Après avoir replongé dans les abysses de la série Kingdom Hearts lundi dernier (cf. le dossier rétrospective de la saga), attardons-nous maintenant sur son dernier rejeton : Birth by Sleep, disponible sur PSP.

Si vous ne le saviez pas encore, Birth
by Sleep se propose de remonter aux sources, en dévoilant un scénario
antérieur au premier Kingdom Hearts. Exit Sora et compagnie, vous
présiderez à la destinée de trois jeunes apprentis, Terra, Ventus et
Aqua, désireux de devenir des maitres de la Keyblade. Originalité du
projet, il est possible d'incarner chacun des trois personnages et de
vivre donc trois histoires différentes. Si les lieux traversés et les
enjeux globaux sont grosso modo les mêmes, chaque section sait se
différencier : on visite des parties de niveaux différentes, on
rencontre d'autres PNJ, on précède ou on succède à l'un de ses
camarades, avec les répercussions que cela peut avoir sur le déroulement de l'intrigue, etc. D'ailleurs chaque scénario vous occupera une
dizaine d'heures et disposera d'une tonalité différente, en rapport avec la personnalité choisie. Terra par exemple n'aura de cesse de
rechercher le vieux maitre Xehanort pour acquérir plus de puissance,
pendant que Ventus passera son temps à chercher à se faire des amis.
Pour rester fidèle aux épisodes précédents de KH, le scénario prend son
temps pour décoller, mais sait monter en pression au fur et à mesure de
l'avancée. Et les fans seront ravis des infos importantes distillées
dans ce chapitre (même si certains détails semblent un peu bricolés). On regrettera tout de même que les différents univers Disney traversés
n'impliquent que superficiellement nos héros dans leur intrigue. On a
l'impression de ne faire que passer dans un monde qui vit très bien sans nous. Quelques niveaux (Hercule, Stitch) s'avèrent même carrément
chiants.

Le système de jeu s'enrichit, mais reste dans la droite lignée de ce que l'on connait, à savoir un action-RPG un peu bourrin (la touche « Croix » devrait souffrir...), matinée de sorts
et autres attaques spéciales. Concrètement, vous disposez d'un certain
nombre d'emplacements à disposition, nombre qui augmentera avec votre
niveau. Un emplacement peut accueillir une compétence spéciale (attaque
combo, dash offensif), une magie (brasier, mini, gravité) ou un objet
(potion, ether, etc.). A vous de constituer un slot hétérogènes et
complet, ou l'adapter en fonction de vos besoins. Chacune de ces
compétences gagne en niveau avec son utilisation, un peu comme le
système de matérias de Final Fantasy VII. Une fois que ces compétences
auront atteint un certain stade, il sera possible de les mixer entre
elles pour créer des pouvoirs renforcés (exemple : deux sorts « soin + » cumulés, couplés à un cristal vibrant donneront un « soin X » et une
capacité « dernière chance », qui permet de conserver 1 point de vie en
cas d'enchainement meurtrier ennemi). Ce système est donc très complet
et très riche (le meilleur proposé dans la série à ce jour et évolution
de celui de l'opus DS) et se cumule à un tas d'autres opportunités
offensives : emprunt de compétences à certains personnages croisés par
votre héros (Mickey, Cendrillon, etc.), entrée en mode « furie » (combo
plus puissant pendant quelques secondes) en cas d'enchainements
ininterrompus et dont l'effet sera dépendant des coups utilisés au cours du-dit enchainement (si au cours de la joute vous lancez un sort
brasier au milieu de votre attaque, votre furie utilisera cet élément),
différents coups de grâce qui eux aussi gagnent des niveaux, etc. Les
trois scénarios ne sont pas de trop pour apprendre à bien appréhender
ces systèmes.

Si vous êtes un fan de la
formule KH, nul doute que cet opus devrait vous combler. La montée en
puissance du scénario (un peu pompé sur Star Wars, il faut bien le dire) se fait en parallèle du système de jeu, qui rend les combats de plus en plus fun, jouissifs et dynamiques au fil de la progression. Il faudra
s'accrocher un petit peu, tant certains boss s'avèrent délicats à
battre, à moins de patience, d'efforts et d'observation. Le système de
jeu est extrêmement riche et la réalisation globale (esthétique,
technique, musique) n'a rien à envier au deuxième épisode PS2. Par
contre, si pour vous KH ne se résume qu'à du button mashing, saupoudré
d'un scénario nian-nian sans queue ni tête, passez votre chemin, la
formule reste la même et vous ne pourrez supporter les chargements
fréquents sollicités par votre PSP, même en cas d'installation totale
des données sur memory stick.

Par CouCou

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