Pas de fioriture pour introduire la seconde partie. Si ce n'est déjà fait, je vous enjoins à aller jeter un coup d'œil à mon Top 10 de mes thèmes préférés et à la première partie de ce Top 20 des OST dont je propose ici la crème de la crème.
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Sachez tout d'abord que cette dixième place était chère. Suite aux commentaires sur la première partie, j'ai eu la curiosité d'aller écouter l'OST de Nier Gestalt. Il s'agit effectivement d'une bande originale assez exceptionnelle que l'on doit à Keiichi Okabe ; avec son studio Monaca, il a composé entre autre les bandes sonores de Ridge Racer 3D, Katamari Forever (géniale) ou encore Tekken 6 (moins reluisant). J'ai également pensé mettre en avant la fantastique bande originale de Castlevania : Lords of Shadow, composée par Oscar Araujo et qui ne déroge pas à la règle d'excellence musicale de la saga Castlevania. Seulement voilà, rendu à faire ce top, il reste que je n'ai pas joué aux jeux et que je n'y associe donc pas d'image quelconque. De plus, je ne me voyais enlever aucun des autres, donc je maintiens ma position. À la dixième place, c'est Red Dead Redemption. Je vous renvoie cependant à l'OST complète de Nier et à celle de Castlevania : Lords of Shadow ; vos oreilles me remercieront.
Au delà de quelques moments clés mis en exergue par des chansons, comme l'arrivée au Mexique accompagnée de Far Away interprétée par Jose Gonsalez, ou la chevauchée sur Compass de Jamie Lidell lorsque l'on s'apprête à retrouver la femme de John, je voulais féliciter la qualité de la bande sonore non-chantée qui avait comme défi de combler le silence de longue chevauchée, là où la formule des GTA a toujours donné des autoradios pour meubler les longs trajets. Bill Elm et Woody Jackson ont fait un travail tout simplement admirable avec ces nappes sonores. Que de beaux souvenirs, de belles couleurs dans ma tête quand je repense à Red Dead Redemption...et de belles notes aussi.
La force de Gary Schyman, c'est d'avoir réussi à retranscrire dans la bande originale de Bioshock le mélange entre élégance des années 1950 et cruauté, vice, angoisse de l'abandonnée Rapture. Les violons de la plongée vers la ville engloutie de Welcome To Rapture ou le morceau de piano de ma séquence préférée du jeu, intitulé Cohen's Masterpiece, il n'y a pas d'instrument mal utilisé dans cette album. Splendide du début à la fin...et un peu court malheureusement.
Oui, il fallait l'oser ! Je me moque et vous aussi, de son utilisation hasardeuse et de sa redondance surprenante. Surprenante quand on sait qu'en réalité la bande originale de Deadly Premonition dure près de deux heures. En effet, à force de jouer à Deadly Premonition, on a plus ou moins l'impression qu'il y a deux ou trois titres qui sont utilisés de manière complètement aléatoire et hors de propos. « Lalalalal » sur fond de guitare, le couinement d'une trompette étouffée et ce sifflement qui, tel un déodorant Narta, tiens 24 heures après avoir été appliqué sur vos tympans. Seulement ça serait sous-estimer le travail de Riyou Kinousaga (Resident Evil 0) Takuya Kobayashi et Hiro Mizutani (Guilty Gear 2). Pour commencer, les thèmes sus-mentionnés sont vraiment bons et leur utilisation insolite et répétée fait finalement partie de leur charme. Surtout, le reste de la bande originale, auquel on ne prête pas forcément attention, précisément à cause de ces trois morceaux, est vraiment fantastique et doté d'une patte assez mélancolique du plus bel effet. Je vous donnerais donc le même conseil que pour le jeu ; persévérez, vous serez récompensés d'un pur moment de musique.
Si je n'ai toujours pas terminé Fez, pour des raisons que j'ai déjà éclairé, je reste admiratif du travail que cet œuvre représente. Je ne ferais pas de topo sur la partie graphique, pixel-art mais pas paresseuse et je ne m'étendrais pas non plus sur les mécaniques de jeux. En revanche, un mot doit être dit sur cette bande sonore se plaçant dans la mouvance chiptune. C'est une beauté, tout simplement. Je ne suis pas, généralement, trop amateur de musique utilisant des sons 8 ou 16 bits. Seulement quand c'est bien fait, je le reconnais. Là, c'est fait à la perfection. Cette perfection, on la doit à Rich Vreeland, plus connu sous le nom de Disasterpeace dont on aura également eu l'occasion d'entendre les samples en jouant à Shoot Many Robots ou Draw to Life. Chapeau bas, Monsieur.
