2009. C'est l'année de sortie du dernier épisode d'une série de jeux qui a bouleversé les codes du jeu en ligne et fidélisé toute une fan base. Il s'agit de Left 4 Dead 2 de Valve et Turtle Rock. Les fans sont en souffrance d'une suite depuis si longtemps que forcement d'autres se sont engouffrés sur le créneau. On ne parlera pas ici du tout récent Back 4 Blood - qui est une suite spirituelle du même studio pour le compte de Warner - mais de World War Z de Saber Interactive et distribué par Focus Entertainement, qui après une sortie sur les autres supports vient envahir nos Nintendo Switch.

C'est la guerre mon colonel

World War Z, vous l'aurez probablement compris est donc un jeu inspiré de Left 4 Dead. Attention, quand on dit inspiré c'est pour ne pas dire cloné. On pourrait légitimement crier au scandale si cela ne nous permettait pas d'assouvir notre soif d'abattre du zombie en masse et en coopération et si ce dernier titre ne proposait pas tout de même quelques spécificités. Niveau histoire, le jeu est composé de quatre campagnes indépendantes situées dans des régions du monde différentes. On commence par New York, on enchaine avec Jérusalem, avant de continuer à Moscou et de finir par Tokyo. Une 5ème campagne (Marseille) déjà ajoutée en post content sur les autres plateformes devrait arriver sur Switch également plus tard. Chaque campagne est divisée en 3 ou 4 niveaux, pour un total actuel de 14 niveaux. Comme pour le jeu duquel il s'inspire, l'objectif global de chaque mission est d'arriver d'un point A à un point B en coopérant avec ses camarades d'infortune. Toutefois les missions sont un peu plus scénarisées avec des objectifs un peu plus variés. Il sera par exemple question d'escorter un bus de survivants, de plonger dans les gaz toxiques pour y chercher une clef ou d'aller chercher des pièces de réparations pour réparer une voiture en vue de s'enfuir avec tout en protégeant le mécanicien. Si les moments clefs sont l'occasion de hordes de zombies scénarisées, leu jeu reprend également le principe de l'IA director de Left 4 Dead et peut ainsi lancer une horde à l'assaut des survivants quand bon lui semble. Ce sera également le cas pour les infectés spéciaux qui arrivent généralement en groupe d'ailleurs. Attention donc au gros balaise en combinaison de CRS vulnérable par derrière (et qui déteste le feu), au lurker qui se cache dans les recoins avant de sauter sur un survivant malheureux, au scientifique en combinaison anti-radiations mais qui émets un nuage de gaz toxique, au hurleur qui appelle des zombis en renfort tant qu'il n'est pas mort, au suicidaire qui fonce sur les joueurs et explose lorsqu'il meurt, et enfin attention à l'infecteur qui crache un poison sur les survivants qui doivent se désinfecter rapidement sous peine de devenir un zombie à leur tour. L'AI Director est aussi l'occasion de modifier à chaque partie l'apparition des différents équipements disposés un peu partout dans le décor. On retrouve d'ailleurs la traditionnelle (et indispensable) trousse de secours, des recharges d'équipement, des munitions et de nouvelles armes plus ou moins performantes.

