A sa sortie, WindJammers premier du nom n'a pas fait grand bruit. Il faut dire que sortir sur NeoGeo sans être un jeu de baston était un gros handicap. Pourtant, avec le temps, le jeu de Data East a fini par s'attirer toute une base de fan jusqu'à être régulièrement utilisé pour des tournois lors de conventions retrogaming. Après une ressortie du jeu sur nos plateformes modernes, DotEmu s'est donc lancé dans la lourde tâche d'en proposer une suite plus moderne en conservant les bases mais en injectant de petites nouveautés. WindJammers 2 arrive enfin sur nos consoles (le test ici se concentre sur la version Nintendo Switch) et va tenter de chambouler les habitudes...mais pas trop...juste ce qu'il faut (un peu comme l'eau dans oasis).

Est-ce que c'est un avion ? Non c'est Super frisbee

Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de Windjammers, peut-être serait-il sage d'en expliquer le concept. Windjammers est un jeu de sport empruntant quelques éléments aux jeux de versus fighting. On y dirige un des athlètes spécialisés dans le lancer de frisbee pour tenter de remporter le grand tournoi. Chaque match oppose le personnage incarné à un des autre participant dans des joutes en arène. Chaque arène est séparée en deux par un filet, et le but est de réussir à envoyer le disque dans les buts de l'adversaires situés derrière lui. les buts font la totalité de la largeur de l'arène, mais valent plus ou moins de points en fonction de l'arène en question et de la zone touchée. Et si l'adversaire laisse tomber le précieux objet volant dans sa zone c'est aussi des points gagnés. L'intérêt évident des arènes c'est surtout que contrairement à ce que les lois de la physique suggèrent, les disques rebondissent contre les murs comme dans une partie d'air hockey. Parfois des obstacles sur le filet viennent également changer la direction des tirs. Le but est donc de marquer un certain nombre de points en premier, ou d'être celui qui en aura le plus à l'issue du temps imparti. Pour cela, il est possible d'effectuer quelques actions de base. En réception : plonger pour rattraper en vol le sésame, ou le bloquer pour l'envoyer en l'air, ce qui permet de charger sa puissance. En possession du disque, un tir plus ou moins puissant est l'option classique, mais il est aussi parfois utile de l'envoyer en lob en dessus de l'adversaire pour le pousser au fond de cours. En plus du tir normal, il est possible avec de petites manipulations de donner de l'effet au frisbee ou d'enclencher un tir spécial, unique à chaque personnage (qui en plus possède ses propres statistiques de vitesse ou de force).

Change de Disque

Maintenant que tout le monde a bien en tête ce qu'est Windjammers, penchons-nous un peu sur ce qu'apporte cette nouvelle mouture. En premier lieu, ce qui saute aux yeux : une totale refonte graphique. La direction artistique du jeu respecte le matériau d'origine, mais l'affine dans un style plus dessiné et moins pixélisé. Tout le monde n'adhèrera pas, mais au moins c'est fait avec soin et passion. Par contre c'est aussi beaucoup plus détaillé ce qui peut parfois poser de légers soucis de lisibilité comparé au style très épuré de l'original. Si la plupart des mécaniques sont identiques, le jeu en ajoute de nouvelles. Il est ainsi possible de sauter pour rattraper un disque en vol afin de tenter un smash (ou non). Cette fonctionnalité n'est pas très intuitive et les fans de la première heure oublieront très souvent de s'en servir. Un temps d'adaptation est donc nécessaire. Autre nouveauté : la possibilité de "frapper" le disque pour le renvoyer directement sans l'attraper pour des échanges plus vifs. Cette manoeuvre est efficace mais pas sans risque, car une mauvaise manipulation est souvent mauvais signe pour votre score. D'ailleurs il est possible de le frapper en ligne droite ou en cloche à raz du filet. Concernant la super attaque, le jeu affiche désormais une jauge qui se rempli au fur et à mesure. Une fois la jauge pleine, la super attaque se lance avec un appuie simultané sur les deux touches principales (ou sur une gâchette). Globalement, le jeu est plus rapide que son prédécesseur et nécessitera encore plus de concentration. Ceci est d'autant plus vrai pour les joueurs solitaires, car l'I.A. du mode arcade est parfois sans pitié et ce dès le mode facile. Enfin c'est assez étrange, car parfois elle vous ratatine, et parfois elle rate (volontairement ?) des lancers très simples.

Vous en reprendrez bien une petite louche

Ce mode arcade est composé de 5 stages. Chaque fois (sauf le final), il sera question de choisir son adversaire parmi deux sur le terrain qui lui correspond dans une belle représentation de la ville très "jeu de baston SNK des premiers heures". Cette sélection n'est pas à prendre à la légère car il faudra penser aux forces et aux faiblesses de votre personnage pour lui choisir les adversaires les plus adapté. Au cours de la partie, des bonus stage viendront apporter un peu de variété et gonfler votre score. Le premier vous met face à une machine lanceuse de disque. Le but sera d'en rattraper un maximum. Le second consiste à lancer un frisbee, puis diriger un chien pour rattraper le disque. Vous n'aurez que deux crédits pour finir le jeu, mais il est possible d'en obtenir un nouveau en engrangeant suffisamment de points. Le jeu propose 10 personnages et 10 terrains (contre six de chaque dans le premier), ce qui apporte plus de variété et de durée de vie pour le mode solo afin de voir les fins de chaque personnage. En dehors du mode arcade, le jeu propose du versus simple (contre un autre joueur ou une IA paramétrable). La grosse nouveauté se situe bien entendu dans le mode en ligne. Nous n'avons pas réussi à tester le mode avant sa sortie, nous ferons une mise à jour de l'article quand ce sera possible. Si les nouveautés de cet opus sont appréciables, on aurait aimé tout de même un peu plus de prise de risque avec par exemple des parties en double sur de plus grandes arènes. A noter un repooche également concernant le tutoriel uniquement composé de dessins et des textes succincts. Dommage de ne pas avoir repris le style iconique des tutoriels NeoGeo comme sur le premier qui expliquent en mouvement. Sinon un mode practice aurait déjà été un bon point.

Mon avis à moi

Windjammers 2 est un excellent titre compétitif. Certes il n'est pas parfait et semble manquer un peu d'ambition, mais ses joutes en versus sont tellement jouissives qu'on lui pardonnera facilement. Et si vous n'avez pas d'amis sous la main, la possibilité de jouer en ligne est une véritable plus-value.

A qui s'adresse WindJammers 2 ?

- Aux amoureux du premier

- A ceux qui cherchent un pur jeu compétitif

- Aux amoureux de Sport inhabituels

A qui ne s'adresse pas WindJammers 2 ?

- A ceux qui préfèrent la simplicité du premier

- A ceux qui n'aiment pas rager contre le CPU

- A ceux qui auraient aimé plus de contenu

Johann Barnaud alias Kelanflyter