J’ai joué à Keeper sur Xbox Series X, un jeu de Double Fine Productions (Stacking, Psychonauts 2, Broken Age) sorti ce mois d’Octobre 2025.

Surprise dès les premières secondes : on contrôle un phare qui a quatre pattes et qui peut se déplacer. Ce drôle de personnage peut diriger sa lumière, avec le stick droit, pour faire fuir des créatures ou éclairer des points précis qui permettent de faire pousser des plantes et ainsi ouvrir le passage. Les deux sticks étant utilisés pour bouger et pour la lumière, il est impossible de contrôler la caméra, on doit faire confiance aux plans choisis par le réalisateur, une contrainte qui renforce l’impression de traverser des tableaux peints à la gouache.

À nos côtés, un oiseau, nommé Brindille, qu’on peut, avec le bouton X, envoyer récupérer des objets ou activer des mécanismes. Les actions sont simples et répétitives : on éclaire, on tourne une manivelle, on avance avec une progression qui est lente et linéaire, notamment sur la première partie du jeu. L’univers est fantastique et mélancolique. On explore des îles rocheuses baignées de végétation et entourées de mer, avec autour de nous des ruines de maisons, des voitures rouillées, et parfois même des squelettes d’animaux géants. Tout donne l’impression d’un monde abandonné depuis des siècles. C’est beau, étrange, et souvent poétique.

Visuellement, le jeu adopte au début une palette de tons bruns et terreux, qui rappelle un peu l’ère Xbox 360 / PS3 (20 ans déjà !). Associée aux déplacements linéaires à caméra fixe, ça donne une patine rétro agréable. Les graphismes sont magnifiques du début à la fin, et changeront de couleurs et d’éléments plusieurs fois tout en restant cohérent. On y retrouve l’imaginaire de son créateur, Lee Petty (https://leepetty.com/), qui a influencé les productions Double Fine de son art (le vaisseau Mog Chothra de Broken Age, c’est lui). On a envie de faire des screenshots toutes les cinq minutes! Côté son, Keeper se passe très bien de musique, quelques nappes d’ambiance viennent parfois accompagner l’exploration, mais elles marquent peu. Les énigmes sont très faciles, le rythme est tranquille, et la direction artistique fait le reste. Keeper est un jeu parfait pour les enfants ou à partager en famille. On n’a plus beaucoup de jeux comme ça sur cette génération de consoles.

Aucun dialogue, aucune voix off, aucun texte. L’histoire de Keeper se devine à travers les 13 succès du jeu, dont les descriptions apportent quelques lignes de contexte. C’est original, mais faiblard. De plus, après avoir fini le jeu, je suis retourné dans les chapitres pour débloquer les succès qui me manquaient. L’histoire, narrée via les succès, m’apparaît dans le désordre… Mais même remise en ordre, elle ne restera pas dans les mémoires. Et la fin m’a vraiment laissé sur ma faim.

Conclusion

Keeper est une expérience visuellement superbe, facile d’accès, idéale pour les plus jeunes ou pour une fin de soirée en douceur, qui se termine en quatre heures et demie. On en ressort avec des images plein la tête, mais sans histoire à retenir.

Test réalisé par JeNeSuisPasUnRobot