God Of War est une licence connue pour sa violence extrême et son acharnement à massacrer les dieux de l'olympe. Quelle ne fut pas la surprise en 2018 de retrouver Kratos en mode papa poule se frottant aux mythologies nordiques. Ce qui aurait pu n'être qu'un simple reboot était pourtant bel et bien la suite des aventures commencées sur Playstation 2, mais avec un partie pris différent. Plus axé sur la narration, l'exploration et avec une violence atténuée, ce jeu avait fait forte impression à sa sortie. Difficile alors de ne pas attendre comme le messie ce God Of War Ragnarök qui devrait en être le digne héritier.

Le jeu a été testé par nos soins sur PS4 et PS5. La différence entre les deux versions est essentiellement esthétique. La version PS4 souffre simplement d'une résolution plus basse, de temps de chargements plus longs mais pas interminables et d'un framerate plus bas (mais constant dans 95% des cas). 

L'hiver vient, Ragnarök aussi

Si avoir joué au premier God Of War (enfin l'épisode de 2018, pas le tout premier) est un énorme plus pour comprendre les tenants et aboutissants de cette cuvée Ragnarök, ce n'est pas indispensable. Le jeu commence bel et bien peu après les événements du précédent jeu, mais un petit récapitulatif sommaire permet de connaitre le plus important pour ne pas être perdu. Et tout au long du jeu, nous apprenons beaucoup de choses sur le passé via diverses discutions, cinématiques et autres écrits à récolter. Dans le jeu, nous incarnons donc toujours Kratos, dieu de la guerre grecque exilé dans ces contrées nordiques pour y vivre une vie nouvelle sans guerre en compagnie de son fils Atreus. Evidement la vie paisible ne fait pas un bon jeu et les événements vont se précipiter pour mettre du sel dans son quotidien. Entre les conflits père/fils, la rivalité avec les Ases et les vanes qui nous poursuivent, il y a de quoi faire. Mais cette fois, les aventures de Kratos vont se dérouler sur l'intégralité des neufs royaumes. Mais il ne sera pas seul dans sa quête, car non seulement un compagnon sera à nos côtés la plupart du temps, mais en plus certaines phases de jeu nous proposent carrément d'incarner Atreus, alias Loki, bien décidé à partir de son côté trouver des réponses sur son passé et donc son avenir et si possible son rôle dans le Ragnarök. Le jeu propose une narration de qualité, avec une mise en scène particulièrement travaillée et spectaculaire. La caméra est ainsi la plupart du temps placée de manière à imiter un gigantesque plan séquence, avec ce qu'il faut de tremblements pour nous immerger dans l'action. A noter que le jeu est bien évidemment intégralement traduit et doublé en français et qu'il est extrêmement bavard. Les personnages qui nous entourent passent leur temps à discuter de tout et de rien pour notre plus grand plaisir. On se prend régulièrement à s'arrêter juste pour les écouter. Car le jeu est également un bon moyen de s'initier aux mythes du nord, malgré les libertés sur l'histoire. Il est donc plaisant de voir qu'un Codex assez conséquent se développe au fur et à mesure de la progression sur les protagonistes rencontrés, et que de multiples "connaissances" sont à trouver pour ajouter des textes à lire pour les plus insatiables.