Jesper Kyd sera donc le seul artiste de ce classement à être cité deux fois et ce n'est pas par hasard ; cet homme est un grand compositeur. Après son travail sur Hitman : Blood Money, je voulais donc le remercier une seconde fois pour cette orgie sonore qu'était la bande originale de Assassin's Creed II. Cette dernière comporte ce qui devrait être à mon sens le thème principal de la série, au même titre que Nate's Theme pour la saga Uncharted : Ezio's Family. Ce morceau, c'est un envol, c'est l'aigle qui tourne autour de l'assassin debout sur un toît. C'est juste du bonheur. Et si vous vous sentez plutôt d'humeur à courir, Venice Rooftops saura également remplir parfaitement cette fonction. Un album magnifique de bout en bout, que j'ai écouté des dizaines de fois. Une des raisons qui me rendent le jeu si mémorable et cher à mon cœur.
Cette bande originale est la collision, heureuse et dramatique à la fois, entre un chef-d'œuvre de composition et un jeu qui ne mérite pas si belle écrin. Alone in the Dark, c'est une de mes grandes déceptions de la génération. En revanche, l'album est irréprochable. Olivier Derivière, compositeur français (cocorico) n'était pas à son coup d'essai, puisqu'il avait auparavant donné le la à Obscure et à sa suite. Ça n'a l'air de rien, mais je vous assure que les deux survival/horror en question étaient très joliment enrobés musicalement parlant. Notons tout de même qu'il s'agit d'un grand compositeur qui ne compose pas pour de grands jeux et c'est dommage. Après Alone in the Dark, il a en effet donné la surprenante et très réussie OST de Remember Me, puis a composé quelques morceaux pour le dernier volet de la saga Assassin's Creed. Je vous en supplie Monsieur Derivière, trouvez un bon jeu et faite nous une bande sonore qui le sublime, au lieu de donner votre caviar à des cochons...
En voilà une bande originale que j'ai écouté et écouté en boucle des dizaines de fois. Alan Wake a une chance inouï : il jouit d'une bande originale mi-orchestrale, mi-chantée et aucun des deux pans de cette bande sonore ne fait défaut à l'autre. Que cela soit les morceaux servis par Petri Alanko, compositeur finlandais que l'on retrouvera de nouveau au côté de Remedy pour la bande son et le sound-design de Quantum Break, ou les chansons interprétées, entre autres, par les Poets of the Fall ou Anomie Bell, on a du travail carré avec supplément d'âme qui habille parfaitement le sombre Alan Wake. En revanche, gros carton rouge pour les commercialisations de ces OST. Les versions contenues dans les collectors du titre sur console et PC ne contiennent que treize titres pour la version PC et seulement dix pour la version console, contre dix-sept sur l'OST vendue à part. Mais ce n'est pas tout, cette dernière OST ne contient aucun des morceaux chantés tandis que les versions incluses dans les collectors font moite-moite entre les thèmes de Petri Alanko et les chansons que l'on entends entre chaque chapitre. En somme, pour tout avoir, il faudrait payer le collector de la version PC qui contient presque toutes les chansons et l'OST vendue à part qui contient les dix-sept composition de Petri Alanko...vraiment dommage de truander comme ça le fan du jeu. J'espère que Quantum Break rétablira la situation et offrira une qualité aussi exemplaire.
Gustavo Santaolalla. Admettez que vous avez envie de rigoler comme des gosses. Je l'ai fait, je le reconnais. Puis, j'ai pris un parpaing dans la tronche quand j'ai entendu les compositions du jeu en parcourant l'histoire de Joel et Ellie. J'ai cherché et je me suis rendu compte que cet homme n'était pas à son coup d'essai. Avant de poser ses notes de ronroco sur les partitions du jeu de Naughty Dog, le bougre a produit des musiques pour 21 Grammes, Lord of War et Babel. Si vous n'avez jamais entendu la bande originale de Babel, allez-y et mourrez heureux. Pour en revenir à The Last of Us, j'ai été surpris d'aimer autant cette bande-originale en si peu de temps. Le jeu est très récent, mais je suis d'ores et déjà incapable d'oublier ce que j'en ai écouté. Peu de chose à dire. Un début pesant intitulé The Quarantine Zone, un thème principal splendide sous le nom de The Last of Us dont les reprises sont tout aussi superbes, et un final, Returning, qui transcrit bien le mélange d'amertume et de contentement du fin mot de l'histoire. Brillant.
