Les fans de retrogaming un peu collectionneurs le savent : certains jeux valent une petite fortune. Gleylancer, sorti uniquement sur les Megadrives japonaises (puis plus tard sur la console virtuelle de la Wii maintenant fermée) est de ceux-là. Pour y jouer légalement sur Megadrive, il faut en effet compter au moins 500 euros. C'est probablement l'une des raisons qui ont poussé Ratalaika games (en partenariat avec Nautlander) à nous proposer le jeu de Masaya sur nos supports actuels non sans avoir ajouté une touche de modernité.

On va shooter du petit glis

Quand on parle de shoot'em'up on pense souvent que le scénario est sans importance. Pourtant Gleylancer est l'exception qui confirme la règle. Non pas que l'histoire soit d'une complexité folle, mais Masaya a fait l'effort de faire une introduction à la longueur inégalée sur supports 16 bits. Cette longue succession de vignettes animées avec soin nous raconte comment en 2025 une horde d'envahisseurs viens chercher la bagarre. Lors de la confrontation un énorme vaisseau amiral de la fédération terrienne est kidnappé grâce à des modules de téléportations. Pas de chance pour Lucia car son géniteur était dans l'appareil. Ni une ni deux, elle va voler le prototype expérimental Gleylancer pour voler à son secours. Pour un peu on se croirait dans un Phantasy Star (sentiment probablement renforcé par un character design similaire). D'ailleurs cette version en profite pour ajouter des sous titres en anglais pour mieux comprendre la situation. En plus de l'introduction, d'autres séquences narratives apparaitront tous les 3 niveaux ainsi que pour la fin bien entendu. D'ailleurs le jeu est plutôt long pour le genre avec ses 11 niveaux variés comprenant quelques passages assez originaux. Majoritairement, le scrolling est horizontal, mais régulièrement le jeu fait des entorses en proposant de la verticalité et même quelques diagonales.

Beau comme un vaisseau

Si le jeu est une légende et est si recherché, c'est également pour son excellente technique pour l'époque. On y trouve des effets comme de la déformation de terrain proche de celle de Gynoug (du même studio) ou de multiples parallaxes (je laisse le soin aux plus jeunes de chercher sur google). Le vaisseau se pilote admirablement bien avec quatre niveaux de vitesse changeables à tout moment. On vous conseille le niveau 2 qui semble être le meilleur compromis, et de basculer sur 3 lors de certains passages demandant plus de réactivité. Niveau son également c'est du tout bon avec de superbes compositions utilisant avec brio la stéréo (on conseille de faire le jeu en portable avec des écouteurs). En plus il y a également de belles digitalisations vocales.

Mais un shoot'em'up n'est rien sans son système de jeu et en particulier son système d'armement. Outre son tir principal, Gleylancer propose d'obtenir des modules placés au-dessus et en dessous du vaisseau. Rien de très original jusque-là, mais ces modules se comporte différemment en fonction d'un choix décidé en début de partie. Il existe 7 comportements différents. Pour les débutants il est conseillé d'opter pour la tête chercheuse. En plus de ce comportement global, de multiples bonus apparaissent dans le jeu pour ajouter modifier le tir de ces modules avec une arme différente. On peut par exemple opter pour un lance-flammes, un barrage de lasers ou des petites grenades. Il existe aussi 7 armes différentes plus ou moins efficaces selon les situations. Ces différentes combinaisons incitent à recommencer le jeu pour tenter différentes approches. 

Un bijou poli

Jusque-là, nous avons surtout parlé du jeu tel qu'il était lors de sa sortie en 1992. Mais ce portage moderne propose de petits ajouts forts sympathiques qui ajoutent surtout du confort. Outre la rom du jeu telle qu'elle était, cette nouvelle mouture propose une variante moderne. Il est alors possible d'effectuer des save states, de faire un rewind de l'action (très utile pour ne pas mourir directement à la moindre touchette), de modifier plus simplement la vitesse du vaisseau (baisser ou monter au lieu de devoir faire un cycle), mais également de changer à la volée le comportement des modules. Pour les habitués du twin stick shooter, il devient également possible de diriger le tir des modules au stick droit (il est conseillé d'activer le tir automatique dans ce cas). Le jeu d'origine n'est pas extrêmement difficile (du moins en normal) à l'exception du dernier boss, mais ces ajouts devraient tout de même vous donner un coup de pouce. Plus d'excuses pour ne pas terminer le jeu. Evidemment ce portage s'accompagne aussi de toute une batterie d'options graphiques (scanlines, filtres, format d'image...) pour que vous soyez certains de trouver votre bonheur.

Mon avis à moi

Gleylancer est un jeu qui a particulièrement bien vieilli. Il reste toujours aussi agréable à jouer aujourd'hui qu'à l'époque. Ses nouvelles options de confort permettent en outre de redécouvrir le jeu dans un contexte moderne. On aurait aimé plus de bonus comme des artworks ou un contexte historique, mais on ne fera pas la fine bouche vu son prix de vente de 5.99€, ce qui est moins cher que la simple rom sur la console virtuelle Wii.

A qui s'adresse Gleylancer ?

- A ceux qui ne peuvent pas se payer l'original

- Aux amateurs de shoot'em'up à l'ancienne

 

A qui ne s'adresse pas Glaylancer ?

- A ceux qui s'arrètent aux graphismes

- A ceux qui ne jurent que par les manic shooter

 

Johann Barnaud alias Kelanflyter