Développé par le studio Ignition Tokyo - composé d'anciens de Clover - dont il s'agit du premier jeu, nous avons affaire ici à un gros concurrent d'un certain Dante; un beat them all qui met en valeur un héros du nom de Enoch à la maniabilité ultra simple (3 boutons: frappe, saut et parade) dans des joutes funs et endiablées. Trois armes différentes sont accessibles par récupération sur les ennemis, et fonctionnent selon le principe de feuille/papier/ciseaux, c'est à dire qu'aucune n'est en soi supérieure aux autres mais que chacune doit être utilisée intelligemment selon le type d'ennemi que l'on combat. Les affrontements sont dynamiques, se déroulent dans des arènes closes (on retrouve le savoir-faire et le travail effectué sur Devil May Cry et Okami) et ne souffrent d'aucun lag: sur ce point - le plus important d'un BTA - c'est du tout bon!

Le soft surprend car il insère dans l'aventure des phases de plateformes 2D très réussies et pas toujours faciles, qui alternent avec bonheur face aux nombreux combats auxquels nous sommes confrontés. Ici, c'est l'adresse et la vitesse qui sont mises à rude épreuve, autre moyen de nous procurer une bonne dose d'adrénaline! L'idée de ces deux gameplay différents et partagés est brillante et évite de sombrer dans une certaine monotonie propre aux jeux d'action. D'ailleurs, une course de motos façon Tron nous attend dans la première moitié du jeu, et c'en est un pur régal.

Le style visuel adopté pour El Shaddai est à la fois original et superbe, et chaque niveau visité à droit à sa propre inspiration. Plus ou moins colorés (certains sont en noir et blanc, d'autres basés sur un seul ton ou au contraire arc-en-ciel), ces différents paliers de la tour que l'on gravit possèdent une esthétique bien à eux tels la montagne, le feu, les marais, l'eau... et bien sûr des boss de fin de niveau un peu coriaces que l'on se plaît à vaincre. On peut dire que techniquement, le jeu se trouve affilié à God of War avec une caméra non gérable pour un environnement vaste et une approche linéaire. A ne pas oublier enfin son côté cell-shadding lors des cinématiques, là encore bien beau et aguichant.

Oui, avec son gameplay simple et ultra-efficace, son rendu visuel attractif et sa variété action/plateformes, El Shaddai est selon moi un incontournable de cette année 2011 qui souffrit malheureusement d'un manque de communication de son éditeur. Dommage, car l'histoire de Enoch est un vrai plaisir à suivre et à jouer que je vous enclin à vous procurer. Dernier détail: les voix sont au choix en anglais ou japonais, et sous cette dernière l'immersion est encore meilleure!