Je vous raconte aujourd'hui l'histoire d'une console maudite, une console qui devait succéder à la légendaire PC Engine : la NEC PC-FX. Une machine sortie trop tard alors qu'elle avait deux ans d'avance sur ses rivales, la PlayStation et la Saturn. Elle aurait même pu damer le pion à 3DO si NEC et Hudson Soft avaient dégainé plus vite. Mais confortablement installés dans la réussite de la gamme PC Engine, ils ont trop traîné... Le résultat fut sans appel !
La NEC-PC-FX c'est bien simple : on sait tous comment cela s'est terminé : après quatre ans de commercialisation et seulement 400 000 machines écoulées, NEC arrête les frais et se retire du monde des consoles de jeux.
Ses maisons d'édition (NEC Avenue, NEC Interchannel, etc.) après moult regroupements et quelques petits jeux sortis ici et là au Japon, sont revendues et la branche NEC HE qui portait tout le business grand public (dont la gamme PC Engine) est liquidée au début des années 2000.
Alors oui mon ami GameBlogueur et ma camarade GameBlogueuse : si tu aimes la PC Engine et son univers, dis-toi bien que cette vidéo va te faire mal à ton petit coeur tellement elle est triste. Moi-même j'ai pleuré pendant le montage et je me suis défenestré à deux reprises. Heureusement que je suis au rez-de-chaussée.
La belle endormie !
Comment le partenariat aussi génial et prolifique que celui de NEC et Hudson Soft a-t-il pu échouer ? Comment une telle histoire d’amour entre David, le petit éditeur et Goliath, le géant de l’électronique a-t-elle pu se vautrer dans une telle décadence ?
Pourtant tout avait bien commencé. On s’en souvient, NEC et Hudson Soft c’est l’amour fou… Ils font plein de bébés : la PC Engine en 1987, le lecteur CD-Rom en 1988 et derrière toute une ribambelle de rejetons : la Core Grafx, la Super Grafx, la Shuttle, la Core Grafx 2, la PC Engine GT, la PC Engine LT, PC Engine Duo, PC Engine Duo-R, PC Engine Duo-RX…
Lors de leur lune de miel à San Francisco, ils font même des enfants aux Etats-Unis : Turbo Grafx 16, Turbo CD-Rom, Turbo Express, Turbo Duo.
Bref ils sont chaud bouillant. Même la Caisse d’Allocations Familiales s’inquiète car à ce rythme-là, ils vont vider les caisses de l’état avec tous leurs sales gosses.
Entre deux conceptions d’enfants, ils pensent dès 1990 à concevoir une nouvelle machine basée sur une architecture 32 bits.
Mais comme la gamme PC Engine se vend très bien, NEC et Hudson soft ne s’affolent pas. Les éditeurs tiers leur font également savoir qu’il ne faut pas non plus aller plus vite que la musique car au moment des faits la Super Famicom n’est même pas encore sortie.
En 1991, l'architecture de la machine est présentée à des journalistes japonais mais une fois encore NEC et Hudson Soft restent évasifs : "Bah on la sortira p'tet bien en 1992, pour les fêtes"
Ils ne s'inquiètent pas alors que tapis dans l'ombre, une redoutable concurrence commence à sortir les couteaux et à les aiguiser...
La plus Japonaise des consoles de jeux vidéo !
En 1992, NEC et Hudson soft ne sortent rien. La PC Engine a la patate ! Elle se vend super bien et nos deux compères plongent dans une baignoire remplie de dollars. Les éditeurs leur disent d'y aller mollo car ils gagnent plein de sous avec cette gamme et après tout rien ne sert de courir car Sony et Nintendo se sont fâchés à propos du projet PlayStation.
Du coup le support CD n'est pas prêt d'arriver sur Super Nintendo. Quant à SEGA, aucun risque que son Mega CD ne fasse de l'ombre à la PC Engine... Certes SEGA cartonne aux Etats-Unis mais ce n'est pas un marché essentiel pour NEC qui privilégie avant tout le Japon. Donc on ne s'affole pas...
Sauf qu'en 1993, les loups sortent du bois : Fujitsu commercialise la FM Towns Marty, la première console 32 Bits japonaise en mars ! En fin d'année Panasonic lance sur le marché américain la 3DO et Commodore sa CD-32 sur le marché européen.
Pire encore dans la foulée, d'autres larrons entrent dans l'arêne : Bandai avec la Playdia, Atari avec la Jaguar, SNK, pris par un élan communiste révolutionnaire, décide de démocratiser la Neo Geo en offrant une Neo Geo CD aux jeux plus abordables.
Mais où va le monde ma p'tite dame ?
Quant à Sony et Sega, ils annoncent l'artillerie lourde pour la fin de l'année 1994... Apparemment ça va piquer ! Même si les pronostiqueurs annonce une victoire de SEGA avec sa Saturn, au fil des mois on découvre que Sony a du répondant avec sa PlayStation.
Et là c'est le drame...
Au lendemain du 31 décembre 1993, NEC ET Hudson Soft se réveillent avec une sacrée gueule de bois ! Ils décident de sortir leur machine eux-aussi pour la fin de l'année, non sans oublier de commettre toutes les erreurs nécessaires pour un beau plantage : kits de développement foireux, bisbilles dans le couple, absence de rétrocompatibilité et tout un florilège d'autres événéments que je vous invite à découvrir dans cette vidéo...