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A mi-chemin entre le J-RPG traditionnel et le Tactical, Shin Megami Tensei: Devil Survivor Overclocked, que l'on appellera DSO pour plus de simplicité, est une excellente addition au catalogue grandissant de la 3DS. Sorti initialement en 2009 sur sa grande soeur (Nintendo DS), DSO fait une réapparition 4 ans plus tard dans une version légèrement retravaillée et affublée de l'extension "overclocked". Dans les faits très peu de choses ont changé. A en croire les quelques articles que j'ai lu sur le sujet certaines illustrations ont été retravaillées et un peu de contenu ajouté. Si vous avez déjà joué à DSO sur Nintendo DS je pense que cette version est totalement dispensable. Inversement, si vous êtes passé à coté de ce titre en 2009, cette réédition est l'occasion parfaite pour plonger dans l'aventure. 

On retrouve dans DSO la même galerie de démon que dans tous les Shin Megami Tensei

 

31 ans après la troisième guerre mondiale. A.D. 2019 Neo Tokyo.

Bien que l'histoire se déroule dans une époque contemporaine dans un Tokyo qui ne fut jamais dévasté par une troisième guerre mondiale, ou tout autre phénomène non expliqué d'ailleurs, un certains parfum de déjà vu embaume le jeu. Je suis peut-être le seul à y voir une relation, mais je trouve qu'il y a du Akira là-dedans. Le thème d'un Tokyo dévasté par un apocalypse est récurent dans la série Shin Megami Tensei, mais cet épisode particulièrement porte des bribes d'éléments que l'on retrouve dans le chef d'oeuvre de Katsuhiro Otomo.

Il est très difficile de parler du scénario de DSO sans spoiler quoi que ce soit. Aussi, pour éviter de me faire taper sur les doigts encore une fois par un fan irascible je ferai au plus court. Un trio d'ados, ainsi que quelques millions d'autres personnes, se trouvent confinés dans le coeur de Tokyo par un gouvernement affolé par l'apparition de démons. Ce cordon sanitaire, mis en place part les forces japonaises d'auto-défense, empêche tout allées et venues entre la zone franche et le coeur de Tokyo placé sous loi martiale. Les protagonistes ce mettent en quêtes d'une sortie vers le monde libre. A mesure que les jours passent la population séquestré dans Tokyo "intra-muros" pète les plombs pendant que d'étranges évènements viennent secouer les convictions du joueur.

C'est d'ailleurs la force de DSO qui, comme tous les autres SMT auxquels j'ai pu jouer, confronte le joueur à des questions existentielles auxquelles il n'est pas toujours facile de faire face. Vous pensiez être altruiste, paladin au grand coeur tendance bisounours ? On en reparlera une fois le jeu terminé...

La phase de déplacement qui précède le combat

 

On disait qu'à partir de maintenant, c'est çui qui perdait qui gagnait en fait. On disait. Hein ?!

Si le gameplay façon Tactical -RPG fonctionne à merveille sur DSO, je dois avouer que le déroulement des missions peut être irritant. En effet, à plusieurs reprises l'objectif de mission est changé en cours de route, comme ça, sans prévenir. Je suis sûr qu'étant enfant vous avez déjà eu à faire à ce genre de mauvais joueurs qui changeaient les règles du Monopoly à la moitié du jeu pour tenter de retourner la situation à leur avantage. "à partir de maintenant, c'est rue de Belleville  la plus chère sur le plateau !"

Concrètement, en jeu, voilà ce que ça donne : le combat débute, votre objectif de victoire est de tuer tous les démons ennemis. La condition de défaite est de perdre tous les personnages de votre équipe. Gardant cela en tête vous déplacez vos héros sur "l'échiquier" de l'aire de jeu. Vous êtes à deux tours de remporter la victoire, quand le jeu décide de vous donner un nouvel ordre de mission. Dorénavant il ne faut plus tuer tous les démons, mais empêcher celui qui se trouve tout seul, perdu, en haut de l'échiquier de s'enfuir. Bien sur vous ne vous y attendiez pas, vos persos sont mal placés il est maintenant impossible de remporter cette mission. J'ai du mal à comprendre l'objectif d'un tel game design si ce n'est de vous faire chier. Alors si vous pensiez acheter ce jeu, au moment de passer à la caisse souvenez-vous simplement que le game designer, Shinjiro Takada, vous déteste. Il ne vous a jamais rencontré, et pourtant, il voue une profonde haine à votre égard. Et le fait que vous lui ayez lâché 40 balles ne changera rien. Il va vous faire souffrir.

La carte du jeu sur laquelle sont affichés les évènements en cours. A vous de choisir celui auquel vous voulez assister.

 

Ô oui fait moi mal

Et c'est là que se trouve tout le paradoxe de DSO. Tour à tour vous allez, maudire, détester et puis adorer ce titre. Malgré ces quelques missions qui m'ont fait prendre des tours, j'ai apprécié traverser l'aventure que propose ce Shin Megami Tensei de bout en bout. Bien sûr le jeu n'est pas exempt de défauts, à commencer par un chara-design plutôt discutable. Certains PNJ se payent la tête de votre héros tellement il à l'air finaud.

Du coté des manqués n'oublions pas la musique - insupportable. Il y a deux pistes qui tournent en boucle (j'exagère, quoique...), une pour les combats, l'autres pour le mode "exploration" et aucune ne parvient à sauver l'autre. Une des nouveautés de ce Overclocked est le doublage de l'intégralité des dialogues (en anglais) malheureusement il y a de grandes chances qui vous coupiez le son après 5 minutes de jeu tellement l'OST est imbuvable.

Le combat à proprement parler, basé sur le système classique de résistance et faiblesse aux éléments.

 

Pour conclure Malgré ces quelques défauts, Devil Survivor Overclocked est un excellent jeu qui mérite aisément de figurer dans la ludothèque de tout amateur de RPG/J-RPG/T-RPG. Oui, certaines phases sont un peu difficiles, mais en insistant en peu ça fini toujours par passer et si vraiment vous vous sentez bloqué il est toujours possible de passer quelques niveaux supplémentaires pour amenuiser le challenge. Comme à son habitude Atlus nous offre un RPG avec un contenu "mature" qui vous fera explorer certains coins sombres de votre personnalité qu'il est parfois difficile de visiter. 

En regardant le trailer je me dis que couper le son et ne pas entendre le doublage n'était finalement pas une grosse perte. Ah, et merci Gamespot pour les screenshots.