Ce n'est pas une surprise que la bande originale de Mass Effect soit présente et si haut dans mon classement ; vous vous en doutiez. Que dire donc ? On la doit à Jack Wall, qui m'avait déjà fait de l'effet avec Myst III, Splinter Cell : Pandora Tomorow puis Jade Empire (encore un jeu oublié qu'il faudra que je déterre un jour). Cependant, si c'est son nom qui ressort en premier, le bougre était tout de même accompagné d'un autre compositeur de grand talent, Sam Hullick qui lui aussi restera sur la série pour le second, puis le troisième épisode. J'ai ouï dire que certains préfèrent à cette première OST, les compositions du troisième opus notamment. Je répondrais simplement que pour le jeu comme pour son habillage sonore, ce qui compte pour moi n'est pas la grandiloquence ou le côté épique, mais bien l'ambiance et le rythme posé. D'ailleurs, le seul morceau que je n'apprécie pas cette bande originale, c'est le thème d'intronisation de Shepard en tant que Spectre : le morceau démarre superbement mais vire rapidement au traditionnel thème patriotique américain. Ce que j'aime dans cette bande son, c'est surtout Liara's World, Feros, The Normandy ou encore The Citadel. Surtout, je suis fou amoureux de deux compositions qui remportent la palme de mes compositions de jeux préférées toutes catégories confondues : Vigil qui est aussi le thème du menu principal du jeu et l'extraordinaire thème de la carte du Normandy SR1 intitulé Uncharted World. À écouter en boucle pendant dix heures...
Au départ, j'avais mis Bayonetta quatorzième ! J'étais en train de rédiger l'article avec en tête la reprise par Helena Noguerra de Fly Me To The Moon et le thème de combat de Bayonetta et puis, pour me remettre dedans j'ai relancé la bande son...comment j'avais pu oublier tout ça ?! Bayonetta, seule bande originale de ce top que j'ai réussi à oublier en partie à me reprendre à 200 km/h dans la tronche. Sorcellerie !
L'extravagance de Bayonetta se s'arrête pas à sa plastique ou la flexibilité de ses combos. La bande originale est juste fabuleuse ! Entre pop, jazz et musiques orchestrales, réinterprétation de classique, opéra, c'est juste tout ce qui peu être épique compressé en une série de morceaux dingues composés essentiellement par Norihiko Hibino, le renfort de Harry Gregson-Williams sur la saga Metal Gear Solid et compositeur de la plupart des autres jeux de Hideo Kojima (les Boktai et Zone of the Enders). Il est accompagné de nombreux autres artistes. Si nombreux que je ne vais pas tous les citer ; je vous renvoie à cet article du blog de Platinum Games pour en savoir plus. À l'instar du personnage même de la sorcière, on a l'impression que c'est provocateur, trop sucré, trop...trop. Au final c'est juste jouissif, ça donne une pêche, un sourire incassable ! Je suis en train de rigoler de plaisir en écrivant ça tellement c'est génial cette bande originale. Bayonetta, on ne fait donc pas que la mater...on l'écoute aussi.
La playlist que je vous mets ici contient 37 morceaux, c'est-à-dire un bon échantillon. La vraie playlist que je vous propose se trouve ICI, mais l'intégration a été désactivée par le youtubeur qui la propose. Rendez-vous donc directement sur Youtube pour les 149 morceaux de pur awesomeness!
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C'est fait ! J'ai traité un autre gros pans de mes bons souvenirs de cette génération. Comme d'habitude, n'hésitez surtout pas à commenter, à conseiller d'autres grandes bandes sonores. Je sais qu'il y a eu un manque assez cruel de titres indépendants et je citerais donc au passage, avant de raccrocher, les jolis scores de FTL: Faster Than Light et Hotline Miami qui méritent le coup d'oreille. À la prochaine, probablement pour un autre classement dédié à un pan encore plus subjectif de la chose vidéoludique, la direction artistique esthétique. Qui sais?