MGS V The Phantom Pain La soirée de lancement de Konami : connivences, petits fours et sponsoring ; une table de Doritos pour la presse JV et les vidéocasteurs conviés.
Si Konami n’a pas eu besoin de mettre des NDA (Non-disclosure agreement ou Accord de non-divulgation) pour la publication des tests de Metal Gear Solid V The Phantom Pain, c’est que celui-ci a jugé bon de la qualité de l’ultime épisode de la série d’Hideo Kojima. Pour autant cela n’a pas empêché à l’éditeur Japonais d’amadouer la presse spécialisée et les vidéastes amateurs conviés à la soirée de lancement de MGS V The Phantom Pain diffusée en direct à la fois sur le compte Twitch de Konami France, sur OGamingTV et à la fois sur Gaming Live (jeuxvideo.com). Le fait même que la soirée étant bien signalée comme du contenu sponsorisé sur jeuxvideo.com n’est en fait pas un problème de transparence quand bien même que les convives de la soirée se vantent de leur présence plus que troublante en matière d’indépendance sur les réseaux sociaux.
Cette simple réaction suffit à résumer la situation :
Indépendance 5/5 !
Dans le lot des invités présents à cette soirée de MGS V The Phantom Pain, on y trouve plusieurs acteurs du milieu de la presse JV dont : Julien Chièze : co-fondateur et rédacteur en chef de Gameblog ainsi qu’animateur sur la radio de service public Mouv’, sa compagne étant rédactrice et animatrice sur Gameblog, Gaming Live et pour Coca-Cola Zero Gaming Zone, ainsi qu’ambassadrice pour les lunettes Gunnar : Carole Quintaine. Egalement présent : l’ex-présentateur de Télévisator 2, ex-journaliste JV pour des magazines spécialisés comme Player One et actuellement chroniqueur pour l’émission automobile Turbo sur M6 : Cyril Drevet. Citons également le vidéaste et ami proche de Julien Chièze, de Carole Quintaine et de Cyril Drevet : Wahwah, animateur de l’émission Retro Game Test sur la chaîne Backintoys TV sur YouTube et sur Dailymotion ainsi que d’une autre chaîne aujourd’hui en sommeil, avec Carole Quintaine.
Bon OK j’aurais dû faire des captures d’écran plutôt que de citer les tweets incriminés, mais la piteuse défense de Wahwah en me bloquant ne me fait guère mal, bien au contraire.
Le cas Julien Chièze reste le plus troublant dans cette histoire en ayant fait l’objet déjà de plusieurs polémiques dans le domaine de l’indépendance journalistique : citons son passage assez pitoyable à Arrêt sur Images le 30 novembre 2012 quand ce dernier s’auto-décerne une note d’indépendance éditoriale de 5/5 alors que celui-ci assume ses « ménages » auprès des éditeurs de jeux-vidéo pour le compte de son autoentreprise sous le nom d’enseigne Spootnix ainsi que les previews des jeux organisés dans de beaux hôtels aux frais de l’éditeur sans pour autant se sentir acheté. Bien que Julien Chièze affirme que son activité rémunérée de communication auprès des éditeurs via son entreprise mono-personnelle soit selon lui arrêtée depuis 2013 et alors que cette entreprise serait toujours active, il semblerait que cela n’empêche pas notre « ménestrel » d’accepter les invitations aux soirées sponsorisées et organisées par les éditeurs sans pour autant y être forcément rémunéré après avoir essuyé plusieurs commentaires négatifs plus ou moins crédibles de la part de certains journalistes du milieu (citons la position bien que contestable du rédacteur en chef de Gamekult : Yukishiro visant Julien Chièze comme une personne « à fuir » lors des press-tours vu l’intégrité plus que critiquable de la personne) mais aussi des lecteurs les plus avisés comme moi cherchant un contenu plus approfondi en terme de fond, une certaine indépendance et une intégrité assurée. Pour autant Julien Chièze se refusait à l’époque de ne pas écrire de tests pour des jeux faisant l’objet d’un « ménage », ça ne l'a pas embarrassé d’aller à cette soirée sponsorisée pour y porter un message complaisant pendant une dizaine de minutes envers le jeu qu’il a testé la veille sur Gameblog, en lui accordant un généreux 5/5 : tel est le cas pour ce Metal Gear Solid V : The Phantom Pain ! Rien que de très banal puisque toute la presse en général trouvant ce titre comme un véritable chef d’œuvre mais qui pour autant soulève encore une fois la question sur l’indépendance et l’intégrité de Julien Chièze à l’heure actuelle alors que celui-ci « ne voit pas le problème » pourvu que le jeu soit bon et tant que le verdict ne soit pas acheté directement.
