Battlefield est une série chère à mon coeur, tout d'abord pour les heures passées sur Battlefield 1942 et ses addons... Sur Battlefield 2 et 2142... Bref, un vrai bonheur multijoueurs! Quand EA a annoncé Bad Company, l'idée d'un Battlefield solo m'a enchanté, et j'ai attendu ce jeu avec grande impatience. Malheureusement pour moi, le filtre apporté au jeu me piquait tellement que je finissais avec les yeux injectés de sang au bout de 15min... Deuxième chance avec Bad Company 2 !

 

Alors que l'univers du FPS se range derrière la recette gagnante d'un certain Modern Warfare, il était évidemment de bon ton d'attendre de ce BC2 la fraicheur et la différence de son grand frère, à savoir des environnements vastes, des décors destructibles et divers véhicules. N'ayant donc pas pu suivre le scénario du premier opus, je craignais de ne pas comprendre certaines allusions... Et finalement...

La Structure : 

A l'exception d'une mission, Bad Company 2 est un jeu linéaire. C'est tout bonnement incroyable de réaliser que ce qui faisait la force et le caractère de cette nouvelle série, s'envole pour sucer la roue de " ce qui marche". Je peux comprendre Dice, car après tout, pourquoi s'emmerder à faire un jeu ouvert quand le railshooter d'Infinity Ward cartonne comme pas permis?? Néanmoins, les voir rentrer dans le rang m'attriste et me déçoit, ils avaient tellement à gagner en restant différents... 

Découpé en missions, le jeu varie les situations avec une certaine intelligence, occultant toute possibilité de monotonie. Néanmoins cette mécanique bien huilée se retrouve dans presque tous les FPS du moment, vous donnant l'étrange impression d'avoir déjà joué telle ou telle mission... Déstabilisant. 

Le deuxième pan du jeu représente toute la campagne multijoueurs, avec il faut le dire peu de modes de jeu différents : conquête et ruée... On aurait apprécié un peu de deathmatch lorsqu'on n'a que 10 min devant soit.. Mais bon, ça fait partie de la philosophie prônée par Dice. Initié par Infinty Ward, la progression des classes se fait assez simplement, on en regretterait presque d'obtenir certaines améliorations trop rapidement ! Mais ne crachons pas dans la soupe, car certains comme Killzone2 nous bridaient même dans l'obtention des classes. 

De ces deux faces ressort une vérité malheureusement affligeante : alors que les Bad Company devaient être les éléments solo de la franchise Battlefield, cet opus est beaucoup plus travaillé dans sa partie multijoueurs que dans son histoire solo! La profondeur et la justesse des joutes online n'a d'égal que la mollesse et la brièveté de l'expérience solitaire... Un total non sens vis à vis de la promesse initiale, et une déception amère pour le pauvre joueur autrefois séduit par l'idée. 

 

L'Histoire : 

Alors que le premier opus jouait sur la comédie des situations, des relations entre les membres de l'équipe, et la cupidité des hommes, Bad Company 2 s'est voulu, à tort, plus sérieux, plus plat. Oubliez toute adaptation des Rois du Desert, ici il s'agit ni plus ni moins que de 4 mecs bien décidés à sauver le monde à eux-seuls... Youpi... On pourrait calmer le tir en précisant que les scénars de fps n'ont jamais été très développés... Sauf que! En effet , le prologue de ce Bad Company 2 est tout simplement génial! Introduisant l'intrigue comme un bon James Bond, une bonne série télé... Toute cette mécanique se retrouve grippée par la platitude navrante de l'histoire principale, la succession rocambolesque des péripéties... Et le relationnel complètement bâclé! Inutile de s'étendre...

Le Gameplay :  

A l'heure actuelle, décrire le gameplay d'un FPS doit être la même corvée que pour un jeu de plateformes à l'époque des 16bits. Les normes font que la plupart des titres se ressemblent, et la différence ne se fait pas dans les mécanismes (quoique Killzone2 et son système de couverture..) mais dans l'intelligence de leur utilisation. Sur ce point Bad Company 2 reste évidemment dans l'élite des shooters, même si encore une fois, le peu de phases en véhicules ou dans un environnement ouvert témoigne de cette norme si dévorante. Plus lourd qu'un Modern Warfare, et plus rapide qu'un Killzone, Bad Company se place donc au centre du marché, le cul entre deux chaises? Non. Grâce à l'utilisation des véhicules et à la destruction des décors, le titre de Dice arrive à trouver sa propre identité, sa place dans l'armée de jeux de tir !

 

La Technique : 

Graphiquement, le jeu impressionne plus pour la possibilité destructrice qui nous est offerte que par une puissance graphique jamais vue. Malheureusement en solo, jouer les bulldozer est fortement déconseillé, nous privant de ce fait d'une feature particulièrement agréable. On pourra néanmoins reprocher les bâtiments bien trop génériques, nuisant à l'immersion. L'environnement sonore est quant à lui excellent, les bruitages sont impressionnants, nous plongeant véritablement dans le champ de bataille (aaaah d'où le nom du jeu???Aucun lien), le doublage français n'est pas vraiment exemplaire, les acteurs surjouant un peu trop à mon gout. Pour finir, les musiques sont de bonnes factures, même si de temps en temps elles se lancent dans un mauvais timing. 

 

Verdict : 

Pour ceux qui achèteraient  Bad Company 2 en pensant qu'il s'agit d'un jeu avant tout solo, passez votre chemin. Dice cède au dictat des FPS modernes en privilégiant les affrontements en ligne plutôt qu'une campagne scénarisée et maitrisée. Doté d'un multi addictif et plaisant, le deuxième étalon de la sous-série Bad Company saura séduire les  amateurs de points d'xp et de ratio de kills... Seul bémol, le comportement parfois ahurissant de certains joueurs pourra vous faire perdre à la fois vos nerfs, mais aussi et surtout l'immersion d'une bataille en groupe!