D'abord, désolé pour la blague d'introduction. Ensuite, l'article.
Si une plateforme devait caractériser ma vie de joueur ce serait sans aucune
hésitation le PC. Mes premiers émois vidéoludiques m'ont saisi dès le milieu
des années 90 avec des jeux comme Flight
Simulator 6, Interstate 76 et Age of
Empires quelques temps plus tard. A l'époque je me contentais des premiers
Pentium II et j'étais tout simplement heureux.
Mais le jeu qui a vraiment bouleversé ma petite vie tranquille ne devait me
frapper de son génie vidéoludique que quelques années plus tard. Nous sommes en
1998et je suis passé au Pentium III. Mais voilà qu'en ce mois béni de
Décembre post-Footix, sort LE jeu, La référence qui fera de moi un véritable
amoureux du jeu vidéo: Half-Life. Bien sûr,
j'avais déjà approché les FPS grâce aux mythiques Doom et Duke Nukem, pionniers du genre. Mais Half-Life fût une véritable révélation vidéoludique, une nouvelle vision du
monde (rien que ça). Tout dans ce jeu était révolutionnaire: l'apparition des
scripts qui donnaient un rythme monstrueux au gameplay, l'IA des ennemis qui
vous encerclaient, vous lançaient des grenades et attaquaient même par le haut
! Ajoutez à cela une réalisation parfaite, des contrôles quasiment aussi
soignés que ceux d'un Mario ainsi qu'une ambiance et univers jamais vu
auparavant et vous obtenez le jeu parfait. Je n'ai jamais ressenti un tel abasourdissement,
une telle éjaculation ludique lors de la découverte d'un jeu depuis lors.
Je ne parlerais pas ici du multijoueur du jeu, qui grâce à ses nombreux mods
(parmi lesquels Counter-Strike et Day of
Defeat mon préféré) est devenu l'incontestable et incontesté référence du
FPS en ligne. En effet, le test ci-dessous ne va concerner que la partie solo
de Call of Duty:
Black Ops, et je ne permettrai donc pas de juger un mode que je n'ai pas approché (emprunt de déontologie que je suis).
Reprenons : ainsi donc le FPS devenait mon genre de prédilection et je
continuais ma vie tranquille de joueur PC jusqu'à ce qu'advienne l'heure
fatidique de faire des études. Je vous passerai les détails mais, entre les
périodes de travail effectif, la collocation et les voyages à l'étranger, il
m'était devenu impossible de joueur sur PC et j'avais donc du me résigner aux
consoles portables et de salon. Vous imaginez donc bien qu'en tant que vieux
troll du FPS PC, je n'avais touché aux FPS sur consoles que pour pousser des
cris d'effroi et de dégout, crachant sur les malheureux développeurs qui
avaient eu l'infâme idée de porter un FPS sur console. Ce qui devait arriver
arriva et bientôt les FPS multi-supports étaient développés en lead sur X360.
Bref, la fin du monde était arrivée.
Entre-temps, mes études terminées, je me trouvais employé et installé et
donc dans les conditions idéales pour me refaire une config. Je me replongeais
donc dans les cartes mères et les barrettes de DDR et retrouvait avec plaisir
les joies de l'allumage de son PC en arrivant chez soi, le manteau encore sur
les épaules. C'est donc très logiquement que je redistribuais mes précieuses
heures du gaming de mes consoles vers mon cher ordinateur, à la plus grande
joie de mon colocataire. Et quoi de plus logique pour repartir que de tester
les FPS les plus en vue du moment : Call of Duty: Modern Warfare 2et Call of Duty:
Black Ops. C'est ce qu'il fut fait, et ce sont mes impressions après avoir
fini le deuxième jeu susnommé que je vais vous exprimer maintenant. Si mon introduction
a pu vous paraître un peu longue, elle avait pour but d'expliquer quelles sont
mes références en la matière et quels sont les espoirs et sentiments qui
m'animaient en découvrant le jeu.
Bon allez, c'est parti !
La claquounette
Après quelques années d'absence sur la plateforme, la première chose dont
j'avais besoin et envie était une bonne vieille claque graphique à l'ancienne.
Je n'étais pas en reste de ce côté là puisque j'avais continué à jouer sur
consoles HD, mais j'ai toujours considéré le PC comme la plateforme la plus impressionnante
graphiquement. Première bonne nouvelle, le jeu tourne parfaitement avec toutes
les options à fond. Me saisis soudain un sentiment depuis longtemps
oublié: la fierté testostéronale du joueur PC d'avoir monté la bécane parfaite. C'est à peine si je ne pleure pas
devant les 60fps affichés et c'est dans de très bonnes dispositions que j'aborde
l'aventure. Ce qui me plaît directement sont les séquences qui entrecoupent les
missions, filmées comme un interrogatoire, quasimment épileptiques et vraiment
originales. Il s'avèrera qu'à la longue elles me donneront envie de m'arracher
les yeux mais je salue l'initiative.
