Je vais vous parler d’un nouveau jeu de réflexion sorti le 17 Septembre 2025 sur Steam et Switch :  Strange Antiquities, publié par les néerlandais de Iceberg Interactive (Endless Space, Killing Floor) et développé par les britanniques de Bad Vikings. Eux, ce sont seulement deux frères, remarqués pour leur jeu précédent : Strange Horticulture (2022). Il n’est pas nécessaire d’avoir joué à celui-ci pour profiter de Strange Antiquities, l’histoire est complètement indépendante. En revanche, le jeu reprend certaines mécaniques et éléments de lore : certains clients sont les mêmes, et il y a des easter eggs que les fans du précédent opus reconnaîtront immédiatement.

Premiers pas et contexte

Dans Strange Antiquities, on se retrouve à la tête d’une boutique d’objets occultes. Les clients viennent avec des requêtes plus ou moins précises. Au début ils donnent le nom de l’objet recherché, mais aucun n’est étiqueté. Il faudra donc fouiller dans le livre de description, comparer les indices et juger du bon objet à fournir.

Par exemple, le tout premier client demandera une “faveur de chasseur”. En consultant le livre, on découvre que c’est un objet primitif conférant le pouvoir du prédateur, fabriqué à partir de trophées de bêtes tuées et assez brut dans sa conception. Dans la boutique, plusieurs objets pourraient correspondre, mais l’inspection détaillée d’une griffe en os à l’aide des quatre catégories (Couleur et composition, Sens du toucher, Odeur et son, Perception intérieure) révèle un sentiment de puissance, confirmant qu’il s’agit du bon objet.

Au fil du jeu, ce type d’énigme se complique : on ne reçoit plus le nom de l’objet, seulement quelques caractéristiques. Il faudra alors retrouver une description équivalente dans le livre, et observer des éléments comme les symboles gravés sur l’objet, une gemme incluse, voire la catégorie thaumique de l’objet. Pour cette dernière, une table spéciale permet de visualiser le champ thaumique de l’objet, un indice indirect de sa catégorie, ajoutant un niveau supplémentaire de casse-tête.

Le cœur du jeu repose sur deux grandes familles d’énigmes :

  1. Les puzzles d’objets déjà évoqués : identifier, manipuler et observer les antiquités pour satisfaire les demandes des clients.

  2. Les recherches sur cartes : au fil du jeu, on recevra quelques lettres ou mots d’indice pour trouver le lieu correspondant sur une carte. Si on clique au bon endroit, on obtient généralement un nouvel objet à ajouter à la boutique.

Il y aura aussi certaines énigmes liées à notre boutique, mais inutile de divulgâcher, les énigmes sont nombreuses et variées et la progression dans le jeu est toujours satisfaisante. 

Au fil des commandes réussies, les objets et les pages du livre s’ajoutent progressivement, enrichissant notre inventaire et notre base de connaissances. À la fin du jeu, la boutique sera bien remplie, le jeu a beaucoup de contenu et demandera de nombreuses heures pour arriver au bout.

Si l’on bloque sur un puzzle, le jeu propose un système d’astuces sur trois niveaux qui ne donnent jamais la solution exacte mais aident vraiment à résoudre l’énigme, rendant le jeu plus accessible.

En cas d’erreur, la jauge de confiance diminue. Quand elle atteint zéro, un mini-jeu de dés de type Yams se déclenche pour regagner de la confiance. Et même si l’on échoue à ce mini-jeu, il n’y a jamais de game over : on recommence simplement jusqu’à réussir. Cette mécanique est suffisamment contraignante pour nous décourager de tester des objets au hasard et nous encourager à réfléchir sérieusement aux énigmes.

Chill gaming

Tout est conçu dans ce jeu pour jouer tranquillement, en fin de soirée, savourer chaque énigme et surtout ne pas se précipiter. Si l’on bloque, essayons de résoudre ce puzzle le lendemain, en reprenant tous les indices et toutes les pistes. Toutes les énigmes sont logiques et réalisables sans jamais donner l’impression d’être impossibles ou aléatoires. Et quand on trouve la solution, le jeu livre quelques explications, renforçant notre compréhension et notre satisfaction.

Au fil de l’aventure, une histoire plus large se dévoile. Une menace plane sur Undermere, matérialisée par des corbeaux noirs, entraînant morts et malédictions. Il faut aider les citadins à résister en leur fournissant les bons objets. Des choix narratifs apparaissent parfois, donnant lieu à différentes branches de l’histoire. Au final, il est possible d’atteindre jusqu’à 8 fins différentes. L’histoire est très bien écrite, immersive et cohérente.

Une fois débloquée la première fin, rejouer le jeu offre un nouveau plaisir : désormais on connaît les objets et on peut se concentrer sur les choix pour explorer les fins alternatives, ce qui offre une belle rejouabilité. C’est en plus très satisfaisant de revivre cette aventure en vendeur aguerri.

Conclusion

L’interface est impeccable, les graphismes très réussis et je n’ai rencontré aucun bug, sauf quelques manques de traductions en français dans l’épilogue qui seront facilement corrigés. Tout est vraiment soigné. Mention spéciale à la bande-son qui accompagne l’aventure et contribue énormément à l’ambiance. C’est une de ces OST que j’aime écouter en dehors de mes sessions de jeu.

Strange Antiquities est un excellent jeu sur sa version Steam. Que l’on soit amateur de puzzles, d’énigmes logiques ou simplement de jeux bien écrits avec une ambiance mystérieuse, ce titre est une véritable réussite.