Résumer la carrière d'un cinéaste comme M.Night Shyamalan reste définitivement passionnant. L'auteur Indien a jusqu'ici toujours su trouver une réelle cohérence formelle au sein de son cinéma, à un point tel que si il subit la moindre petite perturbation dans sa vie personnel, c'est dans ses œuvres qu'il décide malgré tout de nous les faire partager (et donc d'en pâtir pour certaines). Nous ne reviendrons pas sur La jeune Fille de L’eau qui fût à l'époque le point de non-retour de son cinéma, mais une chose est sûre : si l'on décide néanmoins de remettre en perspective l'ensemble de la carrière de Shyamalan, celle-ci ne fait que nous confirmer qu'il reste définitivement un auteur passionnant à suivre et ce, pour n'importe quels cinéphiles hermétiques, voir pour certains devenus sceptiques (ou pas) envers son cinéma.
Comme pour n'importe quel auteur du septième art, le cinéma reste avant tout un procédé ludique et récréatif, dans lequel Shyamalan tente toujours de s'exprimer via des thèmes qui lui sont chers. Bien souvent chez l'auteur Indien, grâce aux pouvoirs de l'Image, c'est par le cinéma de genre qu'il décide de se « confier » au public.
Après un After Earth conspué par bon nombre de spectateurs et fans, c'est bien par la petite porte que le réalisateur de Sixième sens décide finalement de faire son retour. En même-temps avait-il réellement le choix ? Le temps ou Shyamalan fût nommé à des cérémonies prestigieuses est déjà loin maintenant et c'est bien en temps que pire réalisateur et scénariste qu'il est souvent cité depuis La jeune fille de l'eau. En effet, s'il faut bien comprendre une chose pour le moins vitale, c’est qu’à partir du moment ou l'on décide de prendre le temps de saisir le contexte dans lequel chaque films du cineaste se doit d'être pris et analyser, c'est que vouloir miser sur le metteur en scène de renom que fût jadis Shyamalan en ce moment, c'est un petit peu comme miser sur le possible retour en grande forme d'un Yoan Gourcuff où d'un Hatem Ben Arfa !
Depuis l'échec cuisant de After Earth (le deuxième plus gros budget qu'il ai eu à sa disposition après Le dernier maître de l'air), exit donc les studios prestigieux et les moyens dont il a souvent pu bénéficier par le passé. Finit les partenariats auxquels il fût aussi habitué depuis toujours. Des producteurs qui ont toujours crût en lui, en passant par ses directeurs photos de renoms jusqu'à son compositeur fétiche ; Sam Mercer, James Newton Howard, Take Fujimoto, Roger Deakins...
Pour l'ex-enfant prodige où « The Next Spielberg », une page se tourne et c'est un nouveau chapitre qui commence.