Pour ce qui est de l'optimisation, les rumeurs de lags qui courent sur
Internet ont été pour ma part été à moitié vérifiées. Je n'en est souffert que sur
la première partie de la première mission et par la suite tout à roulé comme un
tank chinois sur un tapis de manifestants. Rien à redire de ce côté là donc,
même si du coup cette première phase de gameplay fût difficile à passer en mode
Vétéran, la partie freezant le plus souvent lors de mon passage entre deux
colonnes autant dire les couilles à l'air quoi.
Au niveau des environnements, là encore j'ai été agréablement surpris,
certains niveaux comme la base de lancement de Baïkonour étant tout simplement
somptueux et d'autres originaux à défaut d'être magnifiques (la prison par
exemple). J'ai par contre une demande à tous les développeurs de FPS : par
pitié plus de jungle, plus de Vietnam ou d'Amérique du Sud où l'on suit un
petit ruisseau bien gentiment jusqu'à la base des gros méchants pour ensuite
continuer sur le même petit ruisseau mais sous la pluie. N'en jetez plus la
coupe est pleine. En bref, les textures sont travaillées la plupart du temps,
les bugs d'affichage sont plutôt rares, mis à part sur certains effets de
transparence (sur les panneaux des salles de contrôle par exemple).
Là où le jeu pêche graphiquement, c'est sur les animations. C'est sur ce
point précis que l'on ressent le plus la vieillesse du moteur de Call of Duty: World at War et
que le jeu perd des points par rapport à son prédécesseur Call of Duty: Modern Warfare 2.
Les mouvements sont parfois rigides, les animations faciales peu crédibles pour
la plupart et les textures des bras tout simplement ratées. Etant en vue à la
première personne et le jeu étant continuellement ponctué de cutscenes vue dans
la perspective de notre personnage, ce défaut nous fait souvent perdre l'immersion et
nuit donc à la narration ce qui est bien dommage.
Note de réalisation: 4/5
Bon, c'est quand qu'on tire là ?
Même si Half-Life m'avait fait sauter les lentilles à l'époque, ses graphismes n'étaient
pas
la raison principale de son charme extraordinaire. Comme nous l'avons
dit
plus haut c'est son gameplay léché qui en faisait la plus grande force.
On se
cramponnait à son arme pendant 15 heures de véritable fusillade et quand on
mourrait, on savait pourquoi. Qu'en est-il pour notre ami Black Ops (de
son
petit nom) ?D'abord, vous pouvez vous toucher avant d'atteindre les 15
heures de jeu en solo et ce même si vous faites le jeu en mode Vétéran
et en
vous aspergeant les yeux de bombe au poivre au début de chaque mission.
Certes, cela n'est pas étonnant de la part d'un blockbusters actuel, et
je crois
savoir que le mode online rattrape amplement ce manque de contenu solo.
Je ne jugerai
donc pas le jeu là-dessus.
Le vrai problème pour moi est que sur les 5 ou 6 heures passées sur cette
aventure, j'ai la douloureuse et frustrante impression de n'en avoir passé que
moins de la moitié à faire ce que j'aime faire dans les FPS : fragger. Les trop rares phases de vrai FPS sont entrecoupées en
permanence de QTEs où il faut bourriner l'une des touches de son clavier
jusqu'à la faire fondre (ce qui finit par coûter cher), de flashbacks
ressemblant plus à des temps de chargement cachés qu'à de vraies progressions
de l'histoire et de cutscenes vaguement interactives qui se situent à la
frontières entre les deux éléments précédents. Bref, on a l'impression d'être
constamment spectateurs et pas acteurs, impression fortement renforcée par la
linéarité des niveaux. En effet, pas une seule fois dans l'intégralité de la
campagne ne me suis-je posé la question de savoir où je devais aller. Pas une
seule énigme bien sentie, pas une seule petite scène de semi-plateforme (comme
dans Half-Life par exemple dirons les mauvaises langues). Un enchaînement téléphoné de
scènes donc, dont certaines vous laisseront la possibilité de vider quelques
chargeurs.