La vérité ? Être invité à donner un avis qui ne peut qu’être positif après avoir fait un test (objectif) du même jeu, pendant une dizaine de minutes sur cinq heures de live d’une soirée sponsorisée. Triste !
Cependant ce n’est pas parce qu’un jeu a reçu de bonnes notes que l’on peut se permettre d’entacher sa réputation de « journaliste » indépendant, intègre et que le mélange des genres est nocif à sa propre réputation et à celle du site sur lequel on travail. Même si Julien Chièze ne se défini pas comme étant un vrai journaliste parce qu’il ne possède pas la carte de presse, il est journaliste de fait de part de sa position de rédacteur en chef de Gameblog (organe de presse) mais aussi de part de son travail journalistique qu’il fait et comme tout bon journaliste, il doit respecter les principes d’indépendance et d’intégrité. En ne le faisant pas, il se décrédibilise devant une partie de son lectorat et de ses confrères journalistes ou pas journalistes, qui s’engagent et qui tentent de vivre décemment du contenu de fond, indépendant et de qualité qu’ils produisent. Ce que Julien Chièze affiche sur Gameblog et sur sa présence plus que contestable à cette soirée rappelle un certain Doritos Gate et c’est une insulte à une profession qui se doit à la base d’informer le public à sa juste valeur et à ne pas se contenter de divertir son audience par des soirées sponsorisées, par des tops à faible valeur ajoutée, par des gifs animés au contenu de bas niveau culturel, par des unboxings qui sentent la publicité déguisée et surtout sans intérêt ou par des news aussi inintéressantes que déconcertantes le tout noyé dans du contenu éditorial juste parce que cela coûte moins cher et que ça génère plus de clics (et donc plus de revenus) que de faire des articles et des dossiers de fond alors que l’on propose une offre Premium sur son site censé « améliorer » l’indépendance financière du site face aux annonceurs, aux bloqueurs de publicité et proposer du contenu de fond. En l’état actuel des choses sur Gameblog : c’est mal barré et cela ne va pas m’inciter à me tourner vers l’abonnement Premium, loin de là ! Même si sa position de « transparence » envers son public sur ses ménages en a fait de Julien Chièze une proie facile sur les dérives de la profession à la limite du condamnable pénalement, il faut voir que cette soirée était peut-être la soirée de trop.
Quant à Carole Quintaine, n’étant pas non plus journaliste au sens strict, cela ne l’empêche pas de publier des tests sur Gameblog tout en participant aux soirées sans trop se poser de problèmes sur son intégrité permettant de récupérer quelques goodies pour les faire gagner par la suite sur son site.
Bien qu’il ne teste aucun jeu récent pour le compte de la presse, Wahwah ne se soucis pas tant que ça de son indépendance et se permet de crier haut et fort les petits fours, ce gourmand ! Ce dernier n’a non plus pas l’air de se soucier des problèmes de connivences dans le milieu à la limite de trouver cela normal de participer à une soirée sponsorisée après avoir fait le test « objectif » d’un jeu par un « journaliste » comme Julien Chièze. Quoique Wahwah fasse à l’avenir, il faut voir quelqu’un qui se professionnalise sur le terrain par des personnes déjà influencées, en tant que communicant ou ménestrel sponsorisé : inquiétant pour ses futurs concepts potentiels et sur sa vision du journalisme vidéoludique.
