Demon's souls peut autant plaire que rebuter.

Challenge important mais pas impossible, il titillera la curiosité de tous joueurs en manque de défis. Addictif de par son principe (action rpg teinté de survival), il propose un modèle d'évolution de son personnage simple (achat de points de compétences par des âmes glanées sur chaque monstre défait) mais efficace.

Le postulat du jeu est simple : il y a des gros démons dans chaque zone (5), divisés en chapitres avec un boss à la fin de chacune de ces sections, et il faut défaire tout ce petit monde.

Absence de scénario ?

Non, car l'univers dégage une vraie personnalité, une véritable ambiance puissante, parfois angoissante (une tour, prison médiévale et refuge d'une secte se révèle d'ailleurs proche d'un Silent hill en terme d'atmosphère), mais refus cependant de toute narration autour de celà.

De ce fait, le jeu dégage une certaine aridité qui peut rebuter, l'impression que sorti du défi de la difficulté du jeu, de se confronter à ses propres limites vidéoludiques (le jeu n'est pas arbitraire, il faut juste s'imposer une certaine rigueur de jeu), il n'y a pas de véritable enjeu.

L'impression qu'il y a un véritable univers mais que les développeurs se sont refusés à narrer quoi que ce soit avec.

Cependant, si on gratte un peu, on s'aperçooit qu'il y a une réelle narration à travers le gameplay en lui-même. La difficulté symbolise l'âpreté du monde, la mort et le retour en fantôme (ah oui, quand on meurt, on devient un fantôme avec quelques malus de caractéristiques et autres joyeusetés) montre le combat perpétuel se déroulant en ce monde.

De plus, les différents PNJ constituent le monde et sa personnalité, tout autant que les décors souvent magnifiques.

Les combats que le joueur, ou plutôt l'avatar relativement moche qu'il créera grâce à l'éditeur de personnage, mène sont autant de développements scénaristiques que les cuts-scènes d'un MGS. Chaque monstre vaincu est un pas vers la libération du monde et un regain d'espoir face à une quête qui paraît désespérée là où tous ont abandonné.

Oui, Demon's souls, c'est tout ça !

Je n'aborde pas le multi qui comprend messages, traces de sang d'autres joueurs nous narrant leur mort et connexions dans le monde d'un autre joueur (pour moi ça n'a jamais voulu fonctionner) mais il apporte un plus non-négligeable (en fait je l'ai abordé quand même).

Alors pourquoi pas 5 étoiles ?

Quelsques défauts techniques, problèmes en lignes, et ce caractère déroutant pouvant rebuter.

S'il y a du bon à aimer un jeu dit "élitiste" (je déteste ce mot) et qui n'est pas grand public, un jeu parfait fédère au lieu de diviser et là il échoue dans sa mission.