Contrôle technique

Quatrième épisode de la série Bit Trip initiée avec Beat sur WiiWare par Gaijin GamesRunner se place comme un plateformer 2D mélangé, comme les autres épisodes, à un rythme game. Dénomination tellement vague que je suis obligé de préciser.
En tenant la wiimote à l'horizontale, on dirige notre héros, Commander Video, dans des courses d'obstacles à scrolling horizontale. Notre personnage court tout seul tandis que vous devez lui faire éviter un des quatre type de danger à l'aide des boutons de la Wiimote, sous peine de recommencer le niveau du début. A chaque danger son action. Commander Video est donc capable de sauter, donner un coup de pied, faire une glissade, et sortir un bouclier. Ces mouvements s'apprennent progressivement, à mesure que les obstacles s'invitent sur votre chemin. La prise en main est donc extrêmement simple et précise, tout répond au doigt et à l'oeil.
Dans les niveaux sont disséminés des lingots d'or, qu'il faudra ramasser, ainsi que des croix. Le nombre de lingots varie selon les niveaux tandis que les croix sont à chaque fois au nombre de quatre. Il faudra les ramasser (passer dessus), pour augmenter votre score. Tous les ramassés vous offrira le perfect, et vous ouvrira les portes d'un niveau bonus rempli d'une centaine de lingots, servant à augmenter votre score. Ces niveaux bonus prennent donc énormément d'importance dans le scoring, essence du jeu.
Le jeu est composé de trois mondes comportant chacun onze niveaux, dont la difficulté est croissante, et d'un boss final. Cela peut paraître peu, mais étant donné la grande difficulté de ce Bit Trip, vous en aurez pour un moment avant de le finir, encore plus si vous vous attachez à faire du scoring.
La réalisation quand à elle est en 3D pour les décors, mais en 2D pour Commander Video et les stages bonus. Le design est dans un pur style pixel avec des couleurs chamarrées, des effets gros pixel et des explosions de couleurs. Les animations sont fluides et détaillées, et certains niveaux regorgent de détails.
On finit par la partie sonore qui, comme le laisse supposer le genre du jeu, prend une place importante. En effet, la bande son est comme la réalisation, régressive, puisque c'est du chiptune. Au début de chaque niveau, la musique propre a un monde, est minimaliste, avec juste un beat. A chaque croix récoltée, un élément s'ajoute à la boucle sonore augmentant ainsi l'intensité de celle-ci, et donc la pression sur vos épaules. Autre élément qui a son importance, à chaque obstacle passé, un son est émis. Celui-ci diffère selon l'obstacle. Ça peut paraître banal, mais en fait c'est essentiel puisque les différents dangers sont placés parfaitement dans le rythme de la bande sonore, il est donc fortement recommandé de jouer l'oreille grande ouverte. 

Ressenti

De l'arcade à l'état pur. C'est ce que j'ai ressenti en jouant à Bit Trip Runner. La prise en main est immédiate et le titre est totalement addictif. 
Ce qui ressort le plus de ce jeu est en fait le sentiment que tout est parfaitement maitrisé. La direction artistique est cohérente, que ça soit dans le design ou dans la bande-son, l'ensemble est parfaitement accordé. Il en est de même pour la musique par rapport au gameplay. Le fait que les sons émis par les obstacles s'insèrent juste comme il faut dans la partition.
Le level design est époustouflant et varié. Il n'y a rien de particulièrement original dans les niveaux, mais chacun est agencé de la bonne manière. Chaque niveau est potentiellement très court. Potentiellement, parce qu'on avance par l'échec, mais sans que ça soit rebutant, car tout se fait avec fluidité, le retour en arrière étant quasi immédiat. On finit donc par apprendre les niveaux par coeur, jusqu'à les faire parfaitement, ce qui en fait un jeu très chronophage.
La difficulté n'est pas rebutante, aussi parce que la jouabilité est d'une précision extrême et qu'en cas d'échec, le joueur ne peut s'en prendre qu'à lui même. Jamais on ne peut accuser le jeu d'un ralentissement  ou d'un élément mal placé. Dans tout les cas, c'est le joueur qui est fautif.

Ce que disent les sens

La vue : flashy et gros pixelisé, ça flatte la rétine en restant simple.

L'ouïe : tut tut tin toin tut tut. S'accorde avec le toucher, un mélange des sens magistrale.

Le toucher : Lisse et sans impureté, c'est tellement agréable sous le pouce.

L'odorat : L'odeur d'une vielle borne d'arcade restaurée avec un bois neuf.

Le goût : Une sorte de Werher's Original. Le goût de l'ancien, de la nostalgie.

Le mot de la fin

Un trip régressif, qui mélange habilement les codes d'hier avec ceux d'aujourd'hui.