Deathspank, la fessée de la mort (ou fessée mortelle, ou peu importe) est un hack'n'slash en vue isométrique qui puise son humour de l'imagination du grand Ron Gilbert dont la réputation n'est plus à faire. L'univers totalement disjoncté et aussi drôle que malsain voit un antihéros, habilement nommé Deathspank, fouler ses sentiers truffés d'orcs et d'orphelins. Deathspank est-il un vrai bon jeu doté de mécanismes solides ou n'est-il qu'une grosse tranche de rires ?

 DeathSpank est un pourfendeur du mal, un chevalier aussi ridicule que Gérard Lanvin qui se voit confier une tâche par une vieille sorcière : retrouver l'Artefact. Qu'est-ce c'est et à quoi ça sert ? Bah...A sauver le monde, sûrement. On n'en sait rien. Ce qui est sûr, c'est que si l'on confie la mission à Deathspank, alors il se doit de l'accomplir !

On ne va pas s'attarder plus sur l'histoire du jeu qui n'est qu'un prétexte à amener le personnage dans diverses situations plus loufoques les unes que les autres et ces moments d'humour barrés qui font la richesse du titre.

Si l'histoire est débile elle est mise en avant par des dialogues croustillants qui figurent parmi les plus  les plus drôles de ces dernières années. Puisqu'ils sont doublés il sera dommage de ne pas profiter du jeu avec son excellente bande sonore.

Deathspank doit secourir des orphelins, le maire qui lui confie la quête donne au héros un sac de toile pour les transporter et lui précise d'y faire de petits trous pour qu'ils respirent, ce à quoi Deathspank répond : « Des trous dans le sac ou les enfants ? » « A toi de voir. »

 

 

 

Cet humour gras qui est un mélange de cynisme sur les jeux de rôle (et jeux vidéo) et d'humour noir est si bon que je n'y jouais que pour les textes. Nous ne sommes pas ici pour suivre une histoire bien ficelée mais pour bondir de blague en blague et heureusement de ce coté là, le jeu rempli bien son office.

 

Ha ha ha.

 

Deathspank est un hack'n'slash en vue isométrique, son univers est coloré et mélange 3D (agréable) et 2D pour les éléments en exposition. C'est réussit et ça rend le tout très attirant tout en restant assez dégueulasse, c'est pas enchanteur et on sent bien que ça pu. Chaque arme et armure dispose de son skin et apparaît sur le personnage, du point de vue visuel il n'y pas à y reprocher quoi que ce soit. Si l'interface est quelque peu grossière elle est plutôt efficace malgré un journal de quête un brin confus et un inventaire par case (et ça mine de rien c'est bien !).

 

Les inventaires par cases c'est cool !

 

Du coté du gameplay et de sa consistance en temps que hack'n'slash c'est malheureusement bien plus faiblard. Pour commencer, il n'y à pas de point de stats à distribuer en montant de niveau. A chaque prise de niveau DeathSpank gagne en puissance automatiquement et on doit choisir une carte de héros le gratifiant d'un bonus spécifique mais peu attrayant. Au bout d'un moment (je dirais lvl 10) j'ai arrêté d'avoir de nouvelles cartes et j'ai du prendre des bonus qui ne m’intéressaient pas : plus de dégâts à distance, requis pour objet -1) puisque ces cartes restaient les deux seules lors de la sélection. Il n'y à donc que peu de personnalisation, et au niveau des compétences ça donne quoi ?

 

Yeah ! J'suis trop cotent d'avoir à choisir !

 

Et bien on s'aperçoit très vite qu'il n'y à pas de compétences. La seule chose ressemblant de loin à une compétence est la jauge de Justice qui se remplit lorsque l'on frappe des ennemis ou que l'on subit des dégâts. Si cette attaque s'avère fort utile son déclenchement repose sur le mode de l'arnaque. En effet, pour remplir efficacement la jauge il faut alterner entre ses armes de corps à corps (main droite via clique droit puis main gauche via clique gauche jusqu'à faire des combo) et une fois la jauge pleine, si DeathSpank est équipé d'une arme au nom violet alors il lance sa furie Justice. Pour être plus clair : Une fois la jauge remplie la moindre attaque avec une arme violette se changera en attaque épuisant l'intégralité de la jauge. Il faut savoir quand l'utiliser et quand la garder. Sachant que la plupart des armes violettes sont plus puissantes que leurs cousines communes c'est d'autant plus dommage lorsque, comme moi, on n'arrive pas à enchaîner les combos soit parce que les ennemis meurent trop vite soit parce que je frappe avec une arme violette et gaspille ma jauge. (Jouer au pad aide grandement, voir plus loin)

Reste qu'en accomplissant les quêtes de scénario on débloque des cailloux permettant de grosse attaques...Mais encore une fois il faudra au préalable remplir la jauge de Justice et donc de sacrifier l'attaque spéciale d'une arme violette (puisqu'il n'y à que ces armes là qui disposent de compétences spéciales.) et ces médaillons nécessitent une combinaison d'armes élémentaires.

