Note: je poste ceci avant d'aller en cours, je regarderais les fautes en rentrant XD
Récemment, une petite arlésienne made in Ubisoft a enfin vu la lumière du jour par l'intermédiaire des plate-formes de téléchargement en ligne du PC, de la Xbox360 et de la PS3. Ce titre, c'est I Am Alive. Apparu pour la première fois en Janvier 2009 (ça commence à faire un bout) il est passé d'une annonce présageant un jeu d'une grosse importance, à un silence radio qui coïncidait d'ailleurs à la mise en sourdine de Sam Fisher durant la même période, à enfin une réapparition somme toute décevante puisque finalement, la version boîte avait été annulée au profit de cette version dématérialisée. Alors le jeu est ce qu'il est, avec ses qualités comme une immersion assez remarquable et finalement un gameplay original qui sied parfaitement au background choisi. On regrettera bien évidemment certaines approximations dans la varappe, qui peuvent parfois mettre en danger contre sa volonté, ou encore des petits glitchs graphiques, qui sans prendre des proportions énormes, sont parfois un peu visibles. Ceci dit ce n'est pas pour le tester dans les règles que je m'exprime là...si vous voulez mon avis complet je vous renvoie à senscritique.
Non, si je veux parler aujourd'hui de I Am Alive, c'est pour pouvoir exprimer quelque chose que je ressens depuis un moment déjà dans le jeu vidéo de cette génération et qui aujourd'hui, avec ce titre me donne l'occasion de l'expliquer de manière simple. I Am Alive est l'anti-Uncharted. Certaines mauvaises langues diront sans doute que je parle de l'aspect graphique...ils auraient certes tort de se priver, mais ce n'est absolument pas l'objet de ce post. Les deux jeux utilisent un héros masculin, tendance next door (entendez normal, qui pourrait être votre voisin) mais ayant été rapidement transformé en disciple de Maurice Herzog par la pratique soutenue de grimpette. Ils sont tous les deux prêt à tuer pour atteindre leur objectif et savent pour se faire utiliser des armes à feu.
Les ressemblances s'arrêtent pourtant là. Uncharted laisse à Nathan Drake l'occasion de se projeter entre deux falaises, de remonter un train en chute libre avec une balle qui lui perfore l'abdomen, de survivre au clash de deux immeubles et de globalement courir, sauter et atterrir d'à peu prêt n'importe quelle hauteur, tant que cela reste tangible (pour éviter de dire réaliste). A côté de cela, le héros de I Am Alive doit prendre soin de s'économiser. Un peu trop de temps passer dans la poussière et c'est la mort. Une trop longue escalade sans piton pour faire une pause et c'est la chute libre également mortelle. L'eau et un peu de nourriture seront les seuls moyens de se remettre d'une ascension un peu trop violente pour les muscles.
A moins qu'un script ne casse le délire, Nathan est suspendu ad vitam eternam.
En revanche ici, si la jauge arrive à la fin, c'est la chute mortelle.
Les aventures des deux héros sont également diamétralement opposées. Quand Nathan s'enfonce dans une jungle luxuriante, une grotte glacée ou en plein désert, tuant au passages des dizaines de personnes que l'on aura tôt fait de nommer « mercenaires » pour se dédouaner du massacre perpétré, l'homme à la recherche de sa femme et de sa fille de I Am Alive ne parcourra que Haventon, sa ville en ruine qui n'offrira que des hommes aussi perdus que lui en guise d'affrontements, les dits affrontements tenant d'ailleurs toujours de la défense active et jamais de la véritable agression à part dans de très rares cas.
Plus personne ne bouge, mais j'ai encore de quoi faire pour la prochaine salve...
Moins d'une balle par personne, ça commence à être plus tendu.
Pour résumer, I Am Alive est l'anti-Uncharted parce qu'il n'est pas spectaculaire. Lorsque j'ai joué à Uncharted 2 : Among Thieves, considéré par beaucoup comme un chef-d'œuvre, je n'ai pu m'empêcher d'en faire un test dithyrambique, me laissant à la fois porter par le hype et par le fait que c'était mon premier titre sur la PlayStation 3. Effectivement d'un point de vue factuel, le jeu est extrêmement beau, jouable, les musiques sont bien composées etc...mais il y a un truc qui avec le recul me fait dire que le jeu ne m'a pas marqué outre mesure et c'est maintenant que je peux dire précisément quoi. Il manque de tension réelle.
