Rappelez vous. Juste après l’E3 (Electronic Entertainement Expo) une partie de l’équipe de DansTonU a pu tester la plupart des jeux présentés par Nintendo. Malheureusement le responsable de la prewiiU de Hyrule Warriors n’a pas pu l’écrire pour des raisons personnelles. Ceci explique que nous écrivions dessus aussi tardivement. En guise d’excuses, je vais vous parler de mon expérience à la Japan Expo, puis faire un récapitulatif de ce qui nous attend.
Rappelons pour les trois ermites du fond que Hyrule Warriors, c’est un spin-off de la plus grande saga de tous les temps : Zelda. On reprend l’univers, on applique un gameplay de type musou, dont le digne représentant est ici Dynasty Warriors, et on arrose de fan service. Dite comme ça, la recette a de quoi faire peur, mais en faisant mijoter pendant plusieurs mois avec une communication à feu doux (qui s’est intensifiée récemment), c’est un fumet appétissant qui s’en dégage actuellement. Espérons juste qu’il ne soit pas trompeur.
Japan Expo : 30 minutes d’attente, 5 minutes de jeu, mon premier speed dating
En faisant la queue à la Japan Expo, au stand Nintendo, on pouvait remarquer une chose (mis à part qu’il était bondé comme pas permis, mais ça c’est chaque année) : Hyrule Warriors déplaçait du monde. Tandis que pour Bayonetta 1 & 2 les hôtesses allaient chercher des gens dans la file, pour Hyrule Warriors le problème ne se posait pas, et ça c’est bon signe.
Coup de bol, alors que je ne pouvais tester qu’un personnage, j’ai dû attendre que la personne devant moi finisse. Et vu qu’elle jouait Link épée, et son voisin Link bâton, j’ai choisi de jouer Zelda rapière, ce qui m’a permis de voir les 3 gameplay en une fois. Concernant Link, le choix d’arme changeait radicalement les mouvements d’attaque : tandis que l’épée est une pure arme de corps à corps, le bâton se jouait plus pour garder une certaine distance avec les ennemis. Ce n’est pas le summum de la stratégie, mais ça devrait apporter autant de variété que quand on change de personnage dans un musou classique. Mais voici que la partie devant moi s’achève. Il est temps de prendre en main le gamepad, et de tester le tout par moi-même.
La partie se déroulait dans ce qui a été confirmé comme le premier niveau du jeu. Dans la plaine d’Hyrule, il fallait chercher des bombes pour rejoindre Zelda (si vous jouez Link) ou Impa (si vous jouez Zelda), puis coller une raclée à un roi Dodongo. Je ne vous ferai pas l’insulte de revenir sur la façon de le battre. Pour avoir un point de vue complet, j’ai donc joué avec Zelda et sa rapière, qui est une arme de corps-à-corps. Et c’est là que j’ai vu que le gameplay de combat serait peut-être plus travaillé que prévu. En effet notre princesse est bonne avec une arme, mais utilise aussi la magie. Comme toujours dans ce type de jeu, les combos se limitent à enchaîner les coups faibles, puis à finir avec un coup fort, ce dernier changeant en fonction du nombre de coups faibles portés avant. Sauf qu’ici porter un coup fort directement, sans coup faible, ne fait aucun dégât, mais permet de stocker trois charges. Ces charges permettent de porter des attaques magiques, plus puissantes que les attaques physiques, et visuellement plus impressionnantes. Tant que vous avez des charges, terminer un combo par un coup fort lance une attaque magique (avec un coût d’une ou deux charges), et si vous n’en avez pas, cela lance une attaque physique. Le tout est donc de remplir ses charges dés qu’on le peut, afin d’être plus efficace. On dispose aussi d’objets à utilisation illimitée et disponible pour tous nos héros. Il s’agissait des bombes ici, mais il y en aura d’autres en fonction des cartes comme l’arc ou le grappin. Ces objets peuvent être améliorés pour faire plus de dégâts, mais je n’ai pas vu comment. On a aussi des jauges à remplir pour renforcer nos coups ou lancer une puissante attaque (l’attaque musou dans les Dynasty Warriors).
“Tout le secret des armes ne consiste qu’en deux chose : à donner et à ne point recevoir” Molière
A l’écran le jeu est dynamique et on fait tomber les minions adverses par paquets. Jubilatoire ! Envoyer ses ennemis au lin par grappe avant de faire pleuvoir dessus une pluie de flèches de lumières, faire apparaître trois colonnes de lumière en forme de triforce, ou faire pleuvoir des coups d’estoc tout en se maintenant en l’air procure un sentiment de puissance incroyable. Par contre ce n’est pas avec Hyrule Warriors que le côté répétitif des musou disparaîtra en combat, mais ça c’est inhérent au genre. L’essentiel c’est de savoir à quoi s’attendre.