 

 

 

Deathspank, parmi ses qualités possède un sacré paquet de défauts plus ou moins importants.

 

Prenons par exemple le gameplay, s'il est bon et reste un hack'n'slash (ah ça charcute, pas de doute), on ramasse des objets qui s'empilent dans un inventaire par case assez grand. Que faire une fois l'inventaire plein ? Va-t-on revendre les gains dûment gagné à la force du poignet ? Non, ici, une nouveauté sympathique qui évite bien des aller retour : un moulinet permet de broyer les objets en trop et d'en récolter de l'argent immédiatement. Pouf, pas de déplacement à faire, l'argent tombe directement dans les poches. Un peu comme dans Too Human en somme. Sympathique.

 

 

 Seulement voilà, y à pas de raccourcis dans l'inventaire pour sélectionner rapidement un objet, il faut le tirer en maintenant le clique de la souris jusqu'à le ramener sur le moulinet et valider ensuite (et le curseur est là par contre directement placé sur « Confirm »). Si vous ne comprenez pas que cela est pénible, jouez y un moment avec un inventaire rempli et vous verrez que de déplacer inutilement la souris avec une lourdeur de déplacement est vraiment chiant. Pareil pour le storage, pas de raccourcis ni d'achat en gros dans les magasins, il faut tout acheter à l'unité, pénible quand on veut se faire un stock de nourriture, j'en ai fait pleurer ma souris.

 

De même, les ennemis sont parfois très petits et difficilement séléctionnable alors on maintient shift et Deathspank reste alors sur place et frappe devant soit; c'est très pénible quand les ennemis se tiennent juste à la limite de la range de notre arme, d'autant que pour une raison que j'ignore, malgré les armures du bon niveau équipée, je me prend toujours d'importants dégâts provenant même d'ennemis plus faibles que moi. La faible résistance de Deathspank aux dégâts engendre des morts à la chaîne qui peuvent s avérer extrêmement frustrantes notamment lorsque l'on se confronte à des ennemis explosifs qui nous foncent dessus et nous tuent en quelques secondes. Alors lorsque l'on revient à la charge après avoir parcourut le chemin et que l'on meurt à cause d'une nouvelle explosion, on en à vite assez de se taper l'écran noir, l'animation de DeathSpank qui se touche les noix car il est bad ass et de se retaper le chemin. Donc dès qu'il y à plusieurs « gros » ennemis comme les orques, le jeu devient difficile car la vie descend trop vite même en parant et qu'on à pas le temps de frapper suffisamment pour tuer les groupes, ça m'a vite fait chier de crever constamment pour rien du tout.

 

 

Puisqu'il il n'y à pas de compétences (les quatre raccourcis sont pour des objets régénérant) on sent très rapidement un manque d'attaque de groupe, de balayage éliminant plusieurs ennemis à la fois.

 

Certaines armes le font, d'autres non. Et certainement pas les armes à distances (trop rares) qui sont mono-cible et avec une allonge trop réduite. Heureusement que Deathspank frappe fort (j'entends par là les compétences des armes violettes) et souvent en large groupe, sinon j'vous raconte pas comme ce serait galère. Pendant qu'on en est à parler d'équipements. Ils ne font pas de boost de statistiques puisqu'il n'y en à pas, les armes augmentent un les dégâts et les armures donnent des résistances, c'est tout. Un peu simpliste.

 

Le jeu est malheureusement plombé par des défauts qui nuisent complètement au fun qu'il pouvait procurer. J'ai déjà parlé de ces morts à la chaînes et de ces incessants voyage suicide où l'on se met à élaborer toute sorte de tactiques pour défier la faucheuse (comme tenter de kite les monstres ou de les tuer à distance) en échouant lamentablement.

Il y à également de graves problèmes de pathfinding, souvent le personnages reste bloqué dans le décors alors qu'il est sur la ligne du chemin. En gros il est un pixel trop près du mur et c'est comme s'il avançait face à un mur invisible.

