Jamais deux sans trois. La nouvelle licence forte de Nintendo née miraculeusement sur WiiU vient de revenir sur le devant de la scène avec un troisième épisode. A la sortie du deuxième opus, nombreux sont ceux qui ont crié (à tort selon nous) à l'épisode 1.5. Alors est-ce que ce Splatoon 3 mérite vraiment son chiffre et mettra tout le monde d'accord ?

Une histoire qui va faire couler de l'encre

Contrairement aux deux premiers épisodes de la série, Splatoon 3 ne se déroule plus à Chromapolis, mais dans la lointaine contrée Clabousse, et plus précisément dans la ville de Cité Clabousse. Il est donc normal que ce ne soient pas les Calamazones ni les Tenta Cool qui vous accueillent dans votre aventure, mais un nouveau trio composé de Raimie, Pasquale et Angie. Cela ne change pas grand-chose au concept : A chaque lancement du jeu l'équipe vous parlera des dernières news de la cité et en particulier des arènes et modes de jeu du moment. Mais en marge du brouhaha de la cité, vous serez invité à aller voir dans les souterrains de la ville pour rencontrer l'Amiral Macalamar qui a une mission à vous confier. En effet, le grand poisson globe a encore disparu (décidément) et l'Amiral pense que c'est forcément un coup des octariens. Après un petit chapitre d'introduction qui sert de tutoriel, on découvre qu'une étrange substance qu'on appelle la bouille hirsute a des effets étranges sur les octariens locaux en les couvrant de poils. En plus les octariens ne sont pour rien dans la disparition du poisson globe. On se retrouve alors dans le monde glacière d'Alterna rempli de structures étranges rappelant l'antique civilisation humaine afin de trouver le véritable coupable et au passage de retrouver l'Amiral qui a disparu. Heureusement pour vous aider, Ayo et Oly seront présents ainsi que numéro 3, le héros du premier épisode. Un petit nouveau personnage est également à vos côtés tout du long : Salmioche, le petit salmonidé rebelle. Quel que soit le mode de jeu choisi par la suite, le but du jeu sera toujours de balancer de la peinture de partout pour atteindre son objectif.

Valérie Damidot conseille Splatoon

La mode solo de Splatoon 3 est assez conséquent pour justifier l'achat du jeu. Si vous aimez le principe du jeu mais pas la compétition et/ou que vous n'avez pas d'abonnement au Nintendo Switch Online nécessaire, pas de panique, vous aurez de toute manière de quoi faire. En plus du premier secteur composé de quelques niveaux de tutoriel pur, le jeu vous propose par la suite 6 îles remplies de niveaux (jusqu'à 13 par île). Chaque île se comporte comme un hub central dans lequel il faudra faire un petit peu d'exploration pour découvrir les secrets, détruire la bouillie hirsute qui bloque le passage et passer à la suite. Si la plupart des niveaux sont facultatifs, ils permettent de remporter un bon paquet d'oeufs de saumons, nécessaires pour dégommer l'infame substance. La structure du jeu est donc un mix entre celle de Splatoon 2 et celle de l'Octo Expansion. Si un niveau vous donne du fil à retordre, libre à vous de le laisser de côté (même si honnêtement le jeu n'est pas très difficile, à par 2-3 pics de difficultés). On est très loin de l'incroyable difficulté de l'extension standalone du 2. De même (et c'est peut-être un peu dommage), mais les îles hub ne sont pas aussi complexes que celles du 2 qui nécessitaient plus de réflexion. Pour vous aider à trouver tous les secrets, une carte est accessible et affiche en bleu les zones dans lesquelles il reste des choses à faire. Et si vous êtes tout près, Salmioche vous donnera plus de précision si vous daignez le suivre. Le personnage sera d'ailleurs régulièrement mis à contribution pour résoudre quelques passages problématiques autrement. Une fois toutes les îles terminées, le jeu propose encore un dernier monde final qui se termine en apothéose. Et pourtant même après ça il reste encore à grignoter avec un ultime niveau très long et difficile qui devrait vous occuper encore un peu.

