Soyons clair, ce "top 6" est avant tout MON top 6, et donc les jeux qui me surprennent ne sont pas forcément les vôtres. Par exemple, un jeu comme Deus Ex Human Revolution, pour quelqu'un qui le suivait de très loin mais sans s'y intéresser plus que ça, peut être considéré comme une bonne surprise. J'ai décidé de faire l'impasse sur tous ces "petits" jeux indépendants, principalement du fait que ces jeux sont faits pour surprendre, et qu'il est surtout normal qu'ils ne soient pas attendus au tournant (il y aura une exception quand même, vous verrez !). Place au 6ème !
6. STACKING
Sérieusement, la grand-mère à droite a l'air sur-vénère...
Malgré le fait que Stacking soit porté par Double Fine mais surtout par Tim Schafer, ce n'était pas forcément un pari tenu d'avance. Il sort notamment à la suite de Costume Quest, qui, sans être un jeu raté, n'est pas forcément de la qualité mais surtout de la personnalité que j'attendais d'une prodution du créateur de Full Throttle (et ouais, ma référence de Tim, c'est pas Monkey Island, na !).
Et pour le coup, de la personnalité en veux-tu en voilà avec cette idée folle d'incarner des Poupées Russes plongées en plein cinéma des années 10, dans des environnements sentant bon la pellicule fraichement sortie du labo ! Des idées de gameplay (environnement relativement libre, plusieurs approches pour atteindre une zone, utilisation des poupées russes ultra inventive) aux graphismes somptueux, en passant par la bande-son tantôt enivrante, tantôt mélancolique (avec un teint de nostalgie, non ?), Stacking est pour moi l'oeuvre qui se rapproche le plus des coups de génies de Psychonauts, première production du studio. Et ça, c'était pas gagné d'avance, surtout pour un jeu téléchargeable.
5. FIGHT NIGHT CHAMPION
Slow-mo, HELL YEAH !
Je serais bref, parce que je parle déjà pas mal d'une certaine scène du jeu ici (à ne pas lire si vous souhaitez jouer par vous même) : https://www.gameblog.fr/article-lecteur_1108_les-8-scenes-qui-ne-pourraient-pas-etre-dans-autre-chose-qu-
Fight Night Champion a beau être une suite, il a beau avoir un online énervant, il a beau avoir un scénario vu, revu rerevu... Un certain affect m'empêche de ne pas l'adorer. Je ne sais pas si c'est cette fameuse scène incroyable que je décris dans mon lien... Mais je ne crois pas avoir aussi vite englouti un mode solo de ma vie. Non pas parce qu'il est court (mais il l'est), mais tout simplement parce que rien ne vous pousse à faire une pause entre deux combats. La mise en scène, les dialogues, les scripts parfois discret pendant un combat, voilà de quoi être vraiment derrière son personnage, et se sentir impliqué par les coups donnés autant que par les coups reçus. Le gameplay a beau avoir été simplifié pour attirer un public plus large avec ce Fight Night, mais pour moi, la surprise fut ailleurs...
4. BRINK
En voilà un choix bizarre ! Généralement, BRINK est plutôt considéré comme le jeu plein de promesses qui au final pêche de tous les côtés. Pour ma part, avant sa sortie, je n'en avais strictement rien à battre, de ce jeu. C'est après avoir lu la critique élogieuse de Canard PC (qui a clairement dit que c'était le meilleur FPS multi depuis Team Fortress 2) que je m'y suis finalement mis. Et en effet, BRINK est un jeu surprenant. Je ne sais pas comment a été vendu le jeu, mais je trouve l'aspect "Multi scripté", ou plutôt "multi avec des cartes qui évoluent" vraiment réussi. J'ai d'ailleurs retrouvé un peu de cet aspect dans la BETA de Uncharted 3.
On a vraiment un sentiment de coopération en équipe en jouant à ce jeu, comme quasiment aucun autre. Certes, les Battlefield sont des jeux où la coopération est de mise, mais pourtant, il n'y a pas cet intimisme dans les situations de BRINK. La petitesse des cartes peut vraiment être déroutante, mais elle permet des batailles grisantes dans un recoin de couloir imposant l'utilisation de classes de personnages variées pour écraser l'adversaire. Pour être franc, on dirait parfois presque du Left 4 Dead, mais avec des ennemis équivalents à nous.
Quoiqu'il en soit, malgré ses gros gros défauts (technique moyenne, design que j'ai très moyennement apprécié, lag à gogo...), BRINK reste charmeur, et m'a clairement surpris là où je l'attendais pas !
3. MOTORSTORM APOCALYPSE
Dernière suite de ce classement, je vous le jure !
Si Motorstorm est une série que beaucoup de joueurs adorent, j'étais à peine au courant de son existance, pour ma part. Après avoir joué à la démo de Pacific Rift, j'ai décidé sur un coup de tête (comme tous les jeux de cette liste...) de me le procurer. Ce que j'ai trouvé fut du spectacle à gogo, des explosions, du gros bordel etc.
Bref, du Michael Bay. Ca aurait pu s'arrêter là, et j'aurais considéré ça comme un simple jeu tape-à-l'oeil (surtout qu'il semble bien plus facile que son prédécesseur). Mais pourtant, énormément de choses font changer cet avis de bout en bout. Derrière le gros bordel apocalyptique des courses (qui se dégradent au fil des tours) se trouvent des concepts qui deviennent de plus en plus intéressants au fur et à mesure de ma maîtrise du gameplay : les destructions à apprendre par coeur, la physique des véhicules, leur variété, l'ambiance (malgré un scénario pourri), les musiques, la customisation...
