Portal est un de ces titres trop rare,
ces pépites petites par leur prix et grandes par leurs ambitions. Portal
est aussi un titre qui n'aurait pu exister sans les modèles
de distribution électronique modernes. Donc remercions Steam et le
XBLA de nous avoir offert une telle perle. Evidemment le titre de Valve
n'est pas exempt de défaut, sa durée de vie relève presque du scandale
(2-3 heures) mais pour 15 euros pas question de faire les difficiles
et de se refuser un jeu aussi génial.
Portal, un jeu fort bien nommé
Dans Portal tout est question de portails
(qui l'eut cru ?). Tout le principe du jeu réside dans l'arme qui
vous est fournie à votre arrivée dans le centre d'expérimentation
qui sert de théâtre au scénario complètement loufoque de Portal.
Cette arme possède deux modes de tir, le premier permet de tirer des
portails bleus et le second des portails oranges ; évidemment ces portails
sont communicants et le jeu est constitué d'énigmes que vous devez
résoudre à l'aide de ces portails. Evidemment, dit comme ça ce
n'est pas bien clair, pour comprendre il faut essayer (des démos
jouables existent) mais sachez qu'une fois qu'on touche à Portal
on ne peut pas ne pas aller jusqu'au bout ! Bref Portal est un jeu
qui ne s'explique pas, il se vit. Le scénario lui aussi est inexplicable,
certains diront que Portal n'a pas de scénario (honte à eux) d'autres
vous diront qu'il est sans doute l'un des plus grands scénarios
de l'histoire du jeu vidéo (c'est mon cas), et comme j'ai l'intime
conviction que le scénario de Portal est bien plus important que ce
que l'on pourrait croire de prime abord je vais tenter de vous l'expliquer.
La tâche risque d'être ardue.
Vous êtes une femme. Vous êtes le
sujet des tests effectués par le Centre d'Enrichissement Personnel
d'Aperture Science. Vous êtes le jouet de La Voix. Une voix informatisée
mais terriblement imparfaite, une voix hésitante, une voix qui vous
promet le bonheur : une voix qui vous promet qu'après les tests vous
aurez du gâteau. Evidemment, dès la première minute de jeu
on sent que les développeurs de Portal connaissent leurs classiques
sur le bout des doigts, la référence à HAL de 2001, L'odyssée
de l'espace est évidente cependant Portal ne plagie pas 2001,
il s'en inspire. Evidemment le scénario de Portal n'est pas à
prendre au 1er degré, il joue avec l'absurde et
n'a rien à envier aux meilleures pièces d'Ionesco.
En lisant ces lignes vous devez être
en train de vous dire « Comment est-ce possible qu'un jeu soit si
intelligent, que son concept soit si original. Le jeu parfait ne peut
pas exister ». Evidemment vous avez raison, le jeu parfait n'existe
surement pas et même s'il existait, Portal n'est pas un jeu parfait.
Son défaut majeur c'est sa durée de vie, deux heures pour finir
un jeu ce n'est pas bien long, surtout qu'avec un jeu aussi bon
on aurait aimé que cela continue. Le problème est simple : On croit
avoir fini le didacticiel lorsque le générique de fin commence à
défiler devant nos yeux...
Malgré ce problème de durée
de vie et ses graphismes techniquement à la traine, Portal est
une expérience unique et éphémère qui mérite d'être jouée rien
que pour son générique de fin qui est le meilleur générique de fin
de toute l'histoire du jeu vidéo... Je n'ai qu'une chose
à dire : Still Alive and try Portal