A plusieurs la peinture est plus folle

Même si le solo de Splatoon 3 est conséquent, il ne faut pas se leurrer, pour beaucoup c'est l'aspect multi-joueur qui importe. Sur ce plan-là, le jeu reprend les bases solides de son prédécesseur en proposant les classiques guerres de territoire où le but est d'avoir le plus d'encre de sa couleur à la fin du temps imparti, les plus complexes modes anarchie (anciennement mode pro) qui proposent des objectifs variés et cette fois un mode Salmon Run présent de manière pérenne et non plus uniquement lors d'événements spéciaux. Niveau cartes, le jeu en propose 12 au lancement - chiffre qui grossira bien évidemment avec le temps et les futures mises à jour - dont 4 issus de Splatoon 2. Les nouvelles cartes ont le mérite d'être dynamiques et d'évoluer au cours de la partie ou d'avoir des éléments en mouvement. Voilà qui apporte un peu plus de variété lors des matchs et une stratégie plus complexe. Pour favoriser les nouvelles approches, Splatoon 3 propose également de nouvelles armes comme l'eclatana ou le transperceur (un arc à 3 flèches) et de nouvelles attaques spéciales comme le super mollusque qui permet de s'agrpiper sur une surface au loin et de se catapulter dessus. Pratique pour prendre un sniper à revers. Finalement, c'est le mode Salmon Run qui a le plus bénéficié de cette nouvelle itération. On y croisera donc de nouveaux boss, de nouveaux puissants super boss (les salmonarques) et surtout des situations plus variées avec des événements comme l'envol des caissons. Quel que soit le mode de jeu, de nouveaux mouvements viennent étoffer votre palette de possibilités. La vrille permet de sauter dans une direction au choix lorsque vous nagez dans l'encre. La déferlante pour sa part permet de vous scotcher sur un mur, puis de bondir rapidement tout en haut, ou de se propulser à la perpendiculaire. Il faudra un peu de temps aux habitués pour assimiler ces mouvements pourtant très utiles à haut niveau.

Home Staging

Un autre aspect de Splatoon 3 qui a été travaillé avec soin est la personnalisation. Evidemment la plupart des bases étaient présentes déjà dans l'opus précédent, mais le studio de développement s'est fait plaisir. Outre le choix du sexe et quelques détails physiques, c'est surtout vers la garde-robe qu'il faudra se tourner pour montrer son style. Et puisqu'avoir du style ne rime pas toujours avec encrer des tronches, une nouvelle possibilité permet de récupérer des bonus d'armes sur des équipement en les "vidant" pour pouvoir par la suite les recaser sur d'autres équipement, ce qui permet à terme de forger l'équipement idéal qui marie le style et l'efficacité. Pour se différencier encore on peut personnaliser sa bannière avec une multitude de titres et de fonds, afficher aux yeux de tous un message graphique dans la ville et surtout préparer avec soin son casier pour que ses amis puissent le voir. On achètera moyennant finance diverses babioles à fourrer avec classe dans son casier pour avoir le plus beau de la contrée clabousse.  Histoire d'enfoncer un peu le clou, Splatoon 3 propose également un tout nouveau mode de jeu très différent : Cartes Et Territoires. Il s'agit d'un jeu de stratégie jouable à partir de la ville. On peut construire un deck de cartes, chaque carte désignant un élément de la série et servant à encrer un terrain en vue de dessus. A chaque tour, les deux participants choisissent une carte et essayent d'encrer le terrain au mieux avec quelques contraintes de placements. Le concept est diablement efficace et il est ensuite possible de tester son deck contre celui d'autres joueurs présents dans la ville. Nous n'avons par contre pas trouvé comment (si c'est possible) de jouer en ligne avec ses amis. Niveau défauts Splatoon 3 n'en est pas exempt, et le principal reproche se situe au niveau de l'ergonomie des menus pas toujours très pratiques, avec certaines possibilités pas intuitives pour un sou. Heureusement, il est désormais possible de passer l'émission présentant les arènes du moment. A noter que si les phases de jeu sont d'une fluidité à toute épreuve, la ville a tendance à ramer pas mal. Terminons par une petite remarque sur le code réseau qui - malgré quelques couacs encore - est sensiblement mieux conçu que celui du précédent et provoque moins d'interruptions inopinées.

Mon avis à moi

Splatoon 3 est un jeu plus que complet qui apporte suffisamment d'améliorations et de nouveaux contenus pour ne pas tomber dans le syndrome du 2.5. Certes le nombre de cartes est inférieur que sur Splatoon 2 qui a reçu beaucoup de contenu depuis sa sortie, mais nul ne doute que les patchs vont arriver au fil de lot pour garnir un peu tout ça. Si vous avez aimé les précédents jeux, n'hésitez pas une seule seconde. Dans le cas contraire, il s'agit peut-être de la bonne porte d'entrée.

A qui s'adresse Splatoon 3 ?

- Aux fans des précédents épisodes

- A ceux qui cherchent un jeu compétitif en ligne sur Switch

- A ceux qui aiment avoir le swag

A qui ne s'adresse pas Splatoon 3 ?

- A ceux qui attendent un spin-of RPG ou action/aventure

- A ceux qui n'ont aucun skill

- A ceux qui ont une connexion en mousse

Johann Barnaud alias Kelanflyter