En fait, la réussite du jeu vient de l'utilisation très subtile d'un élément qui aurait pu rester purement esthetique : l'explosion progressive du décor devient un élément tactique de gameplay primordial, d'autant que les moments de tension dans les courses (allée étroite où on ne peut pas passer à deux...) et les moments de liberté (routes très larges, sauts gigantesques) donnent un rythme très réussi aux batailles pour la première place.
Dans tous les cas, en tant que très grand fan de courses automobiles arcade, j'ai trouvé mon jeu arcade de cette génération, malgré un Split/Second qui était sur la bonne voie.
2. CHILD OF EDEN
Depuis que j'y ai joué, le violet est mon pire ennemi.
Entré in-extremis dans ce classement, Child Of Eden n'est à-priori pas le genre de jeux dont je suis friand. Heu mais au fait, c'est quoi comme genre de jeu ?
Acheté plus par son prix (13€) que pour ma connaissance du titre, j'avais vaguement entendu parler du jeu sur Kinect, que j'avais soigneusement mis sur ma "liste de jeux dont j'en ai strictement rien à faire". Maintenant, j'y joue sur PS3, sans PSMove, et je découvre... Euh... Un clip musical intéractif ? J'arrive pas tellement à le décrire autrement. Le jeu se joue un peu comme un Shoot them Up à la première personne comme à une certaine époque sur les bornes d'arcade, on est plus ou moins sur rails (on peut un peu bouger la caméra) et on explose des formes plus ou moins abstraites.
Je ne reviendrais pas sur l'esthetique réussie, qui nous transporte un (court) instant dans un monde rempli de références organiques, electroniques ou oniriques. Ce qui est le plus impressionnant, c'est le rythme de ces 5 voyages et demi, ultra maîtrisé, qui arrive à monter en puissance d'une manière assez incroyable pour arriver à un final toujours magique. Enormément de choses sont à dire sur le gameplay (alors qu'on utilise 3 boutons), tout simplement parce que pratiquement chaque segment du jeu nous présente quelque chose de différent. D'ailleurs, j'ai découvert un élément important au coeur même du jeu APRES avoir fini le jeu : le tir en rythme. Et là, le jeu prend une dimension totalement différente. On tape du pied pour tirer au même moment que le beat (yes, it's true musical language, sir), on bouge la tête en rythme, et on essaye de décrocher le moins possible.
Bref, c'est très compliqué d'en parler, puisque cette experience est purement sensorielle, et surtout différent de tout ce que j'ai vu avant (sauf Rez, à ce qu'il paraît). Si vous le trouvez à petit prix (parce qu'il est très court), ou que vous cherchez à bouleverser vos sens, foncez, avec ou sans Kleenex et PSMauve !
1. THE BINDING OF ISAAC
Les images du jeu ne lui rendant pas hommage, j'ai préféré mettre une peinture de la vraie histoire d'Isaac. Notez l'ange qui demande "J'peux savoir ce que tu fous ?" et Abraham qui lui répond "Ben, je découpe mon fils, pourquoi ?".
Bon, d'accord, c'est un jeu indé, et j'avais dit "pas de jeu indé". Mais pourtant, co-développé par un des créateurs de Super Meat Boy, Edmund McMillen (que j'avais pas tellement apprécié, que ça soit le portage pourri sur PC ou le manque de trucs en plus par rapport à la version gratos sur Newgrounds), le jeu avait tout pour que je ne l'apprécie pas.
D'ailleurs, retournez voir les news des premières images du jeu sur Gameblog, pas grand monde n'était emballé. Et pourtant... Avec son concept de salles aléatoires à nettoyer, d'univers glauque et faussement bon enfant, mais surtout d'objets par milliers à découvrir et re-découvrir, The Binding Of Isaac est non seulement l'un des jeux les plus conséquents auxquels j'ai pu jouer cette année, mais aussi et surtout l'un des plus maîtrisés.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : jamais aucun jeu n'a réussi à aussi bien utiliser l'avancement par l'apprentissage. Chaque partie étant relativement différente, le jeu utilise la courbe de progression du joueur même plutôt que du personnage. C'est un pari osé, parce que prévoir la réaction d'un joueur est quelque chose de bien plus complexe que de donner une armure à un personnage avec "+5 de défense".
Ici, le jeu n'explique pas à quoi sert un objet, le joueur l'utilise une première fois, puis le réutilisera à meilleur escient une partie prochaine. Et on a ce concept avec à peu près tout : les obstacles, les power-up, les ennemis, les boss, les salles spéciales (machines à sous, vendeurs...) etc etc.
Il est surprenant à différents niveaux, et il me faudrait des pages entières (et de la motivation) pour réussir à faire l'éloge de tout ce qui fait que le jeu ne prend pas le joueur pour un con : tout simplement parce que sans travail de mémoire, le jeu est simplement injouable.
Au passage, le trailer non plus ne le met pas à son avantage...
Voilà, vous savez tout sur mon avis sur ces jeux surprenants. N'hésitez pas à donner les jeux qui vous ont surpris cette année, que vous n'attendiez pas, et qui se sont révélés de pures perles ! Je n'ai évidemment pas pu jouer à tous les jeux de l'année (encore moins à ceux qui me surprendraient, vu qu'ils sont censés ne pas m'intéresser), mais ce sentiment de "mouais, je l'achète ce jeu mais j'ai peu que ça soit bien naze" qui se transforme en une joie d'avoir pris le risque pour ce jeu... Ca n'a pas de prix (enfin, celui du jeu...).