Road Trip to Asgard

Si God Of War Ragnarök propose toujours sa dose d'action (nous y reviendrons), un fort accent est désormais mis sur l'exploration. Chacun des 9 royaumes est un territoire à visiter pas à pas pour y dénicher tous les secrets. La structure des niveaux est semi ouverte avec parfois des zones assez larges, mais parsemées de couloirs tortueux permettant un level design inspiré, rempli de raccourcis, de passages annexes et de mécanismes. A l'instar d'un Tomb Raider, Le jeu propose régulièrement des mini énigmes qui balisent la progression et mettent certaines capacités de vos armes à contribution. Il s'agira par exemple de geler des conduites d'eau avec la hache, de brûler des ronces avec les lames du chaos ou encore de briser des rochers avec une autre arme dont nous vous laissons la surprise. Les mécaniques sont relativement simples et ne servent généralement qu'à vous obliger à vous poser et réfléchir un peu. Il est dommage du coup que vos compagnons soient un peu trop avares en indices sans parfois vous laisser le temps de galérer un peu. A noter que certains mécanismes nécessitent une rapidité d'exécution, paramétrable dans les multiples options du jeu. Très bonne idée. Les niveaux sont remplis à ras bord de choses à faire, à commencer par récolter des tonnes de collectables. Mais il y a également des choses plus consistantes comme des quêtes annexes parfois longues de plusieurs heures. Dans tous les cas, il est conseillé de farfouiller au maximum (et de casser tous les décors possibles) plutôt que de foncer en ligne droite, car c'est l'occasion de trouver de l'équipement, de l'or et des composants (utiles pour crafter de l'équipement chez le forgeron) et de gagner de l'expérience pour progresser. Le propose un contenu plus que conséquent. Pour donner un ordre d'idée j'ai mis 49H pour les 100% en utilisant parfois un guide sur quelques corbeaux bien cachés et en baissant la difficulté pour tuer quelques ennemis très forts.

This is Sparta

Evidemment, God Of War ne serait pas ce qu'il est sans de bons combats bien dantesques. Ragnarök respecte la tradition avec des boss peut-être moins spectaculaires et sanglants que dans God Of War 3, mais tout aussi intenses. Le jeu introduit de nouveaux ennemis au cours de l'histoire à mesure que Kratos découvre de nouvelles possibilités de jeu. Il faudra alors jongler entre les armes selon les situations. Le système de jeu est à la fois simple et complexe. Une touche d'attaque faible et une d'attaque forte. Une gâchette pour se protéger avec son bouclier (un bon timing provoque une parade parfaite) et une autre pour passer en mode attaques à distance. Un bouton pour activer le pouvoir spécial de l'arme, un autre pour esquive et roulade et enfin la touche carré pour demander à son équipier du moment d'agir. C'est au niveau des combos que le système prend de la profondeur, et avec la possibilité d'apprendre de nouvelles compétences et de les améliorer à force de s'en servir. Il y a de plus des subtilités comme la possibilité de briser la garde d'un ennemi avec un appuie double sur la touche bouclier, les attaques en tombant d'une plateforme ou en sprintant et la possibilité de frapper au corps à corps après avoir envoyé valser sa hache. Plus tard dans le jeu, des attaques runiques à choisir seront proposés. Ces attaques puissantes et élémentaires ont un délai de réactivation et doivent donc être utilisées avec parcimonie.  Enfin, une jauge de rage permet d'activer une fonction particulière (à choisir parmi 3) en consommant dans cette jauge qui monte en récoltant des orbes rouges ou en faisait une exécution sur un ennemis. Attention, la vie ne remonte que rarement, veillez donc à bien prendre les orbes verts qui apparaissent parfois. Si la plupart des mobs ne sont pas très coriaces, les combats de boss demanderont l'utilisation intensive de l'esquive et de la parade. 

Mon avis à moi

God Of War Ragnarök est une épopée qui nous emporte avec elle. A l'exception de petits soucis de caméras lorsque plusieurs ennemis sont présents, et d'une carte un peu trop sommaire, le jeu est d'un perfectionnisme rare. Beau, profond, long et prenant, il est clairement une valeur sûre de cette fin d'année. Si vous avez une PS5 sous la main (chanceux !!) privilégiez cette version bien entendu, mais si vous n'avez qu'une PS4, n'ayez pas peur, la version est loin d'être honteuse et vous donnera votre pesant de plaisir.

A qui s'adresse God OF War Ragnarok ?

- Aux amoureux de la saga

- Aux férus de mythologie

- A ceux qui aiment farfouiller de partout

A qui ne s'adresse pas God Of War Ragnarok ?

- A ceux qui n'aiment pas la violence

- A ceux qui aiment les jeux linéaires

- A ceux qui n'ont pas de Playstation

Johann Barnaud alias Kelanflyter