demi-tour (il est encore tant).

L'homme irrésistible est présenté au spectateur sous un nouvel angle. Il reste toujours incroyablement fort...mais face au froid, aux arbres menaçant de s'abattre sur votre tête ou encore face à la brutalité de la faune locale.

Des contrées lugubres aux espaces immensément vides, on ressent immédiatement le pouvoir de l'environnement pendant ces deux heures de grand cinéma. C'est oppressant, stressant. DiCaprio doit y faire face, dans la douleur absolue, et nous devons le regarder... Tout en étant désolé de ne pas pouvoir l'aider dans sa quête personnelle.

...et contre tous

 Deuxième partie formant le coeur de ce chef-d'oeuvre, les regards. 

Certains trouveront sans doute ridicule de consacrer un "grand titre" à ce sujet. Et pourtant... Il y a tant de choses à dire là-dessus. 

Honnêtement (et ce n'est pas pour faire de la pub au monsieur avant la cérémonie de dimanche), DiCaprio joue son rôle avec les tripes, non pas à 100 mais à 400% et cela se voit ne serait-ce qu'avec la photo ci-dessus. J'acclame sa prestation et son oeuvre par la même occasion. Là, il mérite plus que jamais ce p#@ain d'Oscar !

Apparemment, The Revenant aurait été le film le plus difficile à tourner de sa carrière... Je veux bien le croire. Pour poser un tel jeu d'acteur, la souffrance devait être bien réelle par moment, le contraire n'est pas imaginable.

Je ne veux pas trop vous en dévoiler mais disons que les relations entre les différents personnages sont assez spéciales à mon sens...physiques ! La frontière entre l'humain et l'animal est mince dans ce long métrage, c'est touchant, captivant. 

Et si finalement assez peu d'échanges oraux garnissent l'oeuvre, l'intérêt est ailleurs. Notamment dans le regard des gens, les déplacements, expressions faciales, ... Observez !

Je ne peux pas et ne veux pas m'éterniser mais si l'on me demandait de décrire ma séance hebdomadaire en une phrase, je vous répondrais : "Un film si différent à tous points de vue et pourtant parfaitement en phase avec la brutalité du 21ème siècle"