On commence par la case prison …

Dès son annonce, The Callisto Protocol de Striking Distance Studios  et Krafton a été comparé à Dead Space. Même créateur (Glen Schofield est co-créateur de la série Dead Space), même genre mêlant science-fiction et horreur. Les points communs sont nombreux et beaucoup ont imaginé revivre le génie qu’avait apporté Dead Space en son temps. Mais est-ce réellement le cas dans le jeu final ?

Dès le départ, le jeu pose les bases : vous incarnez Jacob, pilote d’un vaisseau de transport peu soucieux de la légalité de sa marchandise. Après un rapide abordage par les rebelles locaux, vous vous écrasez sur la lune de Jupiter, Callisto. Et manque de bol, la lune abritant une prison un peu louche, vous y êtes immédiatement enfermé.

Et puis on prend son courage en main

Ce n’est évidemment que le début. Car rapidement, l’ambiance dans la prison tourne au cauchemar lorsque des monstres venus d’on ne sait où débarquent pour tuer tout le monde. À vous de prendre les choses en main et de trouver un moyen de sortir de cet enfer : votre aventure débute.

Le système de jeu est relativement simple : vous rendre à l’endroit indiqué en suivant une succession de couloirs et de petites salles. On a là un des premiers gros défauts du jeu : sa linéarité et son rythme très « plan-plan ». L’exploration des lieux est inexistante et les moments d’actions se résument à des combats en lieux clos contre des ennemis qui ne se renouvelleront jamais (comptez 5 ennemis différents sur l’ensemble du jeu). C’est dommage car il y avait un potentiel à avoir une action plus soutenue. Mais pire encore, votre personnage mettra un temps inconcevablement long à prendre une arme ou à en changer. Comptez plusieurs secondes à chaque fois. Et je ne parle même pas du temps qu’il lui faut pour recharger. Ajoutez à cela que le personnage principal court plus lentement que je ne marche et vous aurez compris : le gameplay est très mou. Ce qui contraste nettement avec l’attente d’action que l’on peut avoir envers ce genre de jeu.

Dans cet espace, personne ne vous verra avoir peur

Et ce n’est pas une bonne chose … Car même s’il s’en revendique un peu, le jeu n’est pas un survival. Les sauvegardes sont très fréquentes (et automatiques) et le manque de ressources ne se fera ressentir que par les limitations de l’inventaire (dont la taille sera plus que doublée dès la moitié du jeu, donc vous ne manquerez jamais réellement de grand chose). Tout semble aussi indiquer une volonté des développeurs de vous faire peur, vous donner un sentiment d’angoisse, etc. Cela n’arrivera malheureusement pas. Les « jump-scares » (comme on dit) se voient 10 mètres à l’avance et les ennemis sont bêtes comme des briques : ils avancent vers vous pour vous frapper, point. En 2022, on s’attendait quand même à quelque chose de plus évolué.

En fait, la seule chose qui amènera une forme de frustration chez le joueur viendra du gameplay totalement aux fraises dû à la lenteur du personnage à effectuer certaines actions pourtant basiques (recharger, se soigner). Je m’explique. La jauge de vie visible dans le cou de Jacob ne sera pas réellement représentative de sa véritable endurance restante. Dans certains cas, un ennemi peut vous tuer en un seul coup alors que votre barre de vie est pleine. Tandis que dans d’autres vous résisterez à plusieurs assauts avec une jauge dans le rouge. Étrange et parfois d’autant plus frustrant que la lenteur du personnage l’empêchera de se soigner en plein combat, entraînant par là une mort fréquente alors même que vous possédez des tonnes de soins dans votre inventaire. L’équilibrage semble avoir été mal fait et ça se ressent, le côté “survival” disparaissant avec lui.

La frustration sera la même lorsque vous aurez envie de recharger une de vos armes en plein combat. Le mouvement est tellement fastidieux qu’il est préférable de ne pas avoir à le faire. C’est bien simple, j’ai fini presque l’entièreté du jeu en finissant les ennemis à la matraque électrique. Au moins, il n’est pas nécessaire de la recharger.

Techniquement, le jeu est correct pour le genre, mais certaines textures ou autres effets de lumière font peine à voir. Alors qu’il y a peu je jouais au Dieu de la Guerre sur la même console (le test a été réalisé sur PS5), le contraste est saisissant. On est plutôt sur un joli jeu old-gen que sur du AAA next-gen. Pas que ce soit un mal en soi, mais là encore le jeu a été survendu par les services marketing.

Aurez-vous envie de vous y aventurer ?

Il est très rare que je sois aussi dur avec un jeu. J’essaie même chaque fois de trouver une certaine beauté ou des avantages là où d’autres y verront des défauts.

Las, le jeu est tout simplement à des années lumières de ce qu’on est en droit d’attendre d’un gros jeu actuel (le jeu était annoncé comme un AAA, on n’y est tout simplement pas). Gameplay approximatif, histoire fade et sans véritable enjeu, ce n’est pas acceptable pour un jeu vendu à plein prix et aussi attendu par les communautés gamers.

 

Ce jeu est pour vous si :

- Vous aimez le genre horreur (mais pas trop)

- Vous ne recherchez pas une histoire longue et complexe

- Vous n’accordez pas beaucoup d’intérêt au côté technique

Ce jeu n'est pas fait pour vous si :

- Vous n’aimez pas le genre horreur

- Vous recherchez un scénario complexe et sérieux

- Vous recherchez de l’action pure et dure

Informations sur le jeu 

Support du test

Playstation 5

Langues

Allemand, Anglais, Chinois - simplifié, Coréen, Espagnol, Espagnol (Mexique), Français (France), Italien, Japonais, Polonais, Portugais (Brésil), Russe

Voix

Allemand, Anglais, Chinois, Coréen, Espagnol, Français (France), Italien, Japonais

Style

Horreur

Développeur

Striking Distance Studios

Éditeur

Krafton

Date de sortie

02/12/2022

Disponibilité

Playstation 4 & 5, Xbox One & Series et PC (Steam et Epic Game Store)

Test réalisé par La Mangouste