Vous vous en souvenez peut-être, à DTU nous vous avions déjà parlé de Cotton Reboot, Cotton 100% et Panorama Cotton. Quoi de plus normal dès lors de vous parler du tout nouvel opus de la franchise de cute'em'up de Success. Contrairement aux autres jeux, il ne s'agit en effet pas d'un remaster ou d'un remake mais bel et bien d'un tout nouvel épisode. ININ Games, Success et Studio Saizensen se sont donc associés pour vous proposer ce Cotton Fantasy, qui n'est autre que la version occidentale de Cotton Rock'n'roll sorti au Japon l'an dernier.

Rien ne va plus

Au pays magique, c'est le drame. Tous les willows (des bonbons merveilleux, pas des nains) du pays sont en train de disparaître. Selon la légende, une femme vêtue tout de bleu sera celle qui sauvera le royaume et fera pleuvoir du ciel une myriade de Willows. Malgré sa réticence, Silk la fée va donc une nouvelle fois supplier la sorcière Cotton - amatrice de Willows devant l'éternel - de l'aider. Vu que c'est son intêret aussi, elle finit par accepter la mission et s'en va chercher le légendaire willow d'attache. Vous l'aurez compris l'histoire n'est pas vraiment importante ici, ce qui n'est guère étonnant vu que nous sommes dans un shoot'em'up. Cela dit l'équipe de développement s'est donné beaucoup de mal pour nous inciter à regarder les multiples cinématiques du mode histoire (qui mettent toujours en scène Cotton, quel que soit le personnage incarné). Très belles, énergiques, incarnées par des doubleurs japonais impliqués et sous titrées en français ces longues scènes sont amusantes à regarder et doublent facilement la durée de vie de la première partie. Par la suite, un appuie long sur la touche Start suffira à les passer. Ceci dit, on aura vite fait de les désactiver complètement dans les options. En plus du mode histoire, le jeu propose un mode entraînement paramétrable qui permet de s'essayer au stage de son choix et un leaderboard local et en ligne. Quelques options sont également au menu dont la possibilité de changer les touches, très utile pour placer les tirs chargés et spéciaux sur des gâchettes par exemple.

A la carte

Cotton Fantasy prend un partit assez radical dans sa structure. Si terminer le jeu demande toujours de passer par 8 stages (dont deux bonus), c'est au joueur de choisir non seulement l'ordre des stages, mais également lesquels une fois que d'autres auront été déverrouillés. Au total, le jeu propose 16 niveaux différents permettant donc de composer son chemin à la carte. Cette structure peu commune permet de continuer à jouer avec moins de lassitude, mais également aux joueurs les plus aguerris d'essayer de trouver le chemin le plus idéal possible pour scorer. D'ailleurs le chemin est sauvegardé avec le score dans les leaderboards. Le revers de la médaille d'un tel système est qu'au lieu d'une difficulté crescendo bien calibrée, on se retrouve avec des pics de difficultés un peu éparpillés. Certains niveaux sont en effet bien plus difficiles que d'autres. A noter que certains boss ont parfois des patterns un peu différents d'une partie à l'autre. Sans en être certains, il est possible que le moment de la partie où le stage est choisi peut influer sur sa difficulté. Mais peut être que c'est aussi un moyen de s'adapter au personnage choisi. Parce que oui, Cotton Fantasy permet aussi beaucoup de liberté en proposant pas moins de 7 personnages (dont un à débloquer), tous différents dans la manière de les jouer. Les connaisseurs reconnaitront au passage des personnages issus d'autres jeux de Success comme Psyvariar ou Umihara Kawase.

C'est le bowdel

Une fois dans le feu de l'action on reconnait tout de suite le style de la série Cotton avec des tirs dans tous les sens, des placements d'ennemis vicieux, des couleurs qui pètent de partout et un gros bordel ambiant. Mais comparé à d'habitude le bordel est mieux maîtrisé. Si le jeu n'échappe pas à quelques passages manquant de lisibilité c'est un net progrès comparé à Cotton Reboot par exemple. D'ailleurs la grosse avancée graphique n'y est probablement pas étrangère. Le jeu est tout simplement sublime, et la 3D permet de dynamiser l'action avec des effet de mise en scène. Le tout est accompagné par de magnifiques musiques qui savent accompagner l'action sans la perturber. Niveau pris en main, le jeu réponds bien. Le système de jeu change quelque peu selon le personnage choisi, mais globalement le principe est simple : un bouton de tir rapide, un bouton permettant le tir unitaire ou la charge de tir, et un bouton d'attaque spécial (généralement des méga bombes). Le principe de pouvoir transformer les tirs ennemis en bonus de points est toujours présent sous une forme ou une autre et apporte une véritable profondeur de jeu (au détriment de la lisibilité). Terminer le jeu n'est pas bien compliqué, vu qu'il propose des continus infinis avec comme seule pénalité la remise à zéro du score. Les débutants peuvent donc s'amuser sans problème. Pour les autres, le système de scoring est là pour retenir l'attention, sans compter sur les difficultés supérieures, et en particulier la difficulté extra qui fait exploser les ennemis abatus en un feu d'artifice de tirs. Ceci impose de contrôler son tir et de ne tuer que ce qui est nécessaire ou de planifier ses contres pour faire place nette dans les énormes barrages de balle. Attention toutefois, dans les passages à la limite du manic, zigzaguer entre les balles impose de bien connaitre la hitbox des personnages qui est parfois assez étrange. A titre d'exemple Kawase ne risque rien tant que les tirs n'atteignent pas sa monture.

Mon avis à moi

Cotton Fantasy est une excellente porte d'entrée vers un genre trop souvent élitiste. Il permet de plus de s'amuser longtemps en jouer à la carte selon ses envies du moment. Mais il ne laisse pas pour autant les habitués du genre sur le carreau en leur proposant une tout autre lecture à base de scoring. Avec sa sublime réalisation et sa durée de vie conséquente, il ramène avec fierté cette série ancestrale dans la modernité.

A qui s'adresse Cotton Fantasy ?

- Aux amateurs de shoot à l'ancienne

- A ceux qui aiment les continus infinis

- Aux ceux qui veulent du contenu

A qui ne s'adresse pas Cotton Fantasy?

- A ceux qui aiment les manics shooters

- A ceux qui préfèrent les shoots verticaux

- A ceux qui priment la lisibilité sur les visuels

Johann Barnaud alias Kelanflyter