Dans un univers vidéoludique bombardé en permanence par la guerre et le chaos, miné par des sempiternels jeux au gameplay redondant et noyé sous une flopée de mécaniques de jeu souvent similaires, subsistent quelques perles imaginatives dont fait partie Beaufitul Katamari. Quatrième opus après Katamari Damacy, I Love Katamari (PS2) et Me & my Katamari (PSP), cette nouvelle mouture garde toute la fraîcheur qui donne son âme à la série.
Tout commence par une partie de tennis. Le roi du cosmos, fier de montrer ses aptitudes à sa princesse, décroche par mégarde un coup si puissant que la balle transperce le ciel sans crier gare. Les lois de la physique étant de qu'elles sont, un trou noir s'y crée, et dans son immense appétit, il se met à ingérer tout ce qui passe à proximité. La planète se fait rapidement dévorer ainsi que les étoiles alentours, jusqu'au moment où, pris d'un élan de loyauté, le roi du cosmos se décide à lui faire face afin de le stopper net. C'est alors qu'il demande à son cher prince de l'aider à en finir avec cette menace qui pèse sur l'univers tout entier. Ce dernier, accompagné de ses "cousins", a pour rôle d'enrouler le plus d'objets possible avec son katamari de façon à constituer une boule assez grande pour être capable, à son tour, d'enrouler le trou noir.
Mais ce scénario aussi stupide que simpliste n'est là que pour apporter un contexte, il n'a absolument aucune espèce d'importance dans le jeu. Ce qui en donne tout son intérêt, c'est son ambiance et son gameplay.
La grande qualité de ce titre, c'est son univers. Un design très simple et épuré ainsi que des animations toutes aussi basiques donnent un côté décalé qui va de pair avec le concept de la boule qui enroule tout sur son passage. Les musiques typées j-pop qui accompagnent le jeu sont elles aussi complètement barjot, et les dialogues systématiques sans queue ni tête nous maintiennent dans une ambiance surréaliste.
Techniquement il n'y a pas grand chose à dire à part souligner un nombre conséquent de ralentissements. Malgré une modélisation et des textures volontairement simplistes, on aurait préféré que la fluidité ─qui est pourtant souvent exemplaire─ soit plus constante. Ça ne nuit en rien à l'expérience de jeu, mais ça fait quand-même tâche quand on connaît les capacités techniques de la console.
Deux joysticks, c'est tout ce dont on a besoin pour faire avancer son katamari : on pousse les deux vers le haut pour avancer, vers le bas pour reculer, et pour tourner il suffit de les incliner en sens inverse. La maniabilité est bonne malgré un petit temps d'adaptation nécessaire, et le l'inertie de la boule se fait bien sentir en fonction de son poids. Un court tutoriel aide à prendre en main les déplacements, on y apprend aussi à gérer la taille des objets à enrouler (ou à éviter) et on y découvre l'utilisation du turbo : on peut à tout moment effectuer une forte accélération en avant de façon à se déplacer plus vite dans les zones déjà pillées.
Le jeu est divisé en niveaux, chacun proposant un défi particulier. On retiendra surtout le niveau final, qui suit la lignée des précédents opus en permettant d'atteindre une taille assez gigantesque tout en commençant très petit, à la différence près qu'ici, on peut aller jusqu'à englober presque l'univers tout entier (sur ps2, on était limité à la Terre). Toujours aussi jouissif à jouer, on parcoure les niveaux de Beautiful Katamari avec le même plaisir que sur les autres versions. Mais nonobstant, soulignons au passage un gros point noir : la durée de vie est assez courte, au bout de quelques heures on s'étonne d'avoir déjà tout terminé. Et si l'on souhaite continuer la découverte, le xbox live nous propose d'acheter des niveaux supplémentaires pour 80 ms points chacun (et encore, le prix a baissé), ce qui donne sévèrement l'impression de n'avoir acheté que la moitié du jeu. Notons que la possibilité de refaire les niveaux en Time Attack est toujours disponible pour les plus acharnés.
Les habitués de la série l'auront remarqué, il n'y a finalement pas grand chose de nouveau dans cet épisode. En outre le mode multijoueurs en local, un mode en ligne a fait son apparition, mais son intérêt a décroît aussi vite que les serveurs se sont dépeuplés. C'est bien dommage, parce que les défis y sont plutôt amusants.
Si vous ne connaissez pas la série, vous pouvez donc commencer directement par celui-ci. Et si vous êtes déjà fan, peut-être serait-il plus judicieux de vous le procurer en occasion, vous serez tout de même bien contents de retrouver vos cousins favoris sur une télé HD.