En comparant deux jeux qui n'ont absolument pas le même standing et la même valeur de production, je sais que je m'expose à des reproches mais soit, j'en prends le risque. Malgré son exécution imparfaite, I Am Alive a pour lui de savoir poser son univers et la cohérence qui va autour, en proposant par exemple de n'avoir jamais assez de balles pour foncer dans le tas, ou de toujours être à court de souffle avant de finir une ascension complète. Et ça, le jeu le fait au risque d'ennuyer le joueur le moins patient. Uncharted 2 (puisque c'est le seul épisode de la série auquel j'ai joué) ne peut pas se vanter de cela. Il y a certes cette fameuse séquence sans gameplay autre que la promenade, mais au delà de ça, le titre pêche pour moi par manque de plat. Il est trop spectaculaire. Les ennemis sont là par dizaines, les décors s'enchaînent et on traverse le globe en deux temps trois mouvements. Les balles pleuvent sans que jamais on soit à cours et les scripts sont d'une violence inouïe.
Loin de moi l'idée de dire que ces éléments font de Uncharted 2 un mauvais jeu ; je ne doute pas qu'une jauge d'endurance n'irait strictement pas avec le gameplay du titre (d'ailleurs je dis juste qu'elle est adaptée à I Am Alive) et à la vue des notes globales que celui-ci a bien pu recevoir et de la clameur du public (malgré des ventes pas si dingues qu'on pourrait l'imaginer) je dois bien être l'une des rares personnes à ne pas en avoir fait un jeu culte. Seulement voilà, Uncharted canalise ce qui fait que je m'ennuie désormais au cinéma et que je m'agace devant beaucoup de nouveaux épisodes de séries connues devant ma console. Le spectaculaire me tue l'immersion.
Typiquement ce qui ne me fait plus bander...comme la course aux beaux graphismes mais j'y reviendrais dans un autre article dédié.
Pourquoi ai-je crié au scandale quand on a supprimé ces phases en Mako de Mass Effect premier du nom pour les remplacer par des phases à pied en TPS pur ? Parce qu'à choisir, je préfère cent fois le silence et le vide absolu d'une planète que j'aurais l'impression d'être l'un des rares privilégiés à avoir pu visiter qu'un couloir, plus élaboré en terme de décors, plus « unique » mais qui de toute évidence sera dans les secondes à venir un champ de bataille.
Seul a visiter une planète abandonnée...
...ou l'intérieur d'un monument. Bien plus prenant qu'une guerre explosive où s'enchaînent les head-shots.
Cette génération a été l'occasion jusqu'à présent d'une montée en puissance des explosions et de l'action à gogo. Quand cela touche une nouvelle série, je n'y vois pas de malice, c'est une tendance forte et vendeuse depuis Call of Duty 4 (2007) voir Gears of War (2006). Mais je suis assez circonspect de constater que c'est désormais l'évolution logique choisie par des tous les développeurs en mal d'arguments pour défendre leurs sagas. Sam Fisher, John Shepard, la team originaire de Racoon City et bientôt mon Code47 préféré. Tous se planque derrière des murets, tous tirent plus ou moins discrètement à couverture et au global, cela a tendance à me fatiguer.
Aujourd'hui donc et même plus qu'avant, je me vois la plupart du temps conquis par les jeux qui ne me pressent pas et qui n'hésitent pas à faire perdre du temps au joueur, le temps de respirer et de s'imprégner. C'est aussi la raison pour laquelle je ne suis plus du tout séduit par les avalanches de scripts, si beaux et impressionnant soient-ils. Je préfère jouer au poker en plein désert mexicain avec John Marston, que tronçonner un locuste en deux avec Marcus Phoenix pendant qu'un bâtiment se casse la gueule en arrière plan. Bien entendu j'aime toujours de temps à autres un peu d'action et il serait idiot de se couper complètement d'un genre qui est de plus en plus perfectionné, mais j'ai l'impression globale d'être submergé par des titres qui proposent cette solution, au détriment d'ambiances plus posées ; car c'est vraiment ça mon propos, plus que le fait qu'il y ait du script ou pas finalement. Alors voilà, I Am Alive rejoint mes petits coups cœur cachés de cette génération dominée de mon point de vue par GTAIV, Mass Effect, Batman : Arkham Asylum, puis Arkham City, Red Dead Redemption, Assassin's Creed 2 ou encore The Elder Scrolls V : Skyrim.