Ce n'est pas souvent que le jeu vidéo s'inspire de la littérature
pour proposer une œuvre vidéoludique. Alors quand on apprend qu'une
adaptation libre d'Alice au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir de Lewis Carroll vont être transposés dans un jeu vidéo, on ne peut qu'être curieux du résultat final.

Un premier épisode des aventures d'Alice avait déjà vu le jour sous le nom d'American McGee's Alice en 2000 (disponible en téléchargement sur le PSN). Je ne vous en parlerais pas ne l'ayant pas fait. Alice : Retour au pays de la folie est en quelque sorte la suite de ce précédent opus. Le traitement du jeu fait par l'équipe Spicy Horse est à l'opposé du Alice de Disney ou de Tim Burton. On y incarne Alice Liddell qui est à la recherche du coupable de l'incendie qui a dévasté sa maison et tué ses parents dans Londres et par la même occasion au pays des merveilles qui n'a plus l'air très
merveilleux. Vous avez dit schizo ? La jeune fille va parcourir
plusieurs mondes différents avec une ambiance bien spécifique pour
chacun d'eux. On passe de décors glauques, ternes à quelque chose de
plus coloré vers la fin mais toujours avec ce sentiment malsain. On est
comme envouté, on ne lâche plus la manette. Les personnages rencontrés
de Lewis Carroll sont respectés par le studio avec un grain de folie en
plus. Les cinématiques accroissent l'immersion grâce à leur réalisation
en carton. L'ambiance est le véritable point fort de ce jeu

Pour traverser ces niveaux, Alice a sa disposition
quatre armes que l'on pourra améliorer grâce aux dents collectées. On a
un glaive, un moulin à poivre, un bâton cheval et une théière. Un
arsenal déjanté auquel on ajoute des lapins bombe, une ombrelle pour se
parer des attaques, le pouvoir de se rendre minuscule pour atteindre des endroits inaccessibles mais il faudra là aussi collecter les bouteilles de parfum. Grâce à cette artillerie, vous viendrez à bout des ennemis
du pays des merveilles. Ils sont très différents et correspondent aux
divers mondes explorés. Certains demanderont une approche spécifique
pour les éliminer mais rien d'insurmontable en alternant les attaques au corps-à-corps et à distance. Si votre jauge de santé arrive à sa fin,
vous aurez la possibilité de laisser éclater votre rage en appuyant sur
L3 à la manière de God Of War. L'IA est plus que correcte et ne fait pas de choses débiles (foncer dans un mur) comme dans certains jeux aujourd'hui. D'autre part, la récupération des souvenirs rajoute plus d'intérêt au soft pour ceux qu'ils veulent tout
savoir concernant Alice. Un vrai petit bonus.

Malgré toutes ces qualités, Alice : Retour au pays de la folie n'est
pas exempt de bugs et autres désagréments. Le premier qui peut énerver
est la caméra. Elle a tendance à se mettre là où il ne
faut pas, c'est très gênant lors de certains sauts. Sinon, on se
retrouve aussi devant des murs invisibles, le
personnage n'avance plus. Quelques ralentissements peuvent survenir
aussi au cours de la partie. De même que certains dialogues sont coupés
alors que le personnage n'a pas fini de parler. Le graphisme n'est pas
des meilleures parfois un peu cubique mais cela ne n'empêchera pas de
délirer au pays des merveilles.

Alice : Retour au pays de la folie est la vraie bonne surprise de cet été comme l'a été Batman Arkham Asylum en 2009. Pour apprécier pleinement ce petit bijou à la durée de vie très correcte (entre 15 et 20h), il faut outrepasser les défauts et se laisser porter par l'histoire et
l'ambiance qui s'en dégage. Une vraie bouffé d'oxygène dans un été
caniculaire. Ah non, il pleut.