Quand on l'a aperçu lors du Partner Direct de février, Pepper Grinder nous a tout de suite fait penser : Tiens on dirait du Devolver. Et on ne s'était pas trompé. Dès les premières images, ce jeu suinte par tous les pores le jeu en pixelart déjanté signature de l'éditeur foutraque. Et nous on aime bien les délires de Devolver, donc forcément on les a harcelés pour avoir un code de test et vous faire profiter de notre expertise toute relative en forage parce que oui, Pepper Grinder a pour concept principale de forer l'environnement.

A l'abordage !

Comme le nom du jeu le suggère, Pepper Grinder donne au joueur le contrôle d'une fille appelée Pepper. Cette jeune pirate sillonnait les mers avant de s'échouer sur une île où elle se fait dérober ses affaires par une tribu locale de créatures appelés Narlings (des sortes d'hommes poisson avec une corne de licorne sur la tête). En se lançant à leur poursuite, Pepper tombe dans un ravin et par chance se rattrape à une étrange machine qui s'avère être une foreuse surpuissante appelée Grinder. L'occasion fait souvent le larron et elle va pouvoir en profiter pour s'en servir afin de rattraper la bande pour récupérer son dû, tout en ramassant des trésors au fil de sa progression. L'aventure se déroule sur quatre mondes/biomes (mines, montagne, mer, glace...) pour un total de 19 niveaux (dont 4 à déverrouiller) ainsi que 4 boss. C'est assez court, mais heureusement certains passages sont retors et le jeu incite à ce qu'on y revienne. Dans chaque niveau, représenté en 2D vue de côté avec un scrolling multidirectionnel, l'objectif est d'en atteindre la fin sans décéder. Les niveaux sont relativement linéaires, mais incitent à l'exploration pour dénicher divers passages secrets un peu partout. C'est donc avec joie qu'on plébiscite l'absence de toute forme de chrono. Le level design est globalement inspiré, avec une bonne alternance de phases plateforme/réflexion/exploration, et sait se renouveler.

Ton moulin va trop vite

Pour avancer dans les niveaux, Pepper n'a pas beaucoup de mouvements à sa disposition par elle-même. Elle peut simplement sauter. Heureusement, il y à Grinder pour lui permettre plus de mobilité. En laissant appuyé sur la gâchette droite, sa vrille va se mettre en action, lui permettant de tout détruire sur son passage, et surtout de s'enfoncer dans certaines surfaces comme le sable ou la terre. Une fois dedans, on se dirige dans toutes les directions, en prenant en compte l'inertie et la vitesse de l'engin pour manoeuvre. Impossible de s'arrêter avant d'être revenu sur la terre ferme. Au passage, une pression sur le bouton de saut durant le forage provoque un boost de vitesse, ce qui peut permettre de se propulser à la surface comme un dauphin. Toute l'originalité du titre se situe dans cette mécanique qui semble au premier abord simpliste, mais sait se réinventer avec le temps. D'ailleurs la vrille peut aussi servir pour attraper une clef et la tourner dans une serrure, ou lui adapter temporairement une mitrailleuse destructrice. Il est également possible d'utiliser la foreuse pour actionner des mécanismes comme des ascenseurs ou carrément un gigantesque méca. A partir d'un certain point dans le jeu, vous obtiendrez également un grapin permettant de tourner en cercle autours de points d'accroche ou de vous hisser. Dans tous les cas, il faudra un certain temps d'adaptation avant de vous faire à la jouabilité particulière, mais une fois ce laps de temps passé, vous filerez comme un éclair. A l'exception de certains passages vers la fin et des boss (très coriaces pour le coup), le jeu n'est pas très difficile grâce à des check point généreux qui redonnent de la vie. A noter que par deux fois, nous avons eu le droit à des boss qui se figent, nous permettant de les massacrer en toute impunité. Nous avons aussi eu le droit à un bug nous sortant du niveau et un autre durant le boss final où la musique puis les bruitages ont fini par disparaître. Gageons qu'un patch arrivera rapidement pour corriger ça.

Des petits trous des petits trous...

Une fois l'aventure terminée trop rapidement, Pepper Grinder dispose tout de même de quelques atouts pour allonger la sauce. En premier lieu, 5 pièces d'or sont cachées dans chaque niveau. A noter que le jeu est sympa, une fois la pièce récupérée, elle est définitivement acquise, même si vous mourrez avant la fin du check point. Ces pièces d'or sont utilisables dans la boutique pour débloquer le niveau bonus du monde, acheter des images et des skins pour le personnage. Les skins ne sont que des color swap des cheveux et de la cape, mais ça a le mérite d'exister. Les images pour leur part servent à y coller différents stickers qui eux se débloquent en utilisant de l'argent dans des distributeurs aléatoires. Certains sont assez rares et il faudra un certain temps pour tous les avoir. Une fois les images décorées, on peut y appliquer des effets et s'amuser à faire des captures d'écran. A noter qu'il est également possible dans les boutiques d'acheter des points de vies bonus, mais étrangement ils ont tendance à disparaitre sans qu'on sache trop pourquoi (encore un bug ?). Dommage, ça aurait été bien utile pour les boss. Ces maigres ajouts ne devraient pas vous prendre bien longtemps de plus (j'ai mis 5h environ pour avoir toutes les pièces d'or et donc les skins et images). Toutefois le jeu dispose d'un petit rab pour les puristes : chaque niveau une fois terminé peut être rejoué en mode chrono pour tenter de faire des speedruns.

Mon avis à moi

Pepper Grinder, est comme toujours avec Devolver une super experience qui sort des sentiers battus. Dommage que la durée de vie ne suive pas, même si au moins on ne pourra pas lui reprocher de tirer sur la corde. Comme il n'est pas vendu très cher on lui pardonnera facilement. Plus difficile par contre de lui pardonner les bugs qu'on espère très rapidement corrigés dans un patch.

A qui s'adresse Pepper Grinder ?

- A ceux qui creusent

- A ceux qui cherchent un plateformer original

- Aux amoureux du pixelart

A qui ne s'adresse pas Pepper Grinder ?

- A ceux qui aiment avoir des jeux longs

- A ceux qui ragent de trop contre des boss difficiles

- A ceux qui ne jurent que par les plombiers

Johann Barnaud alias Kelanflyter