Les officiers sont beaucoup plus agressifs que les soldats de base, avec certains patterns, et nécessitent d’être plus prudent. En faisant de bonnes esquives, ou en tapant au bon moment, il est néanmoins possible de révéler temporairement leur point faible. A ce moment vos dégâts entameront une jauge. Si vous parvenez à la vider, Zelda (ou Link) déclenche une attaque très puissante. Avec cette stratégie j’ai pu battre en un coup le roi Dodongo. Vu que dans beaucoup de vidéos (le treehouse par exemple) il faut faire cela au moins deux fois pour le battre, j’en déduis que la démonstration à laquelle j’ai joué était en mode « facile ».
Notons que comme dans les vidéos promotionnelles du jeu, l’IA adverse n’attaquait presque jamais, mais si j’ai raison sur ce mode « facile », c’est tout à fait logique. En habitué de la série je ne me l’explique que comme ça en tout cas. Si la difficulté est réglée comme dans les autres opus, elle devrait être accessible en « normal », et présenter un vrai défi en « chaos ». En tout cas je l’espère.
La musique était une reprise du thème de Zelda, malheureusement le bruit ambiant la rendait difficile à entendre, donc pour ce qui est l’apprécier ou de la détester… Je ne sais même pas si les personnages autres que Link parlent ou non, c’est dire… Visuellement ce n’est pas sensationnel, avec des textures basiques et aucune variété dans les décors, ce qui ne choquera que les nouveaux venus. Les anciens savent à quoi s’attendre depuis le temps. Les modèles 3D des personnages sont plutôt réussis, mais ce qui importe vraiment ici tient à la fluidité et au nombre d’ennemis : ces derniers sont présents en très grand nombre, avec des soldats de base clonés par paquets de cent, des officiers clonés par paquets de dix, et un boss pour finir (en espérant en avoir 2 ou 3 par carte pour la suite). Tout ce monde se déplace sur l’écran, de même que vos alliés, sans que j’aie pu voir un seul ralentissement, ce qui est très appréciable. Aucun ennemi n’apparaissait à deux mètres de moi, ce qui est un progrès tangible pour la série (même si Dynasty Warriors 8 était déjà très propre à ce niveau). Le confort de jeu a clairement été favorisé par rapport au plaisir visuel (qui se contente d’être neutre).
En conclusion de cette (trop) courte session de jeu, Hyrule Warriors sera un très bon musou. Si vous n’aimez pas le concept, inutile de vous attarder davantage, mais rien que sur ces quelques points, il promet de très bonnes heures de jeu à ceux aiment la formule.
Maintenant que je vous ai fait partager mon avis de l’époque (début Juillet je rappelle), voyons ce que nous pouvons penser de ce que nous avons appris entre temps.
Le casting de toutes les promesses
Déjà pour le casting, nous connaissons 13 personnages, en espérant qu’il y en ait d’autres. Je regrette à titre personnel que seuls 3 jeux soient concernés, non pas que je ne les aime pas (bien au contraire, Ocarina Of Time (avec Mario 64) a appris à l’industrie et aux joueurs comment on fait un jeu 3D, Twilight Princess est le meilleur Zelda 3D, et Skyward Sword est une prise de risque réussie), mais j’aurais aimé voir d’autres personnages issus des versions 2D. Rien que les oracles Din et Nayru, Lavio, Hilda ou Vaati auraient été agréables. Peut-être pour un second volet si le premier fonctionne bien. Dans l’état le casting est quand même bien sympa et varié (notons que je dois être le seul mec au monde à avoir été content de l’annonce de Macchaon), alors ne crachons pas dans la soupe, d’autant que les armes ajoutent pas mal de diversité, et agrandissent le casting effectif (en séparant « Zelda rapière » de « Zelda baguette du vent » par exemple). On savait que Link aurait 4 armes différentes, et Zelda 2, et on a eu plus d’informations à ce sujet. Par contre le fait que Lana ait 3 armes différentes me fait espérer que ce sera aussi le cas pour d’autres personnages. D’ailleurs vous aurez noté que les vidéos de personnages précisent à chaque fois quel personnage et quelle arme. Macchaon avec un filet à papillon, Ruto avec la canne à pêche ou Sheik avec une chaîne de ninja, allez on y croit ! Impa a bien eu droit à un nagitana.
En terme de diversité, les vidéos sont assez rassurantes, les gants+boulet de Link promettent un ressenti plus lent et plus massif que ses autres armes (en attendant de découvrir la quatrième), Ruto avec son écaille zora a droit à une jauge bleue que n’ont pas les autres (même si je n’ai pas trouvé à quoi elle servait), et si vous regardez à nouveau la vidéo de Sheik + harpe, vous remarquerez que ses mélodies sont toujours liées au final de son précédent combo : un final de feu, et on a le boléro du feu, un final de vent et on a le chant des tempêtes, avec à la clé une attaque différente. Ça c’est un Sheik cadeau. Et toujours en se tenant droit, car les sheiks postent haut.
