Fahrenheit est un jeu qui s'avance pétri de bonnes intentions : proposer un jeu à la narration plus poussée que jamais et donner des libertés aux joueurs quant à ses choix d'orientation pour la suite de l'histoire. Malheureusement le contrat n'est pas entièrement rempli.
Pourtant tout commençait bien avec les premières scènes du jeu. En effet on se voit plonger dans un titre fortement inspiré de polars et de films noirs. Les plans de caméra et la mise en scène empruntés au cinéma ont bénéficié d'un grand soin. Dans les premières scènes on a plusieurs manières de procéder face à une situation et la pression qui nous est mise n'aide pas à la lucidité. De plus on nous propose de diriger trois points de vue différents que sont les enquêteurs Carla et Tyler ainsi que Lucas le meurtrier.
Mais après ces premières scènes, le jeu commence à montrer ses faiblesses. Le scénario tombe assez vite dans un surréaliste plus abusé qu'intéressant, donnant lieu à des scènes qui font rire alors qu'elles ont une visée dramatique. Petit indice : on sent bien l'inspiration Matrix. Je trouve que Quantic Dream n'avait vraiment pas besoin de ça pour rendre leur jeu intéressant et je pense que ça l'a au contraire plombé. De plus on se rend vite compte que la pseudo-liberté n'est que foutaise. Les choix que l'on fait n'ont qu'une répercussion sur la scène jouée et non sur la suite de la progression ou alors la différence est anecdotique.
Vous l'aurez compris, Fahrenheit ne m'aura pas pleinement convaincu, cela dit cela reste une expérience intéressante à faire pour le joueur curieux. L'ambiance est plutôt réussie, la mise en scène et les personnages sont intéressants mais les phases de jeu réussies sont peu nombreuses et les QTE trop présents et surtout très saoulant à faire. En plus ces QTE gâchent en partie la scène qu'ils soulignent. Et si en plus il faut rajouter le scénario qui part en sucette...