Le numéro 8 sera le dernier jeu de la génération HD, à vrai dire pour moi le jeu le plus marquant de cette génération. Un RPG occidental bien conçu, bien qu'imparfait, profitant d'une équipe de développement peu réputé pour être des manches. Il est avant tout à mes yeux le voyage galactique ultime, synonyme d'évasion vers l'infini et au-delà. Mass Effect... 

 

 

Alors pas la peine d'essayer de faire dans la dentelle, de nuancer à droite à gauche avec ses deux, trois défauts dont je me cogne royalement. Mass Effect est un putain de chef-d'œuvre! Mon histoire avec lui est assez simple dans sa complexité (je voulais écrire une formule du genre, je trouve cela classe). Le 2 décembre 2005, la Xbox360 fait une entrée fracassante chez moi avec un jeu, Kameo. La console à sa sortie est relativement chère: 400€ pour une premium, et 65€ pour un jeu, prix bien sûr à relativisé au vu de l'aberrent lancement de la première Xbox, ou celui de la PS3 plus tard. Alors le rapport avec Mass Effect à l'air lointain comme ça, mais tout cela est en fait une manière de dire que sur son début de vie j'ai privilégier les jeux Xbox, plutôt que Xbox360. Et c'est donc là que j'ai découvert Star Wars: Knight of the Old Republic 2 et Jade Empire. Autant le dire directement, j'ai pris un pied monstrueux avec les deux titres, et quand au détour d'une new, sur je ne sais plus quel site (façon détournée de dire que je renie 10 ans de JVC) j'ai appris que le scénariste et une partie des équipes responsables des deux jeux taffaient sur un jeux next gen dans un nouvel univers spatial, j'en ai directement conclu qu'il serait mien.

Et pourtant à sa sortie, mon humeur à comme souvent tournée depuis la new en question. Alors je passe à côté mais en repensant régulièrement que je dois absolument le prendre. Quelques mois plus tard, au détour d'un reportage sur la science fiction, c'est décidé j'y vais. Le destin s'acharnant, la seule version du jeu est en occase et en rentrant, je m'aperçois que celle ci ne fonctionnent pas! Après un retour au vendeur en mode "WHAT THE FUCK" je rentre dépité. Je ne l'aurais jamais. Et puis, par la sainte grâce de notre mère vidéoludique, un mois plus tard l'envie est encore passée, mais le jeu est devant moi. En occasion, et en version collector. Je n'en ai pas envie la maintenant, mais rien à faire! Plus question de passer à côté.

Et comme j'ai eu raison...non seulement la déception brille par son absence, mais surtout comme rarement, le jeu parviens à changer mon humeur du moment et à me mettre en mode décollage spatial, en l'espace de 3...2...1. Décollage. 

 

 

Le menu principal dégage déjà une impression de flottement. La musique de Jack Wall (qui a déjà œuvré sur Splinter Cell et Myst) associée à ce bleu (couleur connue pour son apaisement) et les images en fondu des différents protagonistes, mettent dans une ambiance douce et agréable. Je rentre dans le menu de nouvelle partie et je me fais avoir par le message "données corrompues". Je comprends pas très bien la reconstitution de personnage et sélectionne sans vraiment savoir. A ce moment je le ne sais pas encore, mais ce n'est pas bien grave car je vais refaire le jeu huit fois...

La musique d'introduction part (le génial "Mass Effect Theme") avec une vue de ce qui semble être la Terre, puis la caméra s'écarte et passe à travers un hublot. Je vois alors mon personnage de dos tandis que deux personnes discutent en évoquant son passé et ses compétences, ces données que j'ai rentré moi même dans le menu de création. Fondu noir puis un petit texte explique brièvement la tournure de la destinée humaine au travers de la conquête extra terrienne, et évoque l'effet cosmodésique, le mass effect.  

