À travers le monde entier, les joueurs ont conspué ce jeu très injustement en se basant seulement sur la démo, se pensant légitimes en s'octroyant le droit d'assassiner le titre au complet. Soyons honnête, s'ils y avaient joué avec le patch correctif pour la caméra, probablement Resident Evil 6 aurait-il été à leurs yeux l'ultime best game ever.

La campagne de Leon

La campagne de Leon est celle qui s'approche le plus du survival-horror. Toutes les craintes qu'on peut avoir avant d'aborder un jeu sont ici réalisées ; maniabilité foireuse, poche magique pour ranger ses 6 armes à feu (dans le 5 elle étaient visibles), murs invisibles partout, décors artificiellement cloisonés par des obstacles qui nous arrivent à la cheville, des QTE qui n'ont aucun rapport avec ce qui se passe à l'écran, des scripts, des scripts, et des fois aussi des scripts.

S'inspirant d'Uncharted 2 pour les scripts inutiles et spectaculaires seulement sur l'écran, les boss de God of War pour n'en conserver que les QTE, mais aussi d'expérience émotive profonde comme le gameplay d'Heavy Rain, Resident Evil 6 va également très loin quand il s'agit d'effrayer le joueur ; par exemple, au lieu des marches forcées où on garde le stick penché en avant en tombant de sommeil, lui décide à la place de nous faire alterner L1 et R1 pendant 5 minutes pour ramper à terre ou monter à une corde.

Ceux qui disent que The Walking Dead n'est pas un jeu vidéo n'ont pas fait la campagne de Leon (les chanceux !). Embarqué dans une cinématique géante, les rares fois où on joue de manière traditionnelle (donc quand on joue, quoi) sont à la fois courtes et mal branlées.

On frappe à côté une fois sur deux. Un zombie au sol, tu veux lui écraser la tête, mais en fait non s'il n'est pas dans la position exacte pour ça, donc tu spammes R1 mais il t'attrape la jambe quand même.  Un zombie saute vers toi, peu importe que tu lui tires dessus la séquence est lancée donc il t'attrape et c'est QTE. Youhou !

En gros, quand un zombie saute ; pas le choix, faut esquiver. Le jeu ne prend pas en compte les tirs. On est donc dans un mélange de jeu mécanique et de jeu intuitif, mais comme les deux sont ratés, ben ce n'est pas intuitif, et ce n'est pas mécanique non plus. C'est approximatif. En somme le jeu n'a pas de logique, dans tel cas de figure tu dois faire ça, pas autre chose sinon ça ne marche pas.

Les demis tours du personnage sont foireux. La façon de se déplacer rapidement est comme saccadée à cause d'une animation PS2, et quand tu cours le gars peut courir au ralenti... T'as commencé à courir un peu de biais et là il court "contre" la rampe d'escalier donc il court au ralenti...

Il y a un moment aussi où il faut courir et glisser pour passer sous une lame rotative. Je crève deux fois de suite car je n'arrive pas à évaluer la distance nécessaire parce que ce n'est pas clair. Donc pour passer ça, j'ai sauté sur le dos vers l'arrière, et ensuite j'ai rampé pendant deux minutes... I'm cry...

C'est un mélange immonde entre les défauts occidentaux et les vices japonais. XP pour acheter des compétences, scoring con-con à la fin du chapitre, énigmes bidons et pas crédibles à base de faire les quatre coins d'un décor pour retrouver des clés disséminées n'importe comment,  situations variées mais jamais intéressantes car scriptées jusqu'à l'os, aucune sensation d'être dans le jeu mais toujours spectateur d'une cinématique géante d'Uncharted avec plein de séquences uniques et pourraves (comme quand un pont s'écroule et tu as dix secondes pour tirer sur un ennemi, et si tu rates ça recommence).

On sait pas trop comment y jouer vu que le c-à-c ne fonctionne pas très bien, que le côté TPS n'est pas génial non plus avec une visée trop lente même poussée à fond. La caméra fait n'importe quoi à chaque QTE, on ne sait jamais où elle va se retrouver. Pareil quand on saute, au lieu de rester dans le dos la caméra fait de la mise en scène, et généralement elle se retrouve face au héros à l'atterrissage, donc on est toujours mélangé et on ne comprend rien.

En résumé ; le patch caméra n'a pas amélioré le jeu, il l'a rendu légèrement moins pire.

La campagne de Chris

La campagne de Chris commence dans un bar. Chris se bourre la gueule et emmerde la barmaid histoire de se donner du courage pour affronter ce qui l'attend ; un Gears of War du pauvre.

Avec cet espèce d'humour des alcoolos qui n'est qu'un voile du pudeur sur la douleur et le désespoir, il raconte à la barmaid :"Pis tu zais pas ce qu'ils z'ont fait pour le zystème de... burp... le... le zystème de couverture ? S'trop tordant MDR ! C'est avec la touche viser. Zi ze vise ze peux pas passer un cadre de porte zinon je me mets en couverture. Qu'est-ce qu'ils sont cons LOL ! Pis dans les couloirs étriqués, j'te raconte pas la rigolade !".

Alors au début la campagne de Chris paraît vachement bien si on a assisté à la campagne cinématique de Leon, mais l'illusion ne dure pas et on se rend compte que ce n'est pas mieux, c'est juste un peu moins nul. Là ok, on joue pour vrai, mais c'est tout pourri.

La campagne d'Ada et de Jake

J'ai assez souffert comme ça !

Le scénario

Les bonhommes sont bien faits et c'est bien doublé. Voilà. En gros par exemple t'as Leon qui se crashe en avion (avec des QTE), et justement là où il se crashe il croise Ada. Genre elle n'est pas dans le quartier d'à côté, ou la ville voire la région d'à côté. Non non, elle passait justement par là à ce moment là. Et c'est toujours comme ça, tissé par des coîncidences tellement hénaurmes qu'on s'en fiche royalement. C'est encore plus transparent que l'histoire d'Uncharted, mais sans l'humour pour lui donner un semblant de personnalité.

Donc ça se résume à des explosions, les bonhommes sont bien faits et c'est bien doublé. Voilà.

Resident Evil 4 a bouleversé la formule, et malgré ses innombrables défauts il avait un level-design du tonnerre et un gameplay millimétré. Capcom lui a injecté le virus MD (mégadaube), et le jeu a muté en Resuncharted of War Yakaboom!!! Les joueurs du monde entier se sont ligués pour éliminer la menace. Mais comme dans le jeu où un boss chien revient 72 fois sous forme de T-Rex ou de mouche de trois kilomètres de haut, il se pourrait que le dauboterrorisme (un groupuscule spécialisé dans la réalisation des jeux pourris) soit encore d'actualité. L'annonce de Resident Evil 7 confirmerait que l'ennemi compte revenir bientôt, et probablement sous une forme encore plus monstrueuse. Tremblez !