L'ombre du Z

Les armes justement sont une des grosses différences de World War Z avec son modèle. Ici les armes sont nombreuses mais surtout peuvent s'upgrader en dépensant les crédits gagnés à chaque fin de partie (réussie ou non). Ainsi, au fil des parties les armes sont de plus en plus puissantes (mais on peut aussi monter la capacité des chargeurs, la précision...) ce qui permet de monter petit à petit dans les modes de difficulté. N'essayez même pas de lancer une partie en Hard d'entrée de jeu, il faudra vous faire la main en facile d'abord puis en Normal. Et quand vous aurez bien maîtrisé le mode difficile, il restera encore deux autres paliers de difficulté bien corsés qui nécessiteront une coopération sans faille. D'ailleurs, en jouant avec des joueurs internet aléatoire, il est gérable de gagne jusqu'en difficile, mais pour la suite, il faudra vraiment utiliser sa liste d'amis et discuter en Audio pour se synchroniser et s'organiser. Par exemple, des situations demanderont de se séparer en deux groupes de deux et de sécuriser les arrières d'un joueur activant un mécanisme. Restons dans les différences avec le fait qu'indépendamment du personnage joué, il est possible de lui affecter une classe de personnage. Il y a ainsi 7 classes différentes, et à l'instar des armes il est possible de les upgrader en achetant des bonus qui changent même parfois la manière de la jouer. Une équipe bien conçue avec des classes différentes est également la clef de la victoire. On reste dans les particularités de ce jeu avec la possibilité d'ajouter des silencieux aux armes. Cela peut paraitre gadget, mais c'est en réalité vital dans les difficultés supérieures. En effet il est possible de passer des pans entiers des niveaux sans se faire repérer et donc sans déclencher de hordes. Avancez prudemment en visant la tête et sans oublier de zonzon caché vous sauvera la partie plus d'une fois. World War Z propose aussi une gestion des hordes un peu différentes en transposant en jeu les fameuses scènes du film où les zombis se montent les uns sur les autres pour grimper. Dans ces cas-là, les décharnés constituent un bloc meurtrier qu'il va falloir faire sauter avec une bonne grenade pour éviter d'être submergés. D'ailleurs si une telle vague vous fonce dessus, elle vous mettre directement à terre comme si un spécial vous avait foncé dessus. Enfin autre grosse particularité : certaines phases de jeu demandent de protéger un point de la horde à venir et laisse aux joueurs le temps d'installer les défenses. Il est ainsi possible de trouver dans des valises des mitrailleuses lourdes (à utiliser manuellement), des tourelles automatiques, des barbelés ou des grillages électriques. Les valises changent à chaque partie donc il faudra bien les chercher. Certaines des valises sont d'ailleurs enfermées dans des containers dont il faudra ouvrir la porte avec des charges explosives à trouver dans le décor. L'exploration des lieux, bien que dangereuse ne sera pas inutile. D'ailleurs il sera également possible de trouver des échantillons du virus qui permettent en cas de mission réussie de gonfler la récompense en crédits. Mais si le possesseur du flacon meurt c'est le drame.

Et avec ça qu'est-ce que je vous sers ?

World War Z mise ainsi l'essentiel de sa proposition dans le mode campagne. D'ailleurs nous n'en avons pas encore parlé, mais l'architecture réseau du titre est plutôt bonne, et le jeu se joue sans le moindre lag même avec une connexion un peu poussive. Si les serveurs ne sont pas plein à craquer, il est tout de même possible de trouver des parties et d'y rejoindre d'autres joueurs, où de lancer la sienne en solitaire en attendant que d'autres la rejoigne. Malheureusement, nous ne pouvons pas en dire autant du mode PvPvZ. Les acheteurs du jeu à la sortie ont dû être surpris d'avoir un mode grisé dans le menu qui les emmènent dans l'eShop s'ils daignent cliquer dessus. En fait ce mode était en beta aux USA avant d'être déployés dans le reste du monde (en tout cas en Europe). Il s'agit d'un DLC gratuit qui permet de s'affronter entre joueurs dans 5 modes différents (roi de la colline, domination horde, match à mort avec horde, chasse au vaccin et raid de récupération) à 8 joueurs (par équipe de 4). Le problème c'est qu'il ne nous a pas été possible d'y trouver le moindre joueur, conséquence probable d'avoir sorti ce mode à part et plus tard. Peut-être pourra t'on y trouver des joueurs lorsque le nouveau contenu du jeu sera déployé (campagne de Marseille, mode Horde). C'est en tout cas bien là le plus gros point faible du titre, même si la campagne de toute manière est le nerf de la guerre (on aurait tout de même aimé un mode campagne versus dans la veine de celui de Left 4 Dead). A côté de ça, le portage Switch de World War Z est de premier ordre. Saber confirme ainsi son savoir-faire et son statut de magicien du portage de l'impossible. Les graphismes ont certes perdu un peu de leur superbe, mais ça reste très joli dans l'ensemble. Le framerate ne souffre que dans de rares passages vraiment remplis à craquer et les bugs ne sont pas légion. Bref vraiment du bon travail. A noter que pour l'instant, l'extension Aftermath n'a pas encore été annoncée sur Switch.

Mon avis à moi

World War Z sur Switch est clairement un portage réussi d'un excellent jeu. Si vous aimez le jeu en coopération, c'est vraiment un must have. Left 4 Dead n'est peut-être pas surclassé, mais on est en face d'un palliatif de très bonne facture qui pourra vous occuper durant de nombreuses heures.

A qui s'adresse World War Z ?

- Aux nostalgiques de Left 4 Dead

- A ceux qui ne peuvent le faire sur une autre machine (ou souhaitent le faire en portable)

- A ceux qui aiment tuer du zombie

 

A qui ne s'adresse pas World War Z ?

- A ceux qui aiment se la jouer solo

- A ceux qui aiment le pvp

- A ceux qui n'aiment pas s'investir dans un jeu

Johann Barnaud alias Kelanflyter