L'introduction est parfaite, maîtrisée de bout en bout, et la musique me fout des frissons dès que je la réécoute. D'ailleurs celle ci est d'une qualité exceptionnelle et colle comme rarement à l'univers dépeint. Parfois inquiétante comme sur Feros, parfois mystérieuse comme sur la planète où l'on rencontre Liara, où juste un appel à l'évasion comme sur la carte galactique (pour l'anecdote cette dernière musique s'appelle "Uncharted Worlds") Alors pourquoi commencer par la musique, parce qu'au delà du fait qu'elle soit marquante par sa qualité, elle est vraiment le reflet du travail incroyable de Bioware sur Mass Effect. Pendant trois ans, ils ont œuvré à créer pas seulement un jeu, mais un univers (pardonnez moi la vanne) et un background d'une richesse, d'une cohérence et d'une crédibilité que personnellement je n'avais jamais vu dans un jeu vidéo. Le postulat de départ est d'ailleurs intéressant. Les humains ne dominent pas l'univers mais y sont presque brimés, et victimes de racismes et de préjugés de la part des races extra terrestres présentent depuis plus longtemps dans l'espace concillien, une zone régit par un conseil galactique. Pourtant au moment de l'histoire il est question de faire de Shepard un Spectre, à savoir un super agent, qui parcours l'espace au dessus des lois et œuvre pour le Conseil. Le premier Spectre humain.


 

 

Toute l'histoire qui va alors se nouer autour de ce postulat n'est certes pas originale dans les grandes lignes, puisqu'il s'agit de sauver la galaxie d'une dangereuse menace. Mais elle s'appuie sur des races travaillées, des données par milliers, des dizaines de protagonistes à qui parler, et une sensation de voyage incroyable. On a envie de tout lire sur les innombrables planètes, de tout savoir sur les références que votre codec va enregistrer. Les informations sont poussées à l'extrême, que ce soit la religion des Hanaris, le système d'accélération du Normandy, le fonctionnement des armes à balles antigravitationnelles, les grades dans la marine spatiale ou l'origines des Geths. Tout est là, cohérent, brillamment illustré et tout fonctionne avec une réalité incroyable

 

 

 

Le tout est porté par une réalisation que je trouve assez bluffante. Alors oui, les défauts technique sont apparents parfois, notament ces fichues textures qui mettent un peu de temps à s'afficher. En contrepartie de ça, l'esthétique est formidable et toujours de très bon goût pour peu que l'on apprécie le style SF. Le travail artistique est toujours remarquable et en ce qui me concerne le jeu est très beau et bien mis en scène. D'ailleurs c'est une des choses que j'ai adoré dans Mass Effect; tout est pensé pour ne pas couper le joueur de l'univers dans lequel il est. Les gens ont crié devant les ascenseurs, ces temps de chargement "dissimulés". On va me prendre pour un naïf, mais je n'y vois pas de malhonnêteté. En ce qui me concerne c'est juste une manière de rester dans le jeu pendant que celui ci charge la zone suivante. On assiste d'ailleurs à certaines discussions intéressantes et parfois même un reportage à la radio nous informe d'une nouvelle quête annexe...

 

 

 

Car des quêtes il y en a foison, même si le jeu est relativement court pour un RPG, on s'y perd volontiers pendant des dizaines d'heures et comme je l'ai dit, j'y suis en plus revenu plusieurs fois. La richesse des dialogues est à l'image de celle du jeu. Les choix moraux sont évidents (la réplique du haut est gentille, celle du milieu modérée et celle du bas méchante) mais les nombreuses issus de ceux ci où la multiplicité des situations que l'on obtient poussent à repartir en voyage.

Les phases de Mako qui ont gavé une bonne partie des joueurs ont été pour moi parmi les meilleures heures du jeu. Par leur sobriété et le vide des planètes, elles ont renforcé l'impression d'être vraiment en train d'explorer, de voir l'espace. Toutes ces planètes aux ambiance si différente et que l'on explore sans un bruit autre que celui du Mako. Et je le dis en toute sincérité, c'est avec ces ingrédients que Mass Effect s'est révélé comme l'un des meilleurs jeux auquel j'ai pue joué c'est dix dernières années et comme mon jeu préféré de la génération HD. Je ne m'attarderais pas plus sur la technique pure, ou le gameplay à proprement parlé. Certaines choses auraient put être plus calibrées, comme l'inventaire ou le système de couverture des phases de shoot. Mais ce n'est pas du tout ce que j'ai retenu de Mass Effect et je pense que ce n'est pas ce que l'on doit retenir de ce jeu. Pour moi c'est un jeu généreux, sur lequel Bioware a mis toutes ses tripes. Je ne pourrais jamais tarir d'éloges devant un tel travail artistique et une telle création d'univers. Alors je vais juste conclure en vous conseillant de vous aussi vous acheter un ticket pour l'espace...