Enfin pour ce qui est des contrôles, je dirais que tout ceci est très classique
mais efficace. Le changement d'armes est intuitif et rapide même s'il arrive
souvent d'attraper une arme au sol sans le vouloir (il s'agit
peut-être simplement de nullité de ma part). J'ai particulièrement apprécié
l'option "Toggle" qui permet de rester en visée, accroupi ou en
sprint sans avoir a appuyer pendant tout ce temps là sur la touche en question.
Attention cependant pour les vieux joueurs de FPS, il m'est arrivé de très
nombreuses fois de taper un sprint impromptu au milieu des lignes ennemis ou au
contraire de décider de marcher comme un dimanche à la campagne sous le feu nourri du Vietcong en voulant
rester appuyé sur Shift. Petit point négatif à relever, l'indicateur de danger
qui est censé indiquer d'où viennent les pruneaux que vous vous mangez dans la
face ne sert la plupart du temps qu'à surcharger votre champs de
vision. Mieux vaut vous fier tel le Béret Vert au muzzle flash que ne manquera
pas de dégager le canon brûlant du tireur des dits pruneaux.
Note de gameplay: 3/5
" And the
star-sprangled banner in triumph should wave"
La plus grosse déception de ce dernier opus de la grande série des Call of
Duty vient évidemment de son scénario. Première surprise, on joue les
Américain. Deuxième surprise, les méchants sont des Russes. Troisième surprise,
le monde est au bord du chaos, les Etats-Unis sont au bord de la destruction
mais vont être sauvés in extremis par John Rambo Jones. Lorsque l'on lit le
scénario dans les grandes lignes, on a immédiatement envie de vomir. De vomir
cette immonde purée sans goût qu'on nous ressasse dans toutes les
superproductions, tous médias confondus. Le pire étant que, dans les grandes
lignes, Call of Duty:
Modern Warfare 2 proposait exactement le même scénario.
Mais, en creusant un peu, on se rend compte que l'époque est les
situations
choisies par ces messieurs de Treyarch sont tout de même assez
originales. A
part dans les James Bond, la guerre froide est un thème très peu
exploité dans
les FPS et qui permet qui plus est au scénario de s'installer dans des
lieux
variés et intéressants. Cuba et la Corée sont de très bon exemple de
champs de
bataille originaux et qui délivrent donc une véritable nouvelle
expérience au
joueur. Bon par contre le Vietnam, merci mais non merci. Le fil rouge de
l'histoire, le code numérique que doit déchiffrer Mason grâce à un
conditionnement mental réalisé par les Soviet à l'insu de son plein gré
(comme dirait Richard) est intéressant et assez inédit (ah mince c'est
vrai qu'ils ont
fait un jeu Lost). Par contre, il tombe complètement à l'eau lorsque
Mason, qui
tente de percer le secret de cette séquence de chiffres, finit tout
simplement
par se rappeler du nom d'un bateau (je ne dirai pas à quoi sert ce
bateau pour
ne pas spoiler). Pour résumer, s'intéresser au scénario de ce jeu
présente
autant d'intérêt que de pousser un enfant de 2 ans dans une piscine:
dans les
deux cas, ça tombe à l'eau.
Pourtant, Call of Duty:
Modern Warfare 2 proposait un scénario et une construction assez similaire.
Vous passez votre vie à poursuivre un grand méchant aux quatre coins du globe.
Mais ce que MW2 avait de plus que son successeur sont les petits moments
épiques où vous vous arrêtiez de jouer, vous calier au fond de votre fauteuil
en vrai cuir de sky et vous mettiez à sourire, tout simplement. Ces scènes du
rappel, du sniper dans la neige ou bien encore de l'aéroport faisaient tout le
piquant de MW2 qui possédait pourtant les mêmes défauts que Black Ops. Ces
scènes rares dans le jeu vidéo sont tout simplement absentes dans Black Ops.
Les rares séquences qui sortent du lot comme celles de l'avion furtif ou de la
plateforme sous-marine sont trop scriptées et pas assez bien amenées pour
couper le souffle. Ce qui fait que je n'ai jamais été abasourdi, choqué, sur le
cul, excité par ce dernier Call of Duty.
Note de mise en scène : 1/5
Conclusion : mouiaf
Il est dommage que ces messieurs de Treyarch se soient contentés de vouloir égaler à
tout prix leurs collègues de chez Infinity Ward sans chercher au contraire à se différencier. Mis à part sur la période
historique, la série n'évolue en presque rien et régresse même sur de
nombreux points, notamment la mise en scène aux scripts mal intégrés. Le jeu
n'est donc à conseiller qu'aux fans de FPS de la série et à ceux qui veulent
tenter le multi.
Note globale : voir plus haut.
Vidéoludiquement,
Arthur