Chaque personnage gagnera de l’expérience et gagnera des niveaux, augmentant sa puissance. Sur les champs de bataille, on pourra ramasser des composants qui serviront à créer des badges qui offriront de nouvelles compétences aux personnages. Ceci est clairement là pour nous pousser à revenir sur des batailles déjà finies pour un peu de farming (et augmenter la durée de vie). On espère juste que cet aspect ne sera pas abusé. De même on pourra ramasser des armes pour nos héros. Il sera possible de les fusionner pour transmettre les capacités de l’une à l’autre. Vu que la fenêtre des armes est clairement inspirée de Samourai Warriors (l’autre série de musou des créateurs de Dynasty Warriors), on aura certainement à choisir entre un grand nombre de capacités, avec impossibilité de toutes les associer à une arme, ce qui obligera à bien réfléchir avant d’améliorer cette dernière. Ceux qui ont joué à Warriors Orochi 3 sauront certainement de quoi je veux parler. De plus la présentation du « boulet chomp » laisse penser que nous auront des « armes gag ». Couper de l’herbe n’aura jamais été aussi amusant (et accessoirement quelques ennemis aussi).
Les modes annexes : la promesse avec le plus d’inconnues
Le mode « aventure » de Hyrule Warriors fait clairement penser au mode « conquêtes » de Dynasty Warriors 7. Dans les deux cas il s’agit de conquérir une carte en remplissant des missions sur chaque case, ce qui débloque les cases adjacentes. Et dans les deux cas cela permet de débloquer pas mal de bonus. Vu qu’il permettra de débloquer certains personnages, les joueurs seront bien inspirés d’y jouer (d’autant que ce serait un peu dommage de se limiter au mode « histoire », dont l’intérêt ne sera sans doute pas assez élevé pour justifier d’y jouer en boucle). Tous les objets sont en nombre limités, et sont visiblement nécessaires pour débloquer des secrets sur la carte, mais on risque de refaire plusieurs fois la même case (donc le même défi) pour remplir son inventaire. A vérifier le jour J.
Il semblerait que ce mode ait la seule interaction online, et que cette dernière se limite à un spotpass : vous obtenez un héros de quelqu’un d’autre, pour une mission en coopération, et en fonction de ses statistiques il sera plus ou moins efficace. Si les missions restent les mêmes sans s’adapter au côté coopératif, alors « dommage » sera le meilleur commentaire que l’on pourra faire. Dans l’état ce mode « aventure » sera un bon moyen de prolonger l’expérience de jeu. On espère des objectifs assez variés pour maintenir l’intérêt, et des récompenses qui font plaisir (le principe de la carotte).
Par contre on ne sait toujours pas si le « mode libre » est toujours présent, et même si je n’y joue jamais (je préfère passer par le « mode histoire »), ce serait un vrai manque s’il n’y était pas. Le plaisir de pouvoir refaire n’importe quelle bataille avec n’importe quel personnage fait partie du plaisir d’un musou.
Le mode multi semble se limiter à du coopératif en local, avec un joueur sur le gamepad, et un joueur sur la télé. Alors oui c’est sympa, mais un mode en ligne aurait été un vrai plus. Reprendre les cartes du mode histoire pour jouer ensemble à 2 en ligne aurait été agréable, et pour donner un vrai intérêt à ce mode, il aurait été possible de créer quelques cartes pensées pour du coop à 4. En plus si ça plaisait ça ouvrait la voie à quelques DLC par la suite, et Dieu sait qu’Oméga Force aime en créer. Au final il sera sympa mais clairement limité malgré tout. 
En conclusion, ce Hyrule Warriors s’annonce plein de promesses. S’il ne révolutionnera pas le genre, et laissera indifférent ceux qui l’étaient déjà avant, il n’empêche qu’il s’annonce comme un digne représentant des deux séries qu’il regroupe. Ce n’est qu’un spin-off, mais si on considère que l’univers Zelda se place très souvent dans un contexte de grandes batailles (l’exil du peuple du crépuscule dans Twilight Princess, la chute d’Hyrule dans Ocarina Of Time, l’invasion d’Hyrule dans le premier sur NES, la guerre entre la déesse et les démons avant Skyward Sword, le retour de Ganondorf à Hyrule dans Wind Waker), ou du moins de leurs conséquences, choisir un musou pour le gameplay n’est peut-être pas la décision la plus illogique.
Ce qui faisait grincer des dents les uns, et rendait perplexe les autres lors de son annonce est devenu un jeu plein de promesses. Maintenant il va falloir les tenir, sous peine de grosses sanctions. Réponse dans plus d’un mois chez nous. Et si vous vous faites regarder de haut par vos amis, bien campés sur leurs AAA, rappelez vous la devise des musou : « Seuls les vrais savent ».