 

 

 Un autre énorme défaut est les combats de boss. Si je prend par exemple le Srgt Orque, pourquoi ai-je décidé de ne plus continuer à jouer à ce moment là ? Pour commencer, bien qu'au lvl 15(à noter que le niveau max est à 20), Deathspank est toujours aussi fragile et ce malgré un équipement toujours plus puissant. En suite, il est lent et récupérer de la vie en plein combat est très difficile tant les boss ont la fâcheuse tendance à invoquer trop d'attaques et d'ennemis à la fois.

Courir est une alternative efficace pour ne pas se faire toucher puisque les coups des boss sont si fort que l'on à plus l'impression de diriger un second Bono, seulement...s'éloigner du boss c'est s'exposer à un reset. Et ouais, ces boss à la con reset lorsque l'on s'éloigne trop de leur zone de patrouille.

En gros, il faut rester au corps à corps et encaisser en serrant les dents jusqu'à ce que le boss meurt. Ni les parades ni les cinq potions maximum pouvant être porté ne suffiront pour terrasser un boss sans user de la fuite pour regagner des HP après quelques secondes.

L'humour et l'ambiance particulière ne me permettront pas de passer outre les lacunes et les lourdeur du jeu. Je ne nie pas qu'il est possible d'y prendre du plaisir, j'y ai moi même joué une dizaine d'heures avant d'arrêter définitivement le calvaire. Ce n'est pas un mauvais jeu, au contraire, c'est un jeu correct plombé par des erreurs. Il donne plus l'impression d'être un jeu qui à manqué de moyens de développement. J'ose espérer que sa suite soit améliorée.

 

Les licornes c'est dangereux.

 

J'ai eu une sensation désagréable à jouer au clavier souris, comme si le que le jeu n'était pas fait pour être joué au clavier souris mais à la manette, ce qui est confirmé par sa sortie sur console en premier lieu. Maintenir le clic gauche pour se déplacer engendre des soucis de pathfinding. Tout est meilleur au pad : RB ouvre l'inventaire, RT parade, LB la carte, LT ciblage et j'ai même l'impression que Deathspank se déplace plus rapidement et ce parcequ'il ne dépend plus d'un pathfinding automatique. Je croyais qu'un hack'n'slash se devait d'être joué au clavier...hein les pro pc ? DeathSpank au pad devient plus jouable et étrangement, j'ai plus envie de m'y aventurer le pad en main.

 

Terminer toutes les quêtes prendra du temps !

 

D'autant qu'il y à de quoi faire dans ce jeu. Entre la quête principale qui est d'une durée respectable et donnera lieu aux situations les plus drôles depuis Monkey Island et les quêtes annexes (au pitch bien marrant) à la contenance ultra rébarbative nous serons envoyé aux quatre coins d'un monde plus vaste que l'on pourrait croire. Il y à de quoi être agréablement surpris par la variété des décors ainsi que son bestiaire (j'aime bien les licornes tueuse ou le slimes explosifs). L'humour ne quittera jamais l'écriture et chaque ligne est un régal de références et d'absurdités en tout genre. L'équipement n'est pas en reste et si je ne le trouve que peu utile il est toutefois modélisé selon une thématique ouvrant donc la possibilité de s'équiper de set complet et d'avoir un look bien pourrave.

 

Le monde est incroyablement vaste pour un "petit jeu".

 

DeathSpank n'est pas un mauvais jeu mais je ne pourrais plus y jouer au clavier tant le maniement à la manette change du tout au tout. Si vous n'avez rien contre l'humour gras et la langue de Tolkien vous pouvez vous y essayer mais n’espérez pas y trouver un jeu profond, son gameplay ultra limité ne le classe même pas parmi les RPGs moyens, seul l'humour et l'atmosphère le sauve de l'oubli mais après tout, ce n'est pas pour rien que Ron Gilbert est derrière l’½uvre. C'est triste de voir qu'un jeu qui se veut aussi humoristique ne propose pas plus d'humour dans son gameplay (ne serait-ce que par des compétences loufoques.) et n'est au final qu'une jolie coquille.

 

 

Je rajouterais qu'il est possible de jouer en coopération et que le deuxième joueur contrôlera Sparkles, un mage dont je n'ai pas la foutre moindre idée de ce qu'il fout là, avec un gameplay aux antipodes de Deathspank puisqu'il se base sur la magie et les attaques à distances.

 

Si vous êtes en manque de HnS il peut vous plaire, si vous cherchez un jeu au gameplay solide et accrocheur, passez votre chemin. Ici ne gisent que string vibrant aux claques de fessées mortelles.