Nouvel opus dévastateur d'une des meilleurs franchises de jeux vidéos, Bioshock Infinite s'impose comme un chef d'oeuvre cataclysmique qui ferait presque oublier les deux précédents grâce aux multiples facettes du nouveau jeu de Ken Levine.
En rafraichissant sa saga au 3ème opus, le créateur évite de se répéter et d'offrir toujours et encore la même chose, défaut omniprésent dans l'univers vidéoludique. Pourtant, il a réussit à préserver l'univers de Bioshock intact, un gameplay qui innove sans pour autant larguer les fanatiques mêmes du diptyque sous-marin. Les pouvoirs, les armes (un peu moins inventives et originales dans Infinite), la femme à protéger, le Song Bird qui rappelle Big daddy, la cité utopique qui sombre dans le désastre le plus total suite à de grands hommes qui ont perdu la raison, le côté steampunk très inspiré des ½uvres de Jules Verne, le coté déjanté, les appareils enregistreurs qui permettent d'en apprendre plus au fur et à mesure du jeu etc....tout est là, sous une forme et des noms différents mais le joueur s'y retrouve très vite. On reconnait bien là Bioshock.

Les nouveautés sont très importantes et surtout très réussies, très immersives : la voix du héros qui rend le jeu forcément beaucoup plus vivant, le duo avec Elisabeth est juste sensationnel à tous les niveaux (un des meilleurs duos de jeu vidéo), l'univers très coloré, limite cartoonesque ainsi que la grandeur que dis-je l'ampleur magistrale de Columbia , les graphismes d'une rare beauté éclatante, effets de lumières, animations (se référer au 2 premières heures du jeu car c'est sidérant) , les gens dans la rue, la fête foraine, les confettis, les dirigeables, les statues au loin, les bâtiments qui flottent). Tout Tout donne l'impression de déclarer au joueur " Vous êtes dans le jeu ultime"  . Car Bioshock Infinite est un pur jeu vidéo puisque on y joue comme un sacré putain de FPS bourrin comme on peut y jouer à plusieurs moments à la cool, limite exploration afin de retrouver les objets importants comme autant d'outils de narration originaux et qui prouvent qu'un jeu peut se raconter aussi par le biais de l'image et de la pur quête (trouver des objets que l'on doit écouter pour en apprendre/comprendre plus). A côte dé ça, quasiment pas de QTE car les dialogues s'intègrent dans le jeu directementest là. Subversion y compris.

On peut donc "avancer" comme on le désire tous ardemment dans un jeu. Les phases de gunfights sont démentes : il y a plusieurs possibilités de combattre en plus des pouvoirs et des armes à feux puisque l'on peut utiliser l'Aérotram (gros point fort du jeu car jouissif) pour surprendre des adversaires, les prendre à revers et se déplacer plus vite d'un point à un autre ET l'on peut ouvrir des failles pour se trouver un abri, des armes, des soins, activer des tourelles défensives etc.... Autant dire que les combats du jeu sont certes parfois un peu fouillis mais ô combien riche en perceptive stratégique. Le final apocalyptique en surprendra plus d'un mais c'est une des forces majeures du jeu (et quel visuel !). L'attaque des zepplins, Song Bird en action, un déferlement d'ennemis...J

Ok, les puristes crieront aux scandales : exit la noirceur visuelle et le côté glauque/malsain des premiers Bioshock (finit les Chrosomes, dans [i]Infinite la ville part en couilles à cause de la nature de l'Homme ,de tout ce qu'il invente et peut vite dériver. Ce n'est donc plus à cause d'une simple drogue)[/i] et bienvenue..dans Infinite, bien plus subtil et politique que ses prédécesseurs. Ce nouveau volet explore comme rarement des thématiques très diverses pour les critiquer une par une en les pointant vulgairement du doigt tout en gardant une distance burlesque : le capitalisme, les USA, la religion, le racisme, la science, les mensonges historiques, le prolétariat, la révolution et les dissidents qui la mène...tout le monde a droit à une énorme caricature "fondée" qui pourrait stipuler que grosso merdo tout le monde agit pour son compte, ses intérêts et que la mégalomanie, l’ambition etc...peuvent renverser un homme, le pervertir, le rendre vaniteux, orgueilleux et complètement mégalo (voir les statues en or etc..des grands hommes de la cité, les "puissants" toujours cachés, toujours mystérieux, ce sont eux qui tiennent les ficelles mais sont insaisissables...ou presque).

Le jeu pourra déplaire à certains car quand on commence à croire que les gentils du jeu seront les "pauvres" des bas-fonds , les Noirs stigmatisés etc..le jeu renverse la chandelle avec une histoire de failles temporelles et voici que les camps s'inversent presque ! (les rebelles deviennent aussi violent, aussi extrêmes que les dirigeants et leurs sbires) quand ce n'est pas notre "héros" qui nous révèle au fur et à mesure être un véritable mercenaire ayant son propre passé mystérieux et douteux (les massacres historiques auxquels il participa comme Wounded Knee et la Révolte des Boxers) En étant plus réaliste que les deux premiers, cette 3ème aventure n'en est pas moins plus mature , plus politique donc, , plus "sérieuse" , plus aérienne, plus aérée, plus vivante, plus folle, plus WTF tellement c'est beau, complet, long et profond. Que dire de cette fin ? Du retour à Rapture ? De la révélation sur les portes temporelles ? Du lien qui lie les destins, les mondes et les personnages ? Bioshock infinite est une des meilleures oeuvres de SF tout art confondu point à la ligne.

C'est de l'uchronie, de la dystopie, du Jules Verne revisité à la sauce Inception sous influence psychédélique totalement fun et pourtant psychologique à en avoir le cerveau en ébullition (rédemption, culpabilité etc...forcément avec du bon cliff) . Prix du meilleur scénar, prix du meilleur jeu, prix de la meilleure ambiance, prix du meilleur gameplay ! J'ai bien du joué une vingtaine d'heure pour 44% des trophées.

 

Bioshock Infinite est une attraction de fête foraine dont on ressort vanné. Une œuvre qui donne le vertige, qui fait réfléchir, qui possède un scénario bien construit et riche, des dialogues et un doublage VF fantastiques, des personnages intéressants et attachants. Que demander de plus ? Un univers encore plus grand, plus libre où le joueur pourrait se balader absolument partout dans une cité ? Un 4ème jeu sur la Lune ou dans une cité spatiale/futuriste avec possibilité de dialoguer avec quelques habitants pour débloquer des quêtes annexes ? Bioshock est un des rares qui n'a pas besoin de quêtes annexes. En conclusion on peut dire que ce dernier chapitre renferme à lui seul tout Bioshock et bien plus encore.

Ce jeu est une folie.