affaire, j'ai du batailler pour obtenir la vérité, j'ai mis en
lumière des mensonges, j'ai déterré de lourds secrets... Aujourd'hui
je sais tout ! Je connais la vérité, il ne me reste plus qu'à
convaincre un juge chauve, barbu et un brin bedonnant que ma vérité
est bien LA vérité. Mes mains tremblent légèrement, je sue à grosses
gouttes, mes yeux sont rivés sur mon rival, celui qui va, comme moi,
tenter d'imposer sa vérité : le procureur. Mais je sais que seule
ma vérité est juste, je suis convaincu de l'innocence de mon client.
J'ai en ma possession les preuves nécessaires pour que mon client
dorme chez lui ce soir et non dans une cellule froide du centre de détention.
Le juge abat son marteau : la séance est ouverte.
Un costume d'avocat
dans sa poche
Je lève mon stylet, ferme ma DS ainsi
que mes yeux. Tous les évènements, toutes les pièces à conviction
me reviennent en mémoire. Mes yeux se rouvrent. Je me réserve le procès
pour demain.
A la vue de mon introduction vous aurez
compris que j'ai été plus convaincu par Ace Attorney : Phoenix Wright,
ce jeu d'aventure judiciaire m'a transporté, durant quelques heures
j'ai été un avocat et rien que pour cela, rien que pour cette immersion,
il faut jouer à Phoenix Wright. En réalité je me suis lancé
dans Phoenix Wright sans vraiment savoir ce qu'il fallait en attendre.
Je m'y suis surtout lancé à défaut de jeu next gen vraiment passionnant.
Il est vrai que dernièrement je suis un peu arrivé à saturation avec
les FPS ; et oui, abattre des aliens dans des couloirs c'est sympa,
mais l'abus de FPS est dangereux pour la santé mentale, c'est pour
cela que ces temps-ci je les consomme avec modération. Je me suis donc
tourné vers Phoenix Wright afin d'échapper à cette folie
meurtrière, à ce flot continu d'hémoglobine, et à ces couloirs
et leurs aliens ! En allant vers Phoenix Wright, je cherchais une fraîcheur,
un vent de nouveauté... Et je peux dire que j'ai été soufflé.
L'ambiance est géniale, un rien désuète, les situations sont toutes
plus coquaces les unes que les autres, ainsi vous allez (entre autres)
devoir défendre ... un procureur ! En outre, le style graphique est
vraiment inspiré, chaque personnage a sa propre personnalité ;
Aucun des protagonistes de Phoenix Wright est banal, aucun est « normal »,
non ! ils sont tous très « cheezy », ils donnent dans le « too much »,
Ils sont tous atteint d'une folie douce et c'est cela qui les rend
attachants.
Accusé
Levez-vous !
Malheureusement Phoenix Wright a quelque
pêchés à confesser. Pour commencer, la difficulté est une insulte
au cerveau humain normalement constitué : je n'ai jamais buté sur
un quelconque problème et j'ai trouvé ma progression trop fluide
et bien trop rapide, je n'ai jamais rencontré de vrai obstacle intellectuel
et je n'ai pas ressenti cette agréable frustration de l'obstacle
et donc par conséquent je n'ai jamais ressenti le plaisir de dépasser
cet obstacle comme je pouvais le ressentir dans les grands jeux d'aventure
LucasArts comme Monkey Island ou Indiana Jones. Evidemment ce problème
de difficulté a des répercussions directes sur la durée de vie qui
est vraiment faible pour un jeu d'aventure. Il ne vous faudra pas
plus de 8 ou 9 heures pour finir Phoenix Wright, de plus la rejouabilité
est très mauvaise car une fois l'histoire terminée (ainsi que l'épisode
bonus spécial DS) il sera très dur de s'y replonger à cause des
dialogues très longs (très bien écrits),savoureux à la première
lecture deviennent très lourds à la seconde. Cependant, mis à part
ces quelques défauts Phoenix Wright est un grand jeu ! Et finalement
cela n'a rien d'étonnant au vu du générique de fin : En effet
cette truculente et envoutante aventure est portée par des grands
noms du jeu vidéo japonais, Shinji Mikami (le papa des Resident Evil)
et Atsushi Inaba (ex-membre du très regretté studio Clover : Okami,
Viewtiful Joe ...) Phoenix Wright est pour moi un très grand jeu, l'un
des meilleurs de la Nintendo DS, et puis Phoenix Wright est aussi le
jeu qui a su donner un nouveau souffle à un genre que j'affectionne
tout particulièrement : l'aventure textuelle, et rien que pour cela
il mérite ses éloges !