Si vous avez été joueur dans les années 90, vous avez probablement connu des titres comme Golden Axe, Barbarian, Rastan ou Cadash, qui voguaient sur l'imagerie des barbares en vogue à cette époque. Si ce type d'univers est un peu tombé en désuétude on trouve de temps un autre un jeu pour rappeler que c'était quand même bien cool. On a par exemple eu le droit à un excellent Tiny Barbarian il y a quelques années. Aujourd'hui c'est Abathor - titre de Pow Pixel Games et édité par Jandusoft - qui vient nous offrir notre dose en proposant cette fois du jeu à 4 pour plus de fun. C'est parti pour un trip bien retro en bonne compagnie.

Abathor, de bâbord à tribord

L'histoire d'Abathor se passe dans l'ancienne civilisation d'Atlantis. Ce peuple était en avance sur le monde et le dominait technologiquement. Mais comme trop souvent, ce peuple était avide de toujours plus de puissance. C'est alors qu'ils ont voulu ouvrir les portes d'Abathor pour y chercher de nouvelles sources d'énergie. Le problème est que derrière ces portes se cachaient une horde de démons qui ont alors déferlé sur terre. Après une bonne raclée, le dernier espoir des atlantes était un groupe de héros qui à eux seuls pouvaient renverser la vapeur et les débarrasser des hordes de monstres. Crantos de barbare, Sais la Walkyrie, Kritias l'assassin et Azaes le sorcier vont alors tenir compagnie au joueur le temps des 50 niveaux qui composent le jeu (regroupés en 10 mondes). En mode solo, il faudra choisir un avatar et vous y tenir, mais avec jusqu'à 3 amis sous la main vous pourrez participer au carnage à plusieurs. Le jeu mise à la fois sur la coopération et la compétition, car à la fin de chaque niveau, un bonus d'orichalque (monnaie du jeu) est attribué à ceux qui auront tué le plus d'ennemis. Et puis les coffres présents sur la route laisseront accès à leur contenu aux plus rapides, donc ne trainez pas.

Scellez cette porte que je ne saurais voir

D'un point de vue gameplay, Abathor est relativement classique. Il se présente sous la forme d'un jeu de plateforme en vue de côté avec un scrolling multi-directionnel (parfois avec défilement automatique). Les personnages dirigés ont tous une mécanique de gameplay commune et se différentient surtout sur les caractéristiques, sur le coup spécial et sur certains objets spéciaux (on y reviendra). Votre personnage pourra donc toujours sauter, frapper, se baisser, et si sa barre d'endurance est pleine, effectuer une attaque spéciale ou un dash. Il est également possible de descendre d'une petite plateforme. Lors de vos aventures, vous croiserez beaucoup de monstres dont une bonne partie se tuent en un coup. Si vous vous faîtes toucher, pas de panique, vous avez une barre de points de vies qui s'égrène petit à petit avant de mourir et perdre un continue. Et avant que ça n'arrive, il sera possible de trouver au détour d'un coffre un peu de nourriture ou une potion de vie à emporter et utiliser comme une arme spéciale. D'ailleurs ces armes sont à usage limité (voir unique pour certaines). Il peut s'agir de familiers à invoquer (chouette, poisson volant...) ou encore d'invocation faisant office de mega bombe pour nettoyer l'écran ou faire un maximum de dégâts aux boss. L'objet en forme de cible aura un usage différent selon le personnage joué. Par exemple le barbare pourra lancer des haches tandis que le magicien lancera deux élémentaires à tête chercheuse. A différents endroits du jeu, vous pourrez croiser la route d'un marchant afin de dépenser le butin amassé. Attention les améliorations sont chères, mieux vaut commencer directement par celle qui baisse le prix des articles et celle qui permet que les cadavres laissent parfois échapper des pièces. Sinon, les autres améliorations permettent d'augmenter vos caractéristiques, ce qui inclue la distance de saut, la vitesse, la force, la vie ou la vitesse de frappe. Gardez les objets pour la fin à part peut-être les crédits si vous jouez en difficile. A noter que si vous quittez le jeu et le relancez, vous recommencerez au début du monde en cours sans aucune amélioration mais avec un certain pécule (en fonction du niveau) pour vous refaire un peu (mais probablement moins forts que vous ne l'étiez. Même constat bien évidemment si vous perdez tous vos précieux continus. Au moins cela permet de changer de personnage pour varier les plaisirs.

Quand t'as raison, t'Abathor

Visuellement, Abathor est plutôt joli, avec de belles animations parfois discrètes parfois beaucoup moins. C'est sur les multiples boss et les environnements qu'il semble y avoir eu le plus de travail. L'effet de vagues du début de jeu est assez bluffant et donne le ton pour la suite. La bonne nouvelle, c'est que rien ne vient entacher la visibilité qui est toujours impeccable. Tant mieux vu qu'un plongeon dans un trou sans fond est vite arrivé, surtout quand un ennemi à un malin plaisir à vous y envoyer (Le kickback très années 90 est présent et assez violent). A quatre joueurs forcément c'est un peu plus le joyeux bordel, d'autant que le scrolling est plus compliqué à gérer, mais rien d'insurmontable, le level design des niveaux étant généralement assez peu tortueux. Niveau sonore, le jeu est également réussi avec une quarantaine de pistes. Si elles se répètent tout le long d'un niveau, elles ont au moins le mérite de très peu se répéter entre chaque stage. Le jeu ne ralenti jamais, cela dit sur Switch le jeu à parfois tendance à planter avec retour à l'interface de la console (deux fois de suite sur le niveau 9-4 par exemple). Ça ne serait pas si grave si cela n'impliquait pas de recommencer le monde en entier en perdant ses améliorations. Espérons qu'un patch vienne corriger ce problème. En plus des traditionnelles phases de plateforme, le jeu propose parfois de petites respirations avec des niveaux un peu différents. C'est le cas des phases de shoot'em'up à dos de dauphin ou du traditionnel chariot de mine. Quoi qu'il en soit, le jeu est assez exigeant déjà en mode facile (et ses 99 crédits). Mieux vaut vous faire la main avant d'attaquer les autres modes de difficulté avec 5 crédit pour le normal et un seul pour le mode brutale. S'il est possible de passer en force sur certains ennemis, il suffit parfois d'une petite touchette pour finir dans un trou et devoir recommencer tout le chapitre. Dans tous les cas avec sa cinquantaine de niveaux et son véritable fin accessible uniquement en mode brutal, vous aurez quelques bonnes heures de jeu devant vous.

Mon avis à moi

Abathor est un jeu à la fois retro dans sa présentation et moderne dans sa progression. S'il n'est pas un rogue comme certains ont pu le présenter (et pour cause les améliorations étaient gagnées aléatoirement à la base), il n'en reste pas moins un bon défouloir en multijoueur et un bon challenge pour les joueurs solitaires. Il est beau et ne se laisse pas apprivoiser facilement, comme un barbare finalement. Espérons simplement que les petits plantages soient corrigés rapidement.

A qui s'adresse Abathor ?

- A ceux qui veulent un trip Barbare

- A ceux qui aiment les jeux Neo Retro

- A ceux qui veulent se tirer la bourre entre potes

A qui ne s'adresse pas Abathor ?

- A ceux qui n'aiment pas les pixels (bouh!!!)

- A ceux qui préfèrent des jeux plus courts

- A ceux qui s'attendent à un Rogue

Johann Barnaud alias Kelanflyter