J'ai personnellement été souvent attiré
par licence Monster Hunter. Chasser des monstres géants, sortes de
dinosaures revus et corrigés par les équipes de Capcom, avait de quoi
titiller le paléontologue qui sommeillait en moi. J'ai donc brièvement
tenté l'aventure sur PSP, avant de me voir refouler par le manque
d'accessibilité de la chose. Des tutoriaux à la pelle, un enrobage
abrupt... Il n'en fallait pas plus pour me faire abdiquer. C'est donc avec beaucoup d'espoir que j'attendais cette mouture Wii. D'abord car elle
promettait de repartir sur de bonnes bases, en devenant accessible aux
novices, ensuite car le développement sur console de salon offrait une
perspective online rassurante, couplée à l'emploi du Wii Speak et la
suppression des codes ami.
Après de nombreuses heures de jeu,
je dois dire que le mode solo demeure assez complet pour justifier
l'intérêt porté au soft. Vous connaissez déjà le principe : vous vous
créez un personnage qui débarque dans un village en proie à monstre
marin terrifiant. Vous allez devoir accomplir différentes quêtes, dont
le niveau augmente avec votre progression, pour grimper les échelons,
mais aussi vous intéresser à votre environnement. Monster Hunter est un
jeu écolo, où rien ne se perd, mais tout se transforme. Le moindre
ennemi abattu vous donne accès à son héritage matériel : prélevez lui sa peau, ses griffes, ses os pour façonner de nouvelles armures, seul
moyen de prouver votre valeur, le titre n'utilisant pas une progression
par niveaux comme dans un RPG. Mais vous devrez aussi partir à la chasse aux champignons, récupérer des matériaux en piochant avec acharnement,
pêcher ou récolter des plantes pour vous soigner. Ceci contribue à
remplir votre inventaire, d'abord pour récupérer de la matière afin de
voir votre village évoluer et ainsi restaurer toutes les boutiques,
ensuite pour vous équiper personnellement (objets favorisant la traque,
bombes, pièges, armes de jet, épées, haches, items curatifs, etc.). En
plus des quêtes de la guilde des chasseurs (aux objectifs assez variés : tuer un monstre, récupérer un poisson, capturer une proie), vous
pourrez donc passer de longues heures à fureter dans la forêt à la
recherche de ressources. La durée de vie est donc proprement
hallucinante pour qui se prend au jeu. Sans compter qu'au sein de votre
village, il sera possible de commercer, d'entretenir un potager,
d'acheter armes et armures ou encore de se les faire forger à partir du
matériel ramené. Le mode online vient évidemment poursuivre l'expérience et cette fois-ci, c'est en groupe que la chasse s'organisera.
L'occasion de traquer les plus grosses des bestioles, chacune capable
d'impressionner le joueur de par son panel d'animations impressionnant.
Et toute aide sera la bienvenue, vu que la difficulté est au rendez-vous et que chaque combat requiert une bonne dose de stratégie et
d'organisation (dommage à ce niveau là de ne pas pouvoir choisir des
serveurs selon la langue parlée...).
Pourtant, Monster Hunter est un jeu
assez old-school. Le début de l'aventure vous demandera des efforts, si
vous voulez passer à un contenu un peu plus excitant qu'une chasse aux
champignons. Seuls ceux qui s'accrocheront pourront réellement entrevoir ce qu'est vraiment l'expérience Monster Hunter. Pourtant, il est
compréhensible que certains tournent les talons. La maniabilité n'est
pas particulièrement souple, le système de combat, proche d'un hack and
slash, pas particulièrement sexy, la caméra n'aide pas vraiment, les
aires de jeu, plutôt correctement représentées, sont en fait tronçonnées en différentes zones, reliées entre elles par des temps de chargement,
et le système de gestion des objets aura été la cause de nombreuses
crises de nerf de ma part (il faut maintenir une gâchette pour y
accéder, puis naviguer avec les boutons de façade, auparavant dévolus à
d'autres fonctions, alors qu'il aurait été plus simple de laisser les
gâchettes ZL et ZR le gérer entièrement ; le tout bien sûr sur une
manette classique Pro). Il faudra donc passer au moins une huitaine
d'heures afin d'avoir accès à toutes les possibilités et disposer de
quêtes vraiment attrayantes. A voir donc, en fonction du niveau de
tolérance de chacun.
Monster Hunter tri est une
vraie curiosité. D'apparence rude et austère, il ne dévoilera son
contenu qu'aux courageux qui auront su passer outre une maniabilité
rigide et une montée en puissance plutôt discrète. Mais une fois ce
palier franchi, on découvre un titre d'une richesse abyssale, capable de tenir en haleine des centaines d'heures et qui se voit rehausser par un mode online, pas encore super convivial, mais fonctionnel et générateur d'expériences uniques.
CouCou