Pour la campagne promotionnelle de God of War : Ascension à Paris : un tweet ou un post Facebook flatteur sur le jeu contre un sandwich grec ! Même nos journalistes s’en sont permis ! Sur la deuxième photo, on peut voir Julien Tellouck : journaliste et animateur sur la chaîne jeux-vidéo Game One et bien sûr Cyril Drevet que l’on ne présente plus !
Cyril Drevet tant apprécié par les joueurs les plus vétérans dans les années 1990 sous son pseudo « Crevette » profite de sa pré-retraite de journaliste JV en allant lui aussi aux soirées sponsorisées et en profitant des offres promotionnelles, histoire de compléter sa collection de jeux offerts gracieusement par les éditeurs : bref, une belle leçon de journalisme pour tout ceux du milieu de la presse JV !
Condoléances
Je dédie ce coup de gueule à ceux qui sont dans le même cas de connivences que Julien Chièze mais aussi à jeuxvideo.com (premier site de jeux vidéo en France, Gameblog se plaçant deuxième) qui n’a pas de scrupules pour ne pas hésiter à salir la profession de journaliste en direct sur sa propre chaine Gaming Live et à inciter la monétisation de l’intégrité des vidéocasteurs à coups de pubs et de sponsoring (coucou Wahwah) car maintenant on est plus à ça près après la colère des chroniqueurs du site, la sécurité douteuse du code source des pages du site vulnérable à des bugs XSS de débutant ainsi que la publication de contenus publi-rédactionnels et j’en passe…
Il s’agit là d’un procès d’intention qui tente de dénoncer les petits mécanismes plus ou moins subtiles qui forment un système condamnable moralement et pénalement liés à un rapport de force entre éditeurs et journalistes, faisant l’objet d’un grave problème d’indépendance et de connivences dans le domaine de la presse JV et des vidéastes amateurs conduisant à une perte de confiance d’une partie de leurs audiences les plus averties. Malheureusement trop laxiste du fait par son arrivée récente dans l’espace médiatique, la presse JV doit à présent se ressaisir et je fais appel aux lecteurs de faire le bon choix : la qualité. L’attitude de Julien Chièze est condamnable pénalement seulement s’il possède une carte de presse qui lui donne l’accréditation de journaliste au sens officiel du terme. En ne la possédant pas, ce dernier peut continuer à exercer ses pratiques douteuses ; mais cette attitude est déjà condamnable éthiquement. La solution : changer la loi ou en ne lui donnant aucun crédit dans ce qu’il fait, mais surtout dénoncer les travers du système.
Avant de me faire éventuellement bannir de Gameblog, dont la ligne éditoriale m’agace depuis un moment, pour cet article bien plus que dérangeant, je tiens à souligner que mes propos sont fondés sur des preuves irréfutables et que je ne reviendrais pas sur l’entièreté de ce qu’il a été dit. Je remercie tout ceux qui me soutienne ici comme ailleurs sur Twitter (@raymater55), sur les forums et sur tout l’ensemble des Internets ainsi que tous ceux qui s’acharnent à proposer du contenu de fond et en toute indépendance : Un Drop Dans La Mare, Mikaouel85, PsEuDoLeSs, Monsieur Plouf, Canard PC, Gamekult avec son offre Premium récemment revue et sa charte éthique claire sur son indépendance assumée et bien d’autres…
Les avis fusent sur le net criant au scandale comme au temps du Doritos Gate.
Il est maintenant temps de lire la Presse avec un grand P et de suivre les vidéastes les plus exigeants en termes de contenu bien plus intéressants que toute cette mascarade de journaleux mercantiles. Je ne regrette pas l’expérience que m’a apportée mon passage chez Gameblog, riche d’enseignements et sans fausse pudeur, je pars en toute indépendance après avoir glissé ma dernière saucisse.
Merci pour ce moment,
Raymater
Pour vous renseigner sur la question de l'indépendance journalistique, voici quelques liens :
- Wikipédia : Média vidéoludique
- Merlanfrit : La critique est indépendante... ou elle n'est pas
- Merlanfrit : Les ambianceurs
- Merlanfrit : Entretien avec Gaël Fouquet (Poischich)