Si vous êtes un fidèle de Nintendo, vous connaissez assurément la licence Metroid, et il y a fort à parier que l'opus Metroid Prime fasse partie de vos titres cultes. Ce titre de Retro Studio pour le Gamecube a en effet marqué son époque au même titre que Ocarina Of Time ou Mario 64 ont pu le faire sur la génération précédente. Si on attendait tous une nouvelle trilogie en HD pour faire patienter en attendant Metroid Prime 4, c'est vers un remake intégral du premier titre de la saga que Nintendo s'est tourné. Voilà donc que ce Metroid Prime Remastered - toujours développé par Retro Studio, mais en collaboration avec une constellation de studios dont les spécialistes du portage Switch Iron Galaxy - nous arrive directement après son annonce lors du dernier Nintendo Direct.

Il était une fois

L'histoire de Metroid Prime se situe entre le tout premier Metroid (et son remake Metroid : Zero Mission) et le second épisode Metroid 2 : Return Of Samus (et donc son remake Metroid : Samus Returns). On y dirige toujours Samus Aran, qui reçoit un message de détresse d'un vaisseau appartenant aux pirates de l'espace ses ennemis jurés. Samus se rend donc sur Tallon IV pour voir ce qui se passe. Les pirates ont presque tous été tués et l'exploration du vaisseau se solde par une autodestruction de celui-ci. L'explosion endommagera l'armure de Samus, l'obligeant à retrouver un à un ses équipements (comme c'est pratique). Apercevant Ridley dans une forme mécanique, Samus se décide à le poursuivre sur la surface de la planète, où elle découvrira rapidement des ruines Chozo (le peuple qui l'a recueilli quand sa planète fut détruite par les pirates) et des installations des pirates de l'espace. L'histoire n'est dans ce jeu que rarement expliquée par des dialogues ou des cinématiques. Pour apprendre ce qui s'est passé sur Tallon IV, Samus va devoir utiliser un nouveau joujou : la visée scanner qui permet de scanner l'environnement et récupérer des informations qui apporteront des réponses par bribes parsemées de ci de là dans le jeu. A savoir que tout ceci est bien entendu facultatif et qu'il est possible de terminer le jeu sans s'embêter à tout chercher. Mais les plus attentifs ayant obtenus plus de 75% voire 100% de complétion auront le droit à une fin un poil plus étoffée. Ça change du défi de Super Metroid basé sur le speedrun.

Metroid Boulot Dodo

Metroid Prime a beau être représenté en 3 dimensions avec une vue à la première personne, ce n'est clairement pas un FPS. Si Nintendo parlait à l'époque de FPA (First Person Adventure) ce n'était pas pour rien. Si vous avez bien un canon permettant d'utiliser 4 armes différentes, le cœur du jeu est l'exploration, la résolution de petites énigmes, la recherche de secrets et surtout l'application en 3D de la recette des épisodes 2D : le Metroidvania. Au fur et à mesure de l'avancée dans le jeu, de nouveaux chemins des possibles s'ouvriront, et ce sera à vous de tracer votre chemin jusqu'au grand final. Une carte des lieux est disponible et se remplie petit à petit. Mais cette dernière est bien moins exhaustive que celle de Metroid Dread et il faudra un peu de mémoire pour vous souvenir de ce que vous avez dû laisser de côté. Rassurez-vous, si vous tournez en rond trop longtemps, le jeu vous indiquera tout de même où se situe votre prochain objectif (option désactivable pour les puristes), mais savoir comment atteindre l'endroit reste à votre charge. Le jeu d'origine datant de 2002, rassurez-vous ce ne sont pas les guides complets qui manquent sur Internet si vous bloquez de trop. En plus de la formule d'origine des opus 2D, Metroid Prime ajoute la gestion des viseurs (normal, scanner, infrarouge et radio) qui permet d'appréhender l'environnement de différentes manières. De plus certains ennemis vers la fin ne peuvent être blessés que par une arme spécifique de la même couleur, vous forçant à alterner. Ce n'est peut-être pas la partie la plus réussie du jeu, mais au moins ça évite de finir le jeu uniquement avec le laser plasma.

On prend les mêmes

Malgré son nom, Metroid Prime Remastered est à mi-chemin entre un remake et un remaster. Il ne se contente pas de simple lissage de textures et d'une augmentation de la résolution mais propose des graphismes entièrement refaits. Si certains éléments sont proches, d'autres ont vu pas mal de changements. C'est le cas des décors qui ont vu arriver pas mal d'effets d'ambiances (fumées, neiges...) pour renforcer l'immersion. D'ailleurs le jeu se pare d'un nouveau système de lumières qui propose des effets parfois magnifiques. Bien entendu, le jeu reste celui qu'il a toujours été avec son level design d'époque, à la fois génial et daté. Rien n'a été retouché de ce côté-là. Si vous cherchez de la nouveauté, c'est du côté de la jouabilité qu'il faudra chercher. Ainsi, en plus de la maniabilité d'origine versions Gamecube et Wii, un mode hybride et un mode Twin Stick ont été ajoutés. C'est ce dernier mode que j'ai choisi d'utiliser, et qui rend le jeu un peu plus simple. Il est bien plus évident de regarder partout autour de soi et de cibler des ennemis aériens de cette manière. Autre petit bonus de cette version : des artworks à débloquer dans la catégorie bonus. C'est un peu chiche en nouveautés c'est dommage. Mais le jeu d'origine était tellement bon qu'il se suffisait à lui-même.

Mon avis à moi

Metroid Prime Remastered est un très bel écrin pour contenir un bijou tout aussi étincelant qu'à l'époque. N'y cherchez pas de modernité car le jeu est tel qu'il était en 2002 avec juste un nouvel habillage de cérémonie et des contrôles plus adaptés à nos habitudes actuelles. Le manque de nouveauté peut décevoir, mais ça reste un excellent moyen de (re)découvrir un chef d'œuvre  toujours aussi efficace.

A qui s'adresse Metroid Prime Remastered ?

- A ceux qui n'y ont pas joué à l'époque

- A ceux qui veulent redécouvrir le jeu dans de meilleures conditions

- A ceux qui aiment le Metroidvania

A qui ne s'adresse pas Metroid Prime Remastered ?

- A ceux qui cherchent de la nouveauté

- A ceux qui ne jurent que par les épisodes en 2D

- A ceux qui auraient préféré une trilogie

Johann Barnaud alias Kelanflyter