Parfois, entre deux gros jeux de plusieurs dizaines d'heures, j'aime jouer à de plus petites expériences. Elles sont très courtes et ont tendance à aller droit au but, sans remplissage inutile, souvent pour cause de budget réduit et d'ambitions qu'il a fallu tenir en laisse. L'avantage et le charme de cette formule, c'est que quand le jeu est réussi, il ne nécessite que quelques soirées pour nous donner tout ce qu'il souhaite nous offrir. Et c'est exactement le cas du jeu qui nous intéresse : Meg's Monster. Il s'agit d'un RPG d'Odencat très centré sur son histoire, dont les mécaniques de jeu sont au service de cette dernière. Laissez-moi vous raconter pourquoi Meg's Monster mérite votre attention.

Note : Ce jeu a été testé sur Switch avec une clef fournie par l’organisme de PR du studio.


L'histoire commence comme Undertale : une petite fille tombe dans l'underground, une zone souterraine où les monstres vivent et où les humains ont une fâcheuse tendance à se faire dévorer dès leur arrivée. Sauf que Meg - notre victime en puissance - rencontre Ray, un des rares monstres à ne pas manger d'humains, ne s'intéressant qu'à son goudron magique. Lui et son ami Golan découvrent presque immédiatement que Meg est dangereuse : ses larmes peuvent détruire le monde. Ayant échappé à la catastrophe, ils décident de la ramener à sa mère pour protéger leur habitat, mais encore faudrait-il savoir comment faire, et s'ils peuvent y arriver à temps. Et en attendant il va falloir la protéger des menaces de l'underground sans la laisser pleurer.

L'histoire est assez simple et très touchante. Ray est l'archétype classique du bougon au grand cœur, Meg est la petite fille innocente qu'on a envie de protéger, Golan est le cérébral, il y a une bonne raison à la chute de Meg dans ce monde, et l'histoire prendra une ampleur bien plus grande à force, impliquant l'underground en entier, et le monde de la surface (le nôtre donc). Les habitants de l'underground ont tous une personnalité assez simple, mais qui fonctionne et ne verse pas dans le cliché gras et attendu. L'histoire sait ménager son rythme, entre comédie et tragédie. C'est le cœur du jeu ; ce qu'il cherche à nous offrir ; et c'est très réussi. Je regrette juste que le méchant final n'ait que sa méchanceté comme caractéristique. C'est peu mais ça fait tâche, et ça empêche le sans faute. Heureusement c'est mineur, donc tant pis.

En terme de jeu c'est très simple : il n'y a que très peu d'exploration, les zones étant minuscules (un ou deux écrans, pas plus). Du coup en dehors des phases de scénario, on passe un peu de temps à combattre. Dans ces phases Ray est virtuellement invincible, avec ses 99 999 HP. La seule difficulté vient du fait que Meg vit mal de le voir prendre des coups et perd des points de moral à chaque attaque ennemie. Une fois ses points de moral arrivés à 0, elle pleure et c'est perdu. Il faudra jouer avec elle pour la réconforter. De même, certains combats nécessitent de résoudre une petite énigme pour être terminés. C'est souvent une commande qui s'affiche pour l'occasion, qu'il faudra sélectionner au bon moment, le jeu étant généreux sur les indices. Sinon le reste du temps vous aurez un coup de poing à trois niveaux de puissance, qui s'utilisent avec une jauge qui se remplit à chaque tour. Je n'ai jamais galéré, et mon seul game over est dû à un risque que j'ai pris, à tort, en début de jeu. Le reste s'est passé sans problème, pendant les six heures qu'il m'a fallu pour le terminer.

Pour les graphismes, là encore c'est la simplicité qui prime. Du coup la version Switch est au niveau des autres plateformes, sans problème technique ni baisse de qualité. Vu la direction artistique ç'aurait été dommage. Je vous laisse juge. Pour ma part elle ne m'emballait pas au début, puis je m'y suis fait et j'ai fini par bien aimer. Par contre, quelques animations lors des combats auraient été les bienvenues. Avec les modèles statiques des personnages on sent qu'il manque quelque chose.

Les musiques de leur côté sont plutôt bonnes, surtout pendant les moments émouvants. Elles soutiennent très bien les ambiances que le jeu souhaite installer et sont un vrai plus pour la narration.

Meg's Monster est presque un Visual Novel déguisé, avec son focus aussi marqué sur son histoire et sa narration, au point que le gameplay se résume à des phases de combat secondaires, qui sont là pour nous faire ressentir le besoin de protéger Meg sans passer par de longues phases d'exposition. C'est un jeu avec une proposition claire et réussie, aux ambitions mesurées. Maintenant c'est à vous de voir si vous souhaitez investir 15€ pour y jouer, ou attendre une promotion, c'est au choix. Tant que vous savez à quoi vous attendre, vous ne devriez pas être déçu.


Vous aimerez ce jeu si :

  • Vous cherchez une histoire touchante et prenante
  • Vous cherchez un jeu court, qui va droit à l'essentiel

Vous n'aimerez pas ce jeu si :

  • Vous cherchez un gros et long jeu
  • Pour vous l'histoire est secondaire

Test réalisé par Luciole