Faisons un bond spatio-temporel en décembre 1990 pour (re)découvrir les Tilt d'Or de l'année 1990 qui sacrent les 25 meilleurs jeux micros et consoles du monde dont l'incroyable Prince of Persia de Jordan Mechner ! Au programme également : le guide indispensable des micros et consoles pour bien choisir sa machine en 1991 ainsi qu'un guide des meilleurs jeux par catégorie.
Haaaa la célèbre cérémonie des Tilt d'Or du magazine Tilt et de Canal Plus... C'était quelque chose ! Jean-Michel Blottière, grand manitou du mensuel, en était le maître de cérémonie, accompagné pour l'occasion par le Jérôme Bonaldi de Nulle Part Ailleurs !
Tout le gratin des jeux vidéo français y était invité. Les éditeurs, développeurs, distributeurs et confrères jaloux jouaient des coudes pour atteindre le buffet des petits fours et siroter un Banga.
Au fil des ans, les éditeurs européens comprirent que cette cérémonie avait un intérêt non négligeable : décrocher un Tilt d'Or c'était l'assurance d'avoir une très belle exposition médiatique et donc de pouvoir vendre des jeux. De ce fait, il y avait de plus en plus de monde à ce qui était en passe de devenir une institution, au même titre que les Césars pour le cinéma français, les 7 d'Or pour la télévision ou encore les Victoires pour la musique.
Qui plus est, pendant une semaine Jérôme Bonaldi présentait les candidats en lice dans sa rubrique sur Canal Plus, au coeur même du talk show le plus prisé du paysage audiovisuel français : le Nulle Part Ailleurs présenté par Philippe Gildas ! Hé oui les futurs Tilt d'Or étaient évoqués entre les Nuls et les Guignols de l'Info.
Bref c'était devenu l'endroit incontournable !
Bon vous me direz que ça n'a pas duré longtemps cette affaire. Non seulement les autres magazines avaient aussi leurs récompenses (les Gen d'Or pour Génération 4 par exemple) mais en plus c'était déontologiquement bancal... En effet c'était comme si Universal était le seul à décerner des Victoires de la Musique ou Gaumont à récompenser le monde du cinéma. Il y avait comme un léger conflit d'intérêt entre les prix remis et les éditeurs qui achetaient toute l'année des pleines pages de publicité dans le magazine. Alors je ne dis pas que les journalistes étaient corrompus, loin de moi cette idée mais quand on voit certains titres nominés, on se dit qu'ils n'étaient pas arrivés dans la sélection par hasard. Le plus flagrant c'était l'expansion du nombre de catégories. La catégorie du meilleur éducatif passe encore mais entre les catégories Action - Aventures, Aventures animées et icônes, jeux de rôles, on retrouvait parfois des titres dans une catégorie où l'on imagine bien qu'il n'y avait plus de place dans une autre. C'est ainsi que l'adorable PC Kid, jeu de plates-formes par excellence, se retrouve non pas dans la catégorie plates-formes ou même action mais dans la catégorie... Beat Them Up !
Je me suis toujours demandé si Sodipeng, le distributeur de la PC Engine en France et grand consommateur d'espace publicitaire dans le magazine n'avait pas demandé avec insistance que quelques jeux PC Engine se retrouvent nominés dans certaines catégories, histoire de donner un peu de crédibilité à ces jeux venus tout droit du Japon...
On ne le saura jamais mais en tout cas, c'est toujours sympa de se replonger dans l'une des plus belles éditions des Tilt d'Or